Alberto Contorv avait subi le 21 juillet 2010 un contrôle antidopage positif révélant des traces infimes de clenbutérol, un produit qui stimule la fonction pulmonaire et a des effets anabolisants.
La Fédération espagnole a décidé mardi de blanchir Contador, levant ainsi sa suspension et lui permettant de reprendre immédiatement la compétition. Selon As, la RFEC s'est basée sur l'article 296 du règlement de l'Union cycliste internationale (UCI), intitulé "absence de faute ou de négligence".
Cet article stipule que si le coureur démontre qu'il "n'a commis aucune faute ou négligence, la période de suspension normalement applicable ne sera pas retenue". Il précise aussi que le coureur "doit démontrer comment la substance interdite a pénétré dans son organisme".
Contador, qui porte désormais les couleurs de l'équipe danoise Saxo Bank, a toujours clamé son innocence et assure avoir été victime d'une contamination alimentaire après avoir consommé de la viande.
Aucun indice de transfusion sanguine détecté
Selon la décision de la Fédération espagnole, citée par As, la présence de clenbutérol dans l'organisme de Contador "ne peut être due à un dopage volontaire car la quantité infime détectée est absolument inefficace pour améliorer le rendement" et ne peut pas venir non plus "de l'absorption de compléments vitaminés, de microdoses ou d'une autotransfusion". "Aucun indice de transfusion sanguine n'a été détecté", insiste la Fédération.
Plusieurs médias avaient assuré après le contrôle positif du coureur que des résidus plastiques typiques des poches de transfusions sanguines avaient été retrouvés dans les urines de Contador pendant le Tour. "Tout ceci nous permet de conclure que, avec un degré de probabilité élevé, le résultat positif détecté est la conséquence de la consommation de viande contaminée, sans que cela puisse représenter ou être considéré comme une négligence", poursuit la RFEC.
Vinokourov "content pour Alberto et... Astana"
Le leader kazakh de l'équipe Astana, Alexandre Vinokourov, s'est dit mercredi "content pour Alberto Contador" blanchi par la Fédération espagnole dans une affaire de dopage, "mais aussi pour Astana" qui craint de perdre les primes gagnées lors du dernier Tour de France.
"J'ai confiance en Alberto. Je le connais depuis 2006 et il a toujours été +réglo+. Chez Astana (pour qui Contador courait l'an dernier avant de passer cet hiver chez Saxo Bank, ndlr), nous avons beaucoup discuté lui et moi pour que l'équipe soit irréprochable en matière de dopage", a déclaré +Vino+.
Suspendu deux ans pour dopage sanguin en 2007, le Kazakh a depuis assuré avoir renoncé au dopage. "Je ne connais pas le dossier Contador et je ne veux pas me prononcer sur la bonne ou la mauvaise foi d'Alberto mais pour l'équipe et les coureurs d'Astana, il était important qu'il soit blanchi. Perdre les primes du Tour de France (2010) serait malheureux", a ajouté Vinokourov.
Au terme de la dernière Grande Boucle, Astana avait empoché 488'000 euros de primes. Un condamnation pour dopage de Contador, qui avait remporté le Tour, ferait perdre les primes à son équipe, d'après +Vino+.
L'UCI critique les politiques espagnols
Pat McQuaid, président de l'Union cycliste internationale (UCI), a dénoncé l'ingérence de la classe politique espagnole dans l'affaire Contador, sans se prononcer sur le fond du dossier. Plusieurs personnalités politiques, dont le président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, ont pris publiquement la défense du champion espagnol, soupçonné de dopage, avant son acquittement par la Fédération espagnole de cyclisme (RFCE).
"C'est au monde sportif de faire sa propre police, il devrait avoir les moyens de le faire", a déclaré Pat McQuaid au départ de la 2e étape du Tour cycliste d'Oman. "Je ne pense pas que les politiciens devraient s'immiscer dans ce processus quand ils ne connaissent pas tous les éléments du dossier et quand ils font des déclarations à caractère purement politique", a-t-il ajouté. La Fédération espagnole de cyclisme a officiellement annoncé mardi l'acquittementde Contador.
Attitude partisane
Prié de dire s'il était déçu des pressions politiques exercées en Espagne dans cette affaire, Pat McQuaid a répondu: "Oui. Elles ne se justifient pas. Cela ne profite pas non plus à l'image de l'Espagne." "Cela montre qu'ils (les pouvoirs publics espagnols) ont une attitude partisane, en soutenant les leurs quels que soient les faits figurant dans le dossier", a dit encore le président de l'UCI.
A la question de savoir si l'attitude de l'Espagne vis-à-vis du dopage a évolué, il a répondu: "Je ne pense pas, pas encore." Pat McQuaid, qui a précisé n'avoir pas discuté de l'affaire avec Contador depuis le mois de septembre, a refusé de dire si l'UCI ferait appel de la décision de la RFCE auprès du tribunal arbitral du sport (TAS). Comme l'Agence mondiale antidopage (Ama), elle dispose d'un mois pour en appeler au Tas.
"Nous avons reçu hier (mardi) 35 pages supplémentaires de la Fédération espagnole. Nous allons en parler avec l'AMA. Nous avons besoin de disposer de l'intégralité du dossier avant de prendre une décision", a-t-il dit. "Attendons l'issue finale. Il est possible que nous ne fassions pas appel. Nous devons étudier tout le dossier et le faire traduire", a-t-il ajouté.
afp/bao
Le Tour "malheureusement condamné à attendre"
Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, est "malheureusement condamné à attendre" l'épilogue définitif dans l'affaire Alberto Contador, a-t-il déclaré à l'AFP mercredi à Mascate en marge du Tour d'Oman.
Cette décision est susceptible de faire l'objet d'un appel de la part de l'Union cycliste internationale (UCI) et de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui ont un mois pour déposer un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). "Nous (ASO qui organise notamment le Tour de France, ndlr) sommes toujours dans l'attente. Malheureusement", s'est résigné Prudhomme.
"Aujourd'hui, personne ne sait si nous en sommes à l'épilogue de l'affaire ou bien au énième épisode d'un feuilleton. On attend de savoir si l'UCI et l'AMA feront appel ou pas", a poursuivi le directeur de la plus importante course du calendrier qui s'est félicité que l'UCI et l'AMA travaillent ensemble sur ce cas.
Lance Armstrong confirme sa retraite
Le septuple vainqueur du Tour de France Lance Armstrong a confirmé mardi sa retraite de coureur cycliste professionnel pour se "consacrer à plein temps" à sa famille, à la lutte contre le cancer et à sa fondation.
"Aujourd'hui (mardi), j'annonce ma retraite du cyclisme propfessionnel afin de me consacrer à plein temps à ma famille, à la lutte contre le cancer et à la direction de la fondation que j'ai créée avant de gagner mon premier Tour de France", déclare l'Américain dans un communiqué publié sur le site internet de sa fondation Livestrong (livestrong.com).
Armstrong, 39 ans, avait disputé sa dernière course à l'étranger lors du Tour Down Under qui s'est achevé le 23 janvier dernier. Après avoir soigné un cancer des testicules qui avait interrompu sa carrière, le coureur a remporté sept fois le Tour de France, un record, entre 1999 et 2005.
Il fait face à plusieurs accusations de dopage provenant d'anciens équipiers, comme le vainqueur du Tour 2006 et compatriote Floyd Landis, déchu de son titre après un contrôle positif à la testostérone.