MATILE-D-OR-IG Les Mondiaux ont magnifiquement commencé pour la délégation helvétique avec la médaille d'or de Franziska Matile-Dörig en para-cyclisme C4. La Zurichoise de 32 ans a réalisé son rêve en décrochant le maillot arc-en-ciel dans son jardin. En bronze aux paralympiques, la citoyenne de Winterthour a réussi l'épreuve parfaite au moment idéal. "Je suis aux anges. J'avais tellement envie de réaliser une super course aujourd'hui et cela a été le cas du début à la fin. C'est tellement beau", s'est exclamée, extrêmement émue, la lauréate du jour. Elle s'est aussi réjouie de pouvoir emprunter le même parcours que les valides. "C'était une course difficile avec beaucoup de dénivelé et des descentes très rapides et raides. C'est tout simplement génial de pouvoir montrer ce dont on est capables sur un parcours aussi exigeant. C'est vraiment un rêve", a apprécié la Zurichoise.
LIECHTI BRILLE Contrairement aux hommes, qui possèdent une catégorie M23 distincte dont le chrono se déroulera lundi (en direct sur RTSsport.ch dès 14h45), le contre-la-montre féminin regroupait à la fois les élites et les M23. Vingt et une des 79 participantes étaient ainsi inscrites dans deux classements différents, rendant cette épreuve difficile à lire. Jasmin Liechti a donc terminé à une "anonyme" 20e de la course élites, à plus de trois minutes de Grace Brown, mais son temps de 42'32"83 lui a permis de décrocher la médaille d'argent parmi les coureuses âgées de moins de 23 ans. Si elle est certes restée loin (plus de deux minutes) de la nouvelle championne du monde de la discipline, l'Allemande Antonia Niedermaier (4e au général), la Bernoise de 21 ans a néanmoins réalisé un petit exploit qui comptera dans sa carrière.
UN BILLET POUR LE WORLD TOUR? Actuelle membre de l'équipe du Centre Mondial du Cyclisme, qui milite au niveau continental, Jasmin Liechti n'appartient pas encore à l'élite du cyclisme féminin. Cette équipe, qui sert de rampe de lancement pour des coureuses d'horizons divers, pourrait permettre à la Bernoise de 21 ans de réaliser son rêve. "Je sens que je suis sur le bon chemin. Je ne sais pas encore de quoi sera faite mon année prochaine. Je vais me laisser surprendre", a-t-elle déclaré. La médaillée du jour était logiquement très contente de cette médaille d'argent mondiale. "Je suis incroyablement heureuse. Je n’arrive pas encore à réaliser ce qui vient de se passer. A la base, je n’avais pas particulièrement pensé à une médaille. Je me suis juste dit que je me sentais super bien et que j’avais d’excellentes jambes. C’est incroyable", a-t-elle apprécié, tout en admettant que la présence de nombreux amis dans le public l'avait beaucoup aidée.
BISSEGGER D'ILLUSIONS Le nombreux public et la proximité de la maison n'ont comme prévu pas suffi à Stefan Bissegger pour le porter à un improbable exploit. La Côte d'Ötwil, seule difficulté au programme de ce contre-la-montre, a coupé l'élan du Thurgovien de 26 ans, qui a perdu énormément de temps durant la montée et abandonné tout espoir d'un exploit. Très fatigué, le rouleur de l'équipe EF-Education a expliqué après la course que son corps n'avait tout simplement plus d'énergie et l'avait lâché. "La saison a été extrêmement longue, on ne peut pas toujours être au top. J'ai eu de bons résultats aux JO, je ne peux pas me plaindre. Aujourd'hui, cela n'a pas suffi. C'est comme cela et il faut l'accepter", a-t-il détaillé à nos collègues de SRF. Si sa santé le lui permet, l'équipe de Suisse comptera énormément sur lui mercredi lors du relais mixte, en l'absence des moteurs habituels Stefan Küng et Marlen Reusser.
KÜNG SE MANQUE Objectif manqué pour Stefan Küng, qui a, comme Bissegger, perdu trop de temps dans la côte d'Ötwil pour rivaliser avec les meilleurs. Le Thurgovien de 30 ans a ensuite effectué une magnifique descente et donné l'impression qu'il pouvait réaliser un exceptionnel retour, mais il partait de trop loin pour revenir sur le podium. Le rouleur de la Groupama-FdJ a finalement terminé dans le top-10, son neuvième de l'année dans un chrono, et ne s'est pas montré trop déçu au moment de l'interview. "Le vélo, ce n'est pas la Playstation. J'ai donné le maximum aujourd'hui, mais ce n'est pas toujours évident. J'étais bien parti, mais j'ai senti que je n'ai pas réussi à changer de rythme dans la bosse. C'est dur de dire pourquoi. J'ai tout donné, je ne peux rien me reprocher. Malheureusement cela n'a pas suffi", a-t-il détaillé.
LES MESAVENTURES DE REMCO Alors que Remco Evenepoel se préparait à s'élancer, le Belge de 24 ans a connu un saut de chaîne quelques secondes avant que le chrono ne démarre. Heureusement pour lui, son staff a réussi à résoudre le problème dans les temps, évitant au champion olympique en titre de devoir changer de vélo dans des conditions rocambolesques. Il est toutefois un habitué des montées d'adrénaline, puisqu'il avait déjà connu des soucis similaires lors du Tour de France et aux JO de Paris. Cela ne l'a pas empêché de franchir le premier intermédiaire avec six secondes d'avance sur l'Italien Filippo Ganna, un avantage qu'il est parvenu à conserver jusqu'à la fin pour remporter un second titre mondial consécutif. Et le tout sans capteur de puissance, selon ses propres explications.
De Zurich, Bastien Trottet