"Une victoire de Küng serait le plus grand exploit de sa carrière", selon Daniel Atienza
L'effervescence est grande à Zurich, non seulement en ville, dont les bords du lac accueillent la zone d'arrivée des courses, mais également dans le reste et aux abords du canton, puisque les différents départs seront donnés de Gossau, Uster ou Winterthour, selon les catégories. La ville de Zwingli a été désignée hôte des épreuves planétaires pour la quatrième fois après 1923, 1929 et 1946, permettant à la Suisse de recevoir pour la onzième fois ces joutes, la première depuis Mendrisio en 2009, celles d'Aigle-Martigny ayant été annulées en 2020.
"Ce sera une fête du cyclisme. Les Championnats du monde sont l'une des rares épreuves qui se courent avec le maillot national. C'est quelque chose de particulier, parce que des coureurs qui sont adversaires toute l'année deviennent coéquipiers avec pour seule et même idée de faire gagner la nation. C'est forcément une motivation supplémentaire", décrit Daniel Atienza.
Pas là pour faire du tourisme
"La carrière d'un athlète de haut niveau est extrêmement courte, une dizaine d'années environ. Pour la plupart, ce sera probablement la seule fois de leur vie où ils vont pouvoir courir un Championnat du monde à domicile. C'est quand même quelque chose de particulier, pas tout le monde ne peut le faire. Les Suisses vont donc vivre quelque chose d'exceptionnel et d'unique. Cela va peut-être leur donner ce petit pourcentage supplémentaire pour jouer la gagne", explique l'ancien coureur de Cofidis.
On a dans pratiquement toutes les catégories des Suisses qui peuvent aller chercher une médaille d'or
Les cyclistes helvétiques ne se contenteront en effet pas de simplement participer. Dans la plupart des catégories, ils figurent parmi les favoris, ou du moins les sérieux outsiders. "On parle des Mondiaux et on a dans pratiquement toutes les catégories des Suisses qui peuvent aller chercher une médaille d'or, c'est assez exceptionnel", appuie le Vaudois de 49 ans.
Küng pour un exploit
Les meilleurs athlètes seront en lice dès cet après-midi pour les contre-la-montre féminin (dès 12h00 sur RTS 2) et masculin (dès 14h45 sur RTS 2). En l'absence de Marlen Reusser, dont la saison a été tronquée, les Suissesses ne devraient toutefois pas jouer les premiers rôles. "Le fait que Marlen ne soit pas là est un manque immense, parce qu'elle aurait clairement pu prétendre à une médaille", confirme Daniel Atienza.
Les Helvètes Jasmin Liechti (départ à 13h02) et Elena Hartmann (13h23) ne semblent en effet pas en mesure de rivaliser avec les stars que peuvent être Lotte Kopecky (13h26), Demi Vollering (13h30), Grace Brown (13h33) ou autre Chloe Dygert (13h35). La bataille entre elles s'annonce cependant très indécise.
Küng est en excellente condition, il est à domicile et il connait chaque mètre de ce parcours
Côté masculin, Stefan Küng (16h26) tentera de surfer sur la confiance engrangée lors de la Vuelta, où le Thurgovien a décroché sa première victoire d'étape dans un Grand Tour sur le contre-la-montre final. "Il est en excellente condition, il est à domicile, il connait chaque mètre de ce parcours, ce sera un avantage pour lui. Mais les meilleurs spécialistes de la planète seront aussi au départ, donc si Küng gagne, ce serait de loin le plus grand exploit de sa carrière, et peut-être même l'un des plus grands exploits du cyclisme suisse tout court", analyse notre consultant.
Le rouleur de la Groupama-FdJ aura notamment pour plus sérieux rivaux Joshua Tarling (16h28), Primoz Roglic (16h31), Filippo Ganna (16h32) et Remco Evenepoel (16h34). Stefan Bissegger sera également au départ (16h02), mais "l'autre Thurgovien" semble toutefois moins bien armé que son compatriote pour aller jouer une médaille. Quant au prodige helvétique Jan Christen (20 ans), il figurera parmi les favoris du contre-la-montre M23 qui se déroulera lundi (dès 14h45 sur RTSsport.ch).
De Zurich, Bastien Trottet