Une édition très disputée, la première de Rodriguez et des Suisses discrets

Au niveau des résultats, Dorian Godon (Décathlon-AG2R) a été l'un des visages marquants de cette cuvée 2024. Le Français de 27 ans a levé les bras à deux reprises, tout d'abord à Fribourg lors de la 1re étape, avant de récidiver au Lignon au terme de la 5e étape, décrochant au passage le maillot orange du classement par points.

"La forme était bonne, je tournais autour depuis le début de saison et des fois il suffit d'un déclic. Je ne suis pas un pur sprinteur, c'est un travail d'équipe. L'équipe a super bien bossé pour moi", s'est contenté de déclarer sobrement le Parisien après l'arrivée à Miguel Aquiso.

Un premier classement général pour Carlos Rodriguez

Vainqueur de sa première course par étape chez les professionnels, Carlos Rodriguez (Ineos) a de son côté confirmé l'adage qui veut que la Boucle romande ne sourie qu'à des cadors du peloton. L'Espagnol de 23 ans, qui s'est révélé au grand public l'an dernier sur le Tour de France en devançant les stars Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard à Morzine, endosse cette saison le rôle de co-leader de son équipe.

Son succès en appelle assurément d'autres sur les grands rendez-vous. "C'est une fierté d'avoir remporté ce maillot jaune, le premier de ma carrière. Les grands tours sont à la fois un rêve et un objectif, et je vais continuer à rêver", a expliqué l'Andalou au micro de Pierre Poullier.

Florian Lipowitz se révèle malgré Alexander Vlasov

La révélation de ce 77e Tour de Romandie se nomme Florian Lipowitz. L'Allemand de 23 ans a terminé 3e du classement général à 2 secondes de son leader Alexander Vlasov au sein de la formation Bora-Hansgrohe et 9 secondes de Carlos Rodriguez. Il est notamment passé à un vélo d'un immense coup d'éclat à Leysin, lorsqu'il a fondu dans les derniers mètres sur un Richard Carapaz (EF-Education) qui pensait avoir course gagnée. Mais, en jouant sa carte personnelle alors que son chef de file était esseulé derrière lui, Lipowitz a peut-être aussi prétérité les chances de succès final du Russe.

"La Bora est une équipe allemande. Là, ils tiennent peut-être une pépite qui a répondu présent à la fois sur le contre-la-montre et en montagne. Peut-être qu'il y a quelque chose à redire tactiquement au sein de sa formation, mais au niveau physique et athlétique, Lipowitz est la révélation de ce Tour", a analysé Daniel Atienza, consultant pour la RTS, sur le plateau d'Autour du Tour.

Bilan contrasté pour les Suisses

Présents en nombre au départ (16) grâce à l'invitation de la formation Tudor et de Swiss Cycling, les Helvètes ne sont jamais vraiment parvenus à peser sur la course. L'absence de coureurs importants comme Stefan Küng (Groupama-FdJ), Stefan Bissegger (EF-Education) ou Marc Hirschi (UAE-Emirates) s'est inévitablement ressentie, tout comme le plateau particulièrement relevé qui s'est aligné cette année sur le Tour de Romandie. Alexandre Balmer (Swiss Cycling) est le seul Helvète à avoir réussi à se glisser dans une échappée, mais le Neuchâtelois de 23 ans a vite payé son début de saison tronqué par le manque de compétition.

Pas de quoi s'inquiéter si l'on en croit Daniel Atienza: "Si l'on regarde le top-10 de ce Tour de Romandie, on a 10 coureurs qui peuvent jour le top-10 d'un grand tour, voire mieux. C'était donc compliqué d'émerger avec ce plateau. Les Suisses ont fait avec leurs moyens. C'est un apprentissage et une manière pour eux de prendre de l'expérience pour briller lors des prochaines saisons", a estimé l'ancien coureur, toujours sur le plateau d'Autour du Tour. Au classement général, le Jurassien Yannis Voisard (Tudor) termine le mieux classé avec une 21e place à 03'56 du vainqueur.

RTS Sport/btro