Pogacar parachève sa domination sur un Tour de France où les belles histoires ont été nombreuses
Une compétition cycliste ne s'arrête pas au nom du vainqueur. A ce titre, le Tour de France, événement-phare de l'année où se rassemblent les meilleurs coureurs de la planète, compte son lot quotidien de faits de course et d'anecdotes qui passent plus ou moins sous le radar. RTSsport.ch vous résume ici les points-clés de chaque étape pour que vous ne manquiez rien de cette 111e édition de la Grande Boucle.
Bastien Trottet et Valerian Pezzulla
Les classements finaux
Le bilan de cette 111e édition
Plusieurs belles histoires, mais une course cadenassée par trois équipes
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Maillot à pois: Richard Carapaz (EF-Education)
Maillot blanc: Remco Evenepoel (Soudal-QuickStep)
Supercombatif du Tour: Richard Carapaz (EF-Education)
Meilleure équipe: UAE-Emirates
Les tops et les flops de la rédaction
C'en est désormais terminé de cette 111e édition historique à plusieurs titres. Si la domination sans partage de Tadej Pogacar (6 victoires d'étape et 19 jours en jaune) restera inévitablement dans les mémoires, elle n'est pas le seul élément marquant de cette Grande Boucle. Les premières étapes sur les routes italiennes ont donné lieu à plusieurs scènes très émouvantes. Le maillot jaune de Romain Bardet pour son dernier Tour de France et les trois victoires d'étape de Biniam Girmay, qui lui ont permis de décrocher le maillot vert final, figurent parmi les instantanés qui resteront gravés dans le livre de cette édition 2024.
Parmi les autres satisfactions à retenir, l'étape des chemins blancs (9e) a donné lieu à un magnifique spectacle et risque de réapparaître un jour ou l'autre. La lutte pour le maillot à pois, tout d'abord animée par Jonas Abrahamsen, puis remportée au finish par un Richard Carapaz ultra combatif, s'est avérée plus intéressante que prévue. Mais le moment où Mark Cavendish a battu le record d'Eddy Merckx lors de la 6e étape restera à n'en pas douter comme l'une des images fortes de cette année 2024.
Au rayon des déceptions, le fait que la course ait été cadenassée par les trois grandes formations durant toutes les étapes de montagne, ne laissant que des miettes aux échappées et au suspense, a sans conteste nuit au spectacle et fait grincer quelques dents au sein du peloton. Enfin, le bilan des Suisses est décevant. Si Silvan Dillier (126e) a parfaitement tenu son rôle d'équipier et capitaine de route de Jasper Philipsen, Stefan Bissegger (100e) et Stefan Küng (non-partant avant la 19e étape) ont été transparents, ne parvenant pas à prendre des échappées quand ils le pouvaient, sans briller non plus sur les chronos. La perspective prochaine des JO peut toutefois nuancer ces résultats.
Étape 21: CLM Monaco - Nice (34km)
Pogacar parachève sa domination à domicile
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Le moment fort
Mark Cavendish (Astana) a réussi son pari. Après son historique 35e succès lors de la 5e étape, le Britannique de 39 ans voulait terminer son dernier Tour de France. Pur sprinteur, le "Manx Missile" a connu tout au long de sa carrière d'immenses difficultés à franchir les étapes de montagne. Malgré l'absence du "championnat du monde des sprinteurs", comme est surnommé l'habituel circuit final sur les Champs-Elysées, le natif de l'Ile de Man s'est accroché jusqu'au bout pour terminer dans les délais. Il s'est ainsi offert à Nice un dernier tour d'honneur à la hauteur de son empreinte sur la Grande Boucle. Très ému à l'arrivée, Mark Cavendish a en outre confirmé qu'il prendrait probablement sa retraite dès la fin de ce Tour de France.
L'étape en quelques mots
Pour la première fois depuis 1989, le Tour de France se terminait par un contre-la-montre individuel, mais le suspense était bien moindre en 2024. Si Greg LeMond avait renversé le classement général pour 8 secondes à Paris, personne ne semblait en mesure de contester la victoire finale à Tadej Pogacar cette année. Le parcours était taillé pour des grimpeurs, avec notamment la Turbie, classée en 2e catégorie, et ce sont logiquement eux qui ont monopolisé les avant-postes tout au long de la journée. Lenny Martinez (Groupama-FdJ) et Harold Tejada (Astana) ont ainsi longtemps figuré en tête de ce chrono final.
Sans grande surprise, les trois "extraterrestres" ont toutefois réalisé les meilleurs temps finaux dans le même ordre que leur classement général. Tadej Pogacar s'est donc adjugé une troisième victoire d'étape consécutive, sa 6e de l'année, avec un peu plus d'une minute d'avance sur Jonas Vingegaard (Visma-LaB) et Remco Evenepoel. Quatrième du jour, Matteo Jorgenson (Visma-LaB) a aussi réussi une magnifique performance malgré une chute. Du côté des Suisses, Stefan Bissegger (EF-Education) s'est préservé pour les JO, ce qui explique sa 84e place à 7 minutes du vainqueur, tandis que Silvan Dillier (Alpecin-Deceuninck) a terminé 109e avec 40" de débours supplémentaire.
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Étape 20: Nice - Col de la Couillole (133km)
Pogacar vainqueur presque involontaire, Carapaz assure son maillot à pois
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot à pois: Richard Carapaz (EF-Education)
Le moment fort
Échappé pour la quatrième journée consécutive, Richard Carapaz s'est définitivement adjugé le maillot à pois en passant en tête au sommet des cols de Turini et de la Colmiane. L'Équatorien de 31 ans deviendra ainsi, sauf incident dimanche, le premier athlète de son pays à remporter le classement de la montagne sur le Tour de France. Vainqueur de la 17e étape, porteur du maillot jaune sur la 4e et combatif de la 19e, le coureur de l'équipe EF-Education a pleinement réussi sa Grande Boucle. De quoi lui mettre un peu de baume au coeur cet été, puisqu'il n'a pas été sélectionné pour aller défendre son titre olympique à Paris.
L'étape en quelques mots
Avec un parcours au dénivelé (4'600m) encore plus important que la veille, cette étape s'annonçait propice aux échappées, ce d'autant plus que Tadej Pogacar et son équipe avaient lancé qu'ils leur laisseraient carte blanche. Après un début de course intense où les prétendants au top-10 ont tenté de se joindre aux fuyards, forçant les favoris à les accompagner, un groupe de 10 coureurs s'est finalement détaché du peloton maillot jaune pour tenter d'aller se jouer la victoire. Les fugitifs ont compté plus de 4'30 d'avance au sommet du Col du Turini.
C'est le moment qu'à choisi l'équipe Soudal-QuickStep de Remco Evenepoel pour prendre les commandes du peloton, réduisant progressivement l'écart. Le Belge a logiquement attaqué Jonas Vingegaard (Visma-LaB) à 4,7km de l'arrivée pour tenter de s'emparer de sa 2e place au classement général. Sans succès, le Danois l'ayant suivi, contré et distancé dans la foulée, toujours avec Tadej Pogacar dans sa roue. Emmené dans un fauteuil par son rival, qui a lâché ses dernières forces pour maximiser son écart avec Evenepoel tout en reprenant les derniers échappés, le Slovène a remporté presque involontairement cette 20e étape.
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Étape 19: Embrun - Isola 2000 (145km)
Pogacar dans son monde, Carapaz prend du pois
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot à pois et combatif du jour: Richard Carapaz (EF-Education)
Le moment fort
La Cime de la Bonette constituait le sommet du Tour avec ses 2'800m d'altitude. Classée hors-catégorie, cette ascension était dotée de 40 points au classement de la montagne, soit de quoi potentiellement le renverser. Avec 4'30 d'avance au pied du col, ces points semblaient promis à un membre de l'échappée et Richard Carapaz ne s'y est pas trompé. Hyperactif durant cette troisième semaine, l'Equatorien a fait du maillot à pois son objectif. Echappé pour la troisième journée consécutive, le champion olympique en titre a franchi la Bonette en tête et termine l'étape avec une avance de 14 points sur Tadej Pogacar. Il portera le maillot de meilleur grimpeur samedi et pourrait bien le conserver jusqu'à Nice.
L'étape en quelques mots
L'équipe Visma-LaB avait choisi d'envoyer ses deux meilleurs grimpeurs en échappée afin de servir de relais pour une éventuelle attaque de Jonas Vingegaard dans la Cime de la Bonette. Le Danois n'ayant pas eu les jambes nécessaires, Wilco Keldermann s'est sacrifié pour tenter de permettre à son coéquipier Matteo Jorgenson d'aller chercher une première victoire d'étape sur la Grande Boucle. L'Américain a faussé compagnie au Néerlandais, ainsi qu'à Simon Yates (Jayco-Alula) et Richard Carapaz, à 13,5km de l'arrivée, comptant rapidement 30'' d'avance et semblant d'envoler vers un succès parfaitement construit.
Le problème, c'est qu'un certain Tadej Pogacar a décidé de plier définitivement le Tour et de priver au passage l'équipe de son rival d'un second succès sur cette 111e édition en attaquant à 8,7km d'Isola 2000. Le Slovène a rapidement laissé derrière lui ses deux dauphins, qui n'ont même pas essayé de le suivre, préférant gérer leur effort (1'42 de débours au final). Le maillot jaune, qui comptait initialement 2'40 de retard sur l'homme de tête, a repris 30" par kilomètre au natif de Walnut Creek pour arriver 20" devant lui au sommet. Une démonstration qui renforce le sentiment que Pogacar évolue sur une autre planète que le reste du peloton.
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Étape 18: Gap - Barcelonnette (180km)
Une première pour Campenaerts, une journée plus que tranquille pour les leaders
Vainqueur du jour: Victor Campenaerts (Lotto-Dstny)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Le moment fort
Il ne s'est pas passé grand chose lors de la 18e étape où les leaders se sont préservés en vue des deux jours à venir qui s'annoncent terribles avec le denivelé à parcourir dans les Alpes (4400m vendredi et 4600m samedi (!)). Le groupe des favoris a donc logiquement décidé de rapidement laisser une échappée se former et qui jouerait la gagne. Arrivé plus de 13'40 plus tard, le peloton était visiblement détendu au point de voir des coureurs se transmettre tour à tour un... paquet de M&M's. Scène cocasse, tant on sait que la diététique est d'une importance capitale pour un coureur.
L'étape en quelques mots
Dans une étape promise aux baroudeurs, il n'a fallu qu'une vingtaine de kilomètres pour voir un groupe de 36 coureurs former l'échappée. Parmi eux, on peut citer Richard Carapaz (EF Education), vainqueur la veille pour sa première victoire sur la Grande Boucle, Geraint Thomas (Ineos), lauréat du Tour de France en 2018, et Wout van Aert (Visma-LaB), qui compte 9 succès d'étape. Les choses se sont accélérées dans la côte de Saint-Apollinaire située à 65,5 km de l'arrivée, où Ben Healy (EF Education) a été le premier à dynamiter l'échappée.
A partir de ce moment-là, les attaques n'ont eu de cesse de se multiplier. C'est à 36km de la ligne, que trois coureurs ont senti le bon coup et ne seront plus jamais repris. Ce trio, composé du Belge Victor Campenaerts (Lotto-Dstny), du Polonais Kwiatkowski (Ineos) et du Français Mattéo Vercher (TotalEnergies), s'est finalement disputé la victoire au sprint et c'est Campanaerts qui a eu le dernier mot pour sa première victoire sur la Grande Boucle.
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Étape 17: Saint-Paul-Trois-Châteaux - SuperDévoluy (178km)
Le panache de Carapaz enfin récompensé
Vainqueur du jour: Richard Carapaz (EF Education)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Le moment fort
Après de nombreux essais infructueux, Richard Carapaz a fini par décrocher sa première victoire sur le Tour de France. L'Equatorien s'est imposé en solitaire après avoir lâché son dernier compagnon d'échappée Simon Yates (Jayco-AlUla) dans la dernière difficulté du jour à 13,4 km de l'arrivée. Cette victoire permet au champion olympique sur route en titre de devenir le 110e coureur de l'histoire à gagner sur les trois Grands Tours, après ses trois succès tant à la Vuelta que sur Giro.
L'étape en quelques mots
Les coureurs sont partis sur les chapeaux de roue dans cette étape vallonnée et animée, tentant même d'exploiter le vent fort en créant des bordures après moins de 7km. Les attaques n'ont eu de cesse de se multiplier et un groupe de quatre a fini par se former à environ 120km de la ligne, tandis qu'un groupe de 48 coureurs (!) est parti en contre à 54km de l'arrivée. Trop grand, il a fini par exploser lors de la dernière difficulté sous l'impulsion de Simon Yates. Le Britannique n'a cependant pas su créer suffisamment d'écart et a vu Carapaz revenir 3km plus loin. L'Equatorien s'est imposé avec 37" d'avance sur Yates.
Du côté des favoris au classement général, Tadej Pogacar a attaqué à 5,5 km de la ligne. Revenu dans un premier temps, Jonas Vingegaard (Visma-LaB) a fini par lâcher, se faisant même doubler par Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step). Au passage du sommet, Pogacar possédait 15" d'avance sur le Belge et 20" sur le Danois. Mais les deux ont fait la descente ensemble pour revenir sur Pogacar à 2 km du but. Evenepoel, qui en avait encore sous le pied, a attaqué dans le final pour grappiller 10" sur le Slovène et 12" sur Vingegaard.
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Étape 16: Gruissan - Nîmes (189km)
Girmay tombe, Philipsen l'emporte, la course au maillot vert relancée
Vainqueur du jour: Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
La chute de Biniam Girmay (Intermarché) à 1,5 kilomètre de la ligne d'arrivée a complètement relancé la course au maillot vert. Alors que l'Erythréen possédait encore 84 points d'avance au départ de l'étape sur Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck), il n'en compte désormais plus que 32 (376 contre 344) après la victoire du Danois au sprint. Il reste à voir à quel point le triple vainqueur d'étape sur cette Grande Boucle est touché dans sa chair et s'il sera en mesure de prendre le départ mercredi.
L'étape en quelques mots
Dernière occasion de briller pour les sprinters, cette 16e étape a accouché du scénario attendu. Les équipes des favoris ont empêché toutes les tentatives de partir en échappée... si ce n'est une. A 91 kilomètres de l'arrivée, Thomas Gachignard (TotalEnergies) a en effet réussi à prendre la poudre d'escampette. Mais un homme seul devant est facile à contrôler pour le peloton, qui a permis au Français de compter jusqu'à 2'20 d'avance avant de le reprendre à 25 kilomètres de la ligne.
Tout s'est donc joué au sprint. Emmené dans un fauteuil par ses coéqupiers Robbe Ghys et Mathieu van der Poel, Philipsen n'a eu qu'à finir le travail pour lever les bras une troisième fois dans cette édition. Le Danois compte désormais 9 victoires d'étapes sur la Grande Boucle après ses 2 succès en 2022 et ses 4 victoires en 2023. A noter que l'Argovien Silvan Dillier a également pris une part prépondérante dans la victoire de son leader en imprimant le tempo du peloton durant une grande partie de l'étape.
>> A lire aussi: : Une 3e victoire d'étape pour Jasper Philipsen et Une dernière occasion de briller pour Girmay
Étape 15: Loudenvielle - Plateau de Beille (198km)
Tadej Pogacar intouchable dans les Pyrénées
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Prix de la combativité: Richard Carapaz (EF-Education)
Le moment fort
Il restait 5,3km à parcourir lorsque Tadej Pogacar a profité d'une pente qui lui redevenait favorable pour contre-attaquer Jonas Vingegaard et s'envoler vers sa seconde victoire du week-end. Le Danois avait tenté durant 5km de décrocher le Slovène en durcissant graduellement son rythme après son attaque. Sans succès, ce qui l'a exposé à un contre fatal du maillot jaune. Le lauréat du jour a reconnu à l'interview qu'il était proche de la rupture, mais qu'il sentait que Vingegaard l'était aussi, raison pour laquelle il a essayé de le faire craquer. Le double tenant du titre n'a pas explosé pour autant, réalisant une belle montée qui l'a néanmoins relégué à une minute de son rival, portant son retard total à 3 minutes au classement général.
L'étape en quelques mots
Avec 5'000m de dénivelé positif dans une chaleur importante, cette 15e étape s'annonçait comme la plus difficile du Tour 2024. Les meilleurs grimpeurs du peloton ont tous tenté de prendre l'échappée, mais le faible écart laissé par l'équipe Visma-LaB (3'45 au maximum) a très vite douché les espoirs des fuyards, malgré un numéro magistral de Richard Carapaz durant toute la journée. Jonas Vingegaard a en effet mis ses hommes à contribution dès le premier des cinq cols au programme, indiquant clairement son intention d'attaquer Tadej Pogacar sur un terrain qui lui semblait propice.
Le Danois a tenu parole en se dressant sur les pédales à 10,5km de l'arrivée dans les pourcentages les plus difficiles du Plateau de Beille et seul Tadej Pogacar est donc parvenu à le suivre, puis à le devancer. Remco Evenepoel (Soudal-Quickstep) est quant à lui monté à son rythme, terminant à la 3e place à 1'30 de Jonas Vingegaard. Le Belge a ainsi conforté et pratiquement assuré sa place sur le podium final, puisqu'il compte désormais 5 minutes d'avance sur Joao Almeida (UAE-Emirates). A noter que malgré la difficulté, un seul coureur, le Néerlandais Bram Welten (DSM-Firmenich), a terminé hors-délai.
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Étape 14: Pau - Saint-Lary-Soulan Pla d'Adet (152km)
Pogacar domine la concurrence, Vingegaard passe 2e du général
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates) devant Jonas Vingegaard (Visma-LaB)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates) devant Jonas Vingegaard (Visma-LaB)
Maillot à pois: Tadej Pogacar (UAE-Emirates) devant Jonas Vingegaard (Visma-LaB)
Le moment fort
Il restait 7,2km lorsqu'Adam Yates (UAE-Emirates) a attaqué dans les pourcentages les plus difficiles du Pla d'Adet. Cette offensive surprise du lieutenant de Tadej Pogacar a forcé l'équipe Visma-LaB à prendre le relais en tête du peloton. Problème: il ne restait à cet instant que Matteo Jorgenson pour épauler Jonas Vingegaard, Wilco Keldermann ayant lâché prise quelques mètres auparavant. Adam Yates a donc pu prendre du champ et servir ensuite de parfait relais lorsque son leader a attaqué 3km plus loin, tandis que ses concurrents devaient se débrouiller seuls. Une tactique qui explique sans doute les écarts importants enregistrés sur la ligne.
L'étape en quelques mots
Pour cette première véritable arrivée au sommet, la lutte a été âpre pour intégrer l'échappée puisqu'elle avait de bonnes chances d'aller au bout. Quatre... sprinteurs ont été les premiers à se détacher après 40km, mais il aura fallu attendre encore 10km avant d'avoir un véritable groupe de fuyards. Parmi eux, David Gaudu (Groupama-FdJ), Oier Lazkano (Movistar) et Ben Healy (EF-Education), qui ont longtemps pensé se jouer la victoire d'étape sur les pentes du Pla d'Adet, qu'ils ont abordé seuls en tête avec l'avantage à l'Irlandais.
Malheureusement pour eux, Tadej Pogacar visait les bonifications mises en jeu à l'arrivée. Le Slovène a fait rouler ses coéquipiers toute la journée, Nils Politt imprimant tout d'abord un tempo solide dans le Tourmalet avant que Marc Soler et Joao Almeida ne fassent exploser ce qu'il restait du peloton dans le dernier col. Le maillot jaune n'a ainsi eu "plus qu'à" attaquer pour s'envoler vers une nouvelle victoire. Esseulé, Jonas Vingegaard a limité tant bien que mal la casse, terminant 2e devant Remco Evenepoel (Soudal-Quickstep) et dépassant le Belge au général, mais les 39'' de retard sur la ligne constituent tout de même son plus grand écart concédé au Slovène sur une arrivée au sommet.
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Étape 13: Agen - Pau (166km)
Jasper Philipsen double la mise, Jonas Vingegaard offensif
Vainqueur du jour: Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
Alors que la Visma-LaB roulait à la poursuite d'une échappée de 22 coureurs, dont un certain Adam Yates (UAE-Emirates), 8e du général à 6 minutes de Jonas Vingegaard, l'équipe néerlandaise a profité du vent pour tenter une bordure. Le coup a fonctionné dans un premier temps, puisque Carlos Rodriguez (Ineos) a été piégé et Remco Evenepoel (Soudal-Quickstep) a frisé la correctionnelle. La Visma-LaB est ensuite partie dans une sorte de contre-la-montre par équipe pour tenter de semer l'Espagnol, mais tout est finalement rentré dans l'ordre une dizaine de kilomètres plus loin.
L'étape en quelques mots
Avant-dernière opportunité pour les sprinters de se mettre en évidence, cette 13e étape a réservé son lot de surprises. Touché dans une chute la veille, Primoz Roglic, 6e du classement général, a renoncé à prendre le départ, laissant son équipe Red Bull-Bora sans aucun leader puisqu'Alexander Vlasov avait déjà été contraint à l'abandon lors de la 10e étape. Du côté de l'équipe UAE-Emirates, c'est Juan Ayuso (9e) qui a mis la flèche après 30km. Contrôlé positif au Covid, l'Espagnol a rapidement été lâché et il n'a eu d'autre choix que de s'arrêter, retirant ainsi un pion important dans l'armada de Tadej Pogacar.
Dès que les quatre derniers échappés ont été repris, les attaques ont fusé dans les 50 derniers kilomètres. Si personne n'a réussi à se détacher, le rythme élevé et le vent ont eu raison d'une partie des sprinters, alors que le groupe principal s'est aussi disloqué en fin de course. Dans un sprint en petit comité, Jasper Philipsen a devancé Wout van Aert (Visma-LaB) et Pascal Ackermann (Israel-PremierTech), tandis que l'emballage final a été entaché d'une violente chute impliquant notamment Cees Bol (Astana) et Amaury Capiot (Arkea-B&B), qui ont tous deux difficilement franchi la ligne.
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Étape 12: Aurillac - Villeneuve-sur-Lot (204km)
Girmay voit triple, Roglic perd gros
Vainqueur du jour: Biniam Girmay (Intermarché)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
La chute dans le peloton à 13 kilomètres de l'arrivée a probablement enlevé tout espoir à Primoz Roglic (Red Bull Bora) de viser le podium final du Tour de France 2024. Le Slovène, qui était déjà tombé mercredi, s'est rapidement relevé mais, malgré l'aide de toute son équipe pour tenter de revenir sur le peloton, il a franchi la ligne avec un débours de 2'27 sur les favoris. Au classement général, Roglic a perdu deux rangs et pointe désormais à la 6e place avec 4'42 de retard sur Tadej Pogacar et 3'16 sur le podium. Il reste maintenant à voir, selon la gravité de ses blessures, s'il sera au départ de la 13e étape.
L'étape en quelques mots
Dans une étape a priori pour les sprinters, une échappée de quatre coureurs s'est formée après une dizaine de kilomètres. Parmi eux se trouvait Jonas Abrahamsen (Uno-X), qui en a profité pour engranger les 3 points de la montagne en jeu et revenir ainsi à hauteur de Pogacar au classement du maillot à pois (36 points chacun). Systématiquement à l'attaque depuis le début du Tour, il compte par ailleurs le chiffre impressionnant de 761 kilomètres passés en échappée sur les 2100,8 kilomètres parcourus hors contre-la-montre.
Les échappés ont finalement été repris à 42 kilomètres du but et offrant ainsi le sprint massif attendu. Et à ce jeu là, c'est encore une fois Biniam Girmay (Intermarché) qui s'est imposé, devant Wout van Aert (Visma-LaB) et Pascal Ackermann (Israel-Premier Tech), pour sa 3e victoire d'étape sur ce Tour de France. Au classement du maillot vert, l'Erythréen s'envole avec désormais 107 points d'avance (328 contre 221) sur son plus proche poursuivant, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck).
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Étape 11: Évaux-les-Bains - Le Lioran (208km)
Vingegaard vainqueur de caractère devant Pogacar
Vainqueur du jour: Jonas Vingegaard (Visma-LaB)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Combatif du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Le moment fort
Le retour de Jonas Vingegaard sur Tadej Pogacar. Alors que personne n'a pu suivre l'attaque du Slovène dans un premier temps dans l'ascension du col du Puy Mary (1re catégorie) à 32km de l'arrivée, le Danois a fait preuve de caractère pour revenir sur le maillot jaune à 15km de la ligne. Pointé à 35 secondes 5km plus tôt, le Danois a semblé définitivement dire adieu à un 3e Tour de France d'affilée, mais au terme d'une superbe ascension au col de Pertus (2e catégorie), il a tout d'abord lâché Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) et Primoz Roglic (RedBull-Bora), avant de revenir sur Pogacar à quelques centaines de mètres du sommet.
L'étape en quelques mots
Pogacar avait clairement coché cette 11e étape. Le maillot jaune a très tôt fait rouler ses coéquipiers pour maintenir l'échappée - composée de 10 coureurs - à environ 2 minutes. Et dans les pourcentages les plus forts du col du Puy Mary - à 600 mètres du sommet -, le Slovène a placé une attaque qui a laissé impuissants ses principaux adversaires pour franchir le col avec 5 secondes d'avance. Très à l'aise dans la descente qui a suivi, il a continué à creuser l'écart, jusqu'à compter 35" d'avance à 19km de la ligne.
Derrière, le trio Vingegaard-Roglic-Evenepoel a explosé dès les premiers pourcentages du col de Pertus sous l'impulsion du Danois, bien décidé à ne pas "déjà" laisser filer le Tour de France. Et au terme d'une ascension remarquable, Vingegaard a fait la jonction à 600 mètres du sommet. Ensemble, les deux grands favoris ont collaboré jusqu'à l'arrivée où le Danois a - pour la première fois - battu le Slovène au sprint. Evenepoel et Roglic ont limité les dégâts en finissant à 25" - le Slovène, qui a chuté à 900 mètres de la ligne et fini initialement à 55", a été reclassé dans le même temps que le Belge.
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Étape 10: Orléans - Saint-Amand-Montrond (187km)
Philipsen tient enfin sa victoire d'étape sur cette Grande Boucle
Vainqueur du jour: Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
La première victoire sur ce Tour de Jasper Philipsen est le seul événement marquant de la journée. Le Belge, qui compte désormais 7 succès sur la Grande Boucle, a été royalement emmené par son coéquipier Mathieu van der Poel pour s'imposer sans difficulté après avoir fini second lors des 5e et 9e étapes. L'Erythréen Biniam Girmay (Intermarché), deuxième du jour, reste confortablement en tête du classement du maillot vert avec 74 points d'avance (267 contre 193) sur Philipsen.
L'étape en quelques mots
Étape de loin la plus tranquille depuis le début de la Grande Boucle, les brefs animateurs du jour se sont nommés Kobe Goossens (Intermarché) et Harm Vanhoucke (Lotto Dstny). Les deux Belges ont tenté de prendre la poudre d'escampette à 142km de l'arrivée, avant qu'un groupe de contre composé de Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Kevin Geniets (Groupama-FDJ) et Maxim Van Gils (Lotto Dstny), n'essaie de les rejoindre à 139km de la ligne, mais sans succès. Le duo de tête, qui a compté plus d'une minute d'avance sur le peloton, a continué son effort avant que Vanhoucke (à 127km du but) puis Goossens (5km plus tard) ne se relèvent.
Après cela, plus personne n'a cherché à sortir. La crainte de bordures dans la partie finale ayant été écartée en raison d'un vent trop faible, tout s'est joué au sprint. Et à ce petit jeu Jasper Philipsen s'est montré le plus rapide grâce à un superbe travail de Van der Poel. Girmay a pris la deuxème place alors que l'Allemand Pascal Ackermann (Israël-Premier Tech) a terminé troisième.
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Étape 9: Troyes - Troyes (199km)
Pogacar à l'offensive, Turgis vainqueur
Vainqueur du jour: Anthony Turgis (TotalEnergies)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Combatif du jour: Jasper Stuyven (Lidl-Trek)
Le moment fort
Les favoris ne se sont pas cachés au cours d'une étape courue sur un rythme dantesque durant la quasi-totalité des 199km. Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) et Tadej Pogacar (UAE Emirates) ont tour à tour attaqué à plusieurs reprises alors que Jonas Vingegaard (Visma-LaB), qui a roulé avec le vélo d'un coéquipier durant la majorité de l'étape, s'est contenté de suivre. On a même cru à un moment que tous les trois allaient définitivement partir lorsqu'ils se sont détachés durant 7km, mais le Danois n'a pas voulu collaborer et ils ont fini par se relever.
L'étape en quelques mots
Dans une étape qui comptait 32km de chemins blancs, les coureurs n'ont eu de cesse d'attaquer, si bien que les échappés n'ont jamais réussi à compter plus de 3 minutes d'avance sur le peloton. Mais malgré ce faible écart, ils sont allés au bout. Jasper Stuyven (Lidl-Trek) a tout d'abord cru que l'étape serait sienne en sortant de l'échappée à 11km de l'arrivée, mais le Belge s'est fait reprendre à 1km de la ligne. C'est finalement Anthony Turgis (TotalEnergies) qui a levé les bras pour une troisième victoire française sur cette Grande Boucle.
A noter que pour Primoz Roglic (Red Bull-Bora), l'étape n'a pas été de tout repos. Le Slovène a failli perdre gros lorsqu'il s'est fait piéger pour se retrouver avec une trentaine de secondes de retard sur le peloton des favoris. Mais au prix d'un gros effort, il a réussi à recoller 15km plus loin. Loin d'être anodin, puisque Roglic pourrait y avoir laissé des forces.
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Étape 8: Semur-en-Auxois - Colombey-Les-Deux-Églises (176km)
Girmay voit double et renforce son maillot vert
Vainqueur du jour: Biniam Girmay (Intermarché)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Maillot à pois: Jonas Abrahamsen (Uno-X)
Le moment fort
L'abandon de Mads Pedersen (Lidl-Trek), non partant car insuffisamment remis de sa chute lors du sprint final de la 5e étape, est la principale information de la journée dans une étape où il ne s'est pas passé grand chose. Ce retrait permet à l'Erythréen Biniam Girmay (Intermarché) de compter désormais 88 points (216) d'avance sur le Norvégien Jonas Abrahamsen (Uno-X) au classement du maillot vert.
L'étape en quelques mots
Dans une étape au profil accidenté, une échappée de trois s'est rapidement formée. En son sein, se trouvaient Abrahamsen, le Thurgovien Stefan Bissegger (EF Education) et l'Américain Neilson Powless (EF Education-EasyPost). Leur avance, qui est montée jusqu'à 2'21, s'est réduite lorsque l'équipe de Bissegger et de Powless a commencé... à les chasser. Les deux coureurs se sont finalement relevés, laissant Abrahamsen seul en tête.
Porteur du maillot de meilleur grimpeur et désireux d'accroître son avance au classement, le Norvégien a continué son effort solitaire et empoché tous les points de la montagne de l'étape pour compter désormais 13 unités d'avance (33 points) sur son plus proche poursuivant. Le peloton a fini par le reprendre à 15 kilomètres de l'arrivée et, au terme d'un sprint massif, c'est Girmay qui s'est imposé en patron devant Jasper Philipsen (Alpecin-Deceunick) pour compter une seconde victoire d'étape sur ce Tour de France après avoir levé les bras lors de la 3e étape.
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Étape 7: CLM Nuits-Saint-Georges - Gevrey-Chambertin (25km)
Le chrono pour Evenepoel, Pogacar solide
Vainqueur du jour: Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Le moment fort
Le premier contre-la-montre du Tour dessine encore un peu plus les coureurs qui devraient se disputer les trois premières places finales du classement général. Tadej Pogacar (UAE-Emirates), Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), Jonas Vingegaard (Visma-LaB) et Primoz Roglic (RedBull-Bora-Hansgrohe) se tiennent en effet en 1'36. Le Slovène conserve son maillot jaune, Evenepoel garde sa 2e place en se rapprochant à 33", Vingegaard reste 3e en reculant néanmoins à plus d'une minute (1"15) et Roglic a limité les dégâts en étant 4e avec 1'36 de retard.
L'étape en quelques mots
Le parcours sans grande difficulté de ce contre-la-montre pouvait convenir à Stefan Bissegger (EF Education-EasyPost) et Stefan Küng (Groupama-FDJ). Malgré une place finale dans le top-15 (12e et 10e), les deux Suisses n'ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu. Bissegger est parti fort mais a fini par fatiguer au fur et à mesure des kilomètres pour finir à 1'14 d'Evenepoel. Küng a également démarré sur les chapeaux de roues en réalisant un très bon premier intermédiaire. Mais un saut de chaîne - qu'il a réglé par lui-même tout en continuant à rouler - lui a fait perdre du temps et de son propre aveu sortir de la course. Il a finalement terminé à 1'00 du vainqueur du jour.
Partis très forts, les trois hommes sur le podium provisoire du Tour de France ont pris les devants dès le premier intermédiaire (après 8,6km): Evenepoel devançant Pogacar de 3 secondes et Vingegaard de 11". Cette tendance s'est confirmée au deuxième intermédiaire (14,4km), le Belge possédant désormais 10" sur le Slovène et 23" sur le Danois. Le double vainqueur sortant de la Grande Boucle a continué à perdre du temps dans la partie finale pour terminer à 34" du gagnant du jour et 25" de "Pogi". Il a même été finalement devancé par Primoz Roglic pour 3". De son côté, Evenepoel a légèrement augmenté son avance sur le Slovène en le repoussant à 12".
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Étape 6: Mâcon - Dijon (164km)
Dylan Groenewegen victorieux à Dijon, Jasper Philipsen déclassé
Vainqueur du jour: Dylan Groenewegen (Jayco-Alula)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
Le parcours exposé au vent de cette 6e étape ouvrait la porte à des bordures et elles n'ont pas manqué de se créer. A 80km de l'arrivée, sur une impulsion notamment de l'équipe Visma-LaB, le peloton s'est scindé en deux avec une trentaine de secondes d'écart entre les groupes. Parmi les coureurs piégés figurait Simon Yates (Jayco-Alula), mais aussi... toute l'équipe UAE-Emirates, à l'exception de Tadej Pogacar. Plus de peur que de mal pour le Slovène, puisque ses coéquipiers ont finalement réussi à réintégrer le peloton quelques kilomètres plus tard lorsque la course s'est calmée.
L'étape en quelques mots
Dévolue aux sprinteurs, cette 6e étape n'a pas connu d'événement majeur. Aucune véritable échappée ne s'est formée, tout le monde semblant vouloir économiser ses forces pour le contre-la-montre de vendredi. Seul Jonas Abrahamsen (Uno-X), rejoint "pour la forme" par Axel Zingle (Cofidis), s'est extirpé du peloton pour aller chercher le petit point mis en jeu pour le classement de la montagne. Le duo est resté en tête durant 20km presque par accident, aucun d'eux n'ayant d'intérêt à continuer l'aventure.
Le sprint final a été remporté par Dylan Groenewegen pour sa 6e victoire sur le Tour. Le Néerlandais de 31 ans, récent champion des Pays-Bas, a devancé d'un cheveu un Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) dominateur en 2023 (4 succès) mais malchanceux cette année. Le Belge de 26 ans pensait avoir décroché sa seconde 2e place consécutive, mais il a finalement été déclassé par le jury après avoir enfermé Wout van Aert (Visma-LaB) contre les barrières. Troisième sur la ligne, l'Érythréen Biniam Girmay a profité de la pénalité infligée à Philipsen pour monter sur la 2e marche du podium et sécuriser sa tunique verte.
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Étape 5: Saint-Jean-de-Maurienne - Saint-Vulbas (178km)
Mark Cavendish parachève sa légende
Vainqueur du jour: Mark Cavendish (Astana)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert: Biniam Girmay (Intermarché)
Le moment fort
Il l'a fait! A 39 ans et après avoir repoussé sa retraite pour se donner une dernière chance de battre le record de victoires sur le Tour de France, Mark Cavendish a réussi à dépasser le mythique Eddy Merckx. Le "Manx Missile", considéré comme l'un des meilleurs sprinteurs de l'Histoire, s'est montré le plus habile dans les derniers mètres, flairant comme à son habitude les bonnes roues tout en se frayant un chemin au milieu de ses rivaux. Vainqueur avec un vélo d'avance sur Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck), le Britannique a été chaudement félicité par l'intégralité du peloton, signe du respect immense que lui témoignent ses confrères. Chapeau bas.
L'étape en quelques mots
Comme lundi lors de la dernière étape de plat, le peloton a très largement économisé ses forces. Les trois coureurs suisses se sont toutefois mis en évidence, puisque les deux Stefan, Bissegger (EF-Education) et Küng (Groupama-FdJ), ont tenté, sans succès, de partir en échappée dans les premiers kilomètres. C'est finalement Clément Russo, coéquipier de Küng, qui a réussi à se détacher, rejoint par la suite par Matteo Vercher (TotalEnergies), mais les deux Français ne se faisaient guère d'illusions quant à leurs chances d'aller au bout.
Cette étape était en effet promise aux sprinters. Le Belge Tim Declerq (Lidl-Trek) et l'Argovien Silvan Dillier (Alpecin-Deceuninck), équipiers des favoris Mads Pedersen et Jasper Philipsen, se sont ainsi relayés en tête du peloton durant toute la journée pour maintenir les fugitifs à leur portée, revenant sur eux à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Environ 20 km auparavant, le maillot jaune Tadej Pogacar a connu une grosse frayeur, évitant par miracle la chute au passage d'un îlot directionnel qu'il avait mal appréhendé. Plus de peur que de mal pour le Slovène, dont l'écart a tout de même envoyé une dizaine de coureurs au sol.
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Étape 4: Pinerolo - Valloire (140km)
Pogacar lâche Vingegaard et la meute des favoris
Vainqueur du jour: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot à pois: Jonas Abrahamsen (Uno-X)
Le moment fort
Il restait 900m à grimper dans le Galibier lorsque Tadej Pogacar a placé son attaque. Le Slovène de 25 ans a rapidement distancé tous ses rivaux, sauf Jonas Vingegaard. Le Danois de 27 ans s'est accroché, avant de perdre le contact peu avant le sommet, qu'il a franchi 7 secondes après son adversaire. Le duo a pris des risques dans la descente et c'est Pogacar qui s'en est le mieux sorti, augmentant son avance à 30 secondes et décrochant significativement Vingegaard pour la toute première fois, sans assommer la course pour autant.
L'étape en quelques mots
L'équipe UAE-Emirates a imposé un rythme éreintant dès les abords du Galibier avec successivement Tim Wellens, Marc Soler, Adam Yates et Joao Almeida qui ont épuisé le peloton. Ce tour de force a fait craquer quelques candidats au classement général, dont Simon Yates (Jayco-Alula) et Tom Pidcock (Ineos), ainsi que le maillot jaune Richard Carapaz (EF-Education) et Matteo Jorgenson (Visma-LaB), censé être le lieutenant de Jonas Vingegaard en montagne, à environ 25km de l'arrivée. Cette montée effrénée a été fatale aux échappés, parmi lesquels David Gaudu (Groupama-FdJ), qui cherchait à sauver son Tour.
Après sa passe d'armes avec Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard a fini par se faire reprendre par les autres favoris Remco Evenepoel (Soudal-QuickStep) et Primocz Roglic (Red Bull-Bora), accompagnés par un Juan Ayuso (UAE-Emirates) qui a semblé presque aussi fort que son leader. A l'arrivée, le Danois a même perdu du temps sur ses compères en raison d'une cassure et des bonifications. Avec 50 secondes de déficit sur le Slovène et des équipiers transparents, Vingegaard aura fort à faire pour décrocher sa 3e Grande Boucle d'affilée.
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Étape 3: Plaisance - Turin (231km)
La première de Biniam Girmay, Richard Carapaz en jaune pour un détail
Vainqueur du jour: Biniam Girmay (Intermarché)
Maillot jaune: Richard Carapaz (EF-Education)
Maillot vert: Jonas Abrahamsen (Uno-X)
Le moment fort
Après un sprint opportuniste, Biniam Girmay (Intermarché) a décroché sa première victoire sur le Tour de France. L'Erythréen de 24 ans, qui signe la première victoire de son pays sur la Grande Boucle, s'est montré particulièrement ému au moment de l'interview. "Depuis que j'ai commencé le vélo, disputer le Tour de France était un rêve impossible. Là, de gagner une étape dans un sprint massif pour ma seconde participation, c'est tout simplement incroyable", s'est-il réjoui, en adressant aussi un mot de fierté pour tout le continent africain.
L'étape en quelques mots
Cette 3e étape s'est avérée être la définition même d'une "étape de transition" dédiée aux sprinteurs. Après les deux grosses batailles du week-end en pleine chaleur et avant la première étape de montagne prévue mardi, le peloton a décidé d'économiser ses forces en traversant les vignes du Piémont. Aucune véritable échappée ne s'est formée, seuls le maillot vert et à pois Jonas Abrahamsen (Uno-X) et le Français Fabien Grellier (TotalEnergies) ayant mis le nez à la fenêtre durant quelques kilomètres.
Si un sprint massif était attendu, il ne s'est finalement pas déroulé comme prévu. L'équipe Alpecin-Deceuninck de l'ultra favori Jesper Philipsen a tout d'abord été mise à mal par un ennui mécanique de son lanceur-vedette Mathieu van der Poel à 6km de l'arrivée. Une importante chute massive a ensuite brisé le peloton à 2km du but, avec notamment la majorité de l'équipe Israel-PremierTech au sol. Biniam Girmay a saisi l'opportunité pour s'imposer, tandis que Richard Carapaz a fait le nécessaire pour s'emparer du maillot jaune grâce à sa meilleure position finale.
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Étape 2: Cesenatico - Bologne (199km)
Vauquelin prolonge l'euphorie française, Pogacar prend déjà les commandes
Vainqueur du jour: Kévin Vauquelin (Arkea-BnB)
Maillot jaune: Tadej Pogacar (UAE-Emirates)
Maillot vert, à pois et combatif du jour: Jonas Abrahamsen (Uno-X)
Le moment fort
Il restait 10,7km à parcourir lorsque Tadej Pogacar a lancé sa première offensive de l'édition 2024. Le Slovène de 25 ans a attendu les plus forts pourcentages (17-19%) de la côte de San Luca et un gros relais de son lieutenant Adam Yates pour se dresser sur ses pédales. Attentif, Jonas Vingegaard a immédiatement sauté dans sa roue. Les deux stars ont collaboré, ce qui leur a permis de s'offrir une avance d'une trentaine de secondes sur leurs principaux rivaux au classement général.
S'il a dû laisser le maillot jaune à Tadej Pogacar, le Danois de 27 ans a toutefois marqué de gros points au niveau psychologique en montrant qu'il est de retour en bonne forme après sa lourde chute au Tour du Pays basque.
L'étape en quelques mots
La chaleur et les terrains vallonnés étaient à nouveau à l'honneur pour cette 2e étape. Un groupe de 11 coureurs s'est détaché dès le début de la course avec notamment un certain Jonas Abrahamsen (Uno-X), venu défendre son maillot à pois. Elu combatif du jour, le Danois de 28 ans a réussi sa mission. Il ne pourra toutefois pas porter sa tunique lors de la 3e étape puisqu'il est désormais également... en tête du maillot vert de meilleur sprinter!
Au sein de l'échappée, Kévin Vauquelin a placé une attaque franche à 15km de l'arrivée pour décrocher sa 1re victoire majeure. Il a aussi su tirer profit de circonstances de course favorables. Une chute impliquant Matteo Jorgenson, Wout van Aert (Visma-Lab) et Laurens De Plus (Ineos), principaux soutiens de favoris pour le général, a en effet désorganisé le peloton à 50km du but alors qu'il revenait à grandes enjambées sur les fugitifs. Le Français de 23 ans a alors cru en ses chances jusqu'au bout. A raison.
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Étape 1: Florence - Rimini (206km)
Le tour de force de Romain Bardet
Vainqueur du jour: Romain Bardet (DSM-Firmenich)
Maillot jaune: Romain Bardet (DSM-Firmenich)
Combatif du jour: Frank van der Broek (DSM-Firmenich)
Le moment fort
Stupeur dès la première ascension de ce Tour de France 2024: Mark Cavendish (Astana) a déjà affiché des signes de faiblesse. Le Britannique de 39 ans, qui a prolongé sa carrière cette année dans l'unique but d'aller décrocher une 35e victoire sur la Grande Boucle et devenir ainsi seul détenteur du record, a été lâché après une cinquantaine de kilomètres de course seulement. Le sprinter a été soutenu par 4 coéquipiers, dont l'Italien Michele Gazzoli qui a été contraint à l'abandon après une centaine de kilomètres.
Malgré cela, l'écart avec le peloton a rapidement grandi, faisant craindre une arrivée hors-délai qui aurait été particulièrement triste pour la légende de l'Ile de Man. Le "Cav" s'en est finalement sorti avec un retard de 39 minutes et une marge de 10 minutes sur la limite. Le rêve peut continuer pour le "Manx Express".
L'étape en quelques mots
Avec un départ de Florence, cette étape initiale s'annonçait particulièrement vallonnée avec 3'600 mètres de dénivelé et une chaleur accablante. De nombreux grands noms du peloton ont souffert, à l'instar de Mark Cavendish, mais aussi David Gaudu (Groupama-FdJ), Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck) ou Mads Pedersen (Lidl-Trek). Une échappée de 9 coureurs s'est détachée, prenant plusieurs minutes d'avance. Parmi celle-ci, Valentin Madouas (Groupama-FdJ) et Jonas Abrahamsen (Uno-X) se sont disputé les points de la montagne, avec l'avantage au Norvégien de 28 ans, qui portera donc le maillot à pois lors de la 2e étape.
A 50km de l'arrivée, Romain Bardet, qui ne vise plus le classement général cette année, a profité de sa liberté nouvelle pour sortir du peloton. Le Français est revenu sur le groupe de tête dans la côte de San Leo. Il a ensuite profité de l'aide de son coéquipier Frank van der Broek pour déposer les derniers échappés. Le duo a tout donné pour résister victorieusement au retour du peloton, qui a échoué à 5 secondes du duo de la DSM-Firmenich. Il s'agit du premier maillot jaune pour Romain Bardet, pour son dernier Tour de France. Un sacré exploit pour un coureur toujours bien placé dans les grandes compétitions.
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