Cancellara en selle pour un deuxième "Ronde"

Un an après une mémorable démonstration de force, Fabian Cancellara se présente dimanche en super-favori du Tour des Flandres, la grande classique qui rassemble tout un peuple sur le parcours de Bruges à Meerbeke.

A ses qualités physiques hors normes, le champion du monde du contre-la-montre ajoute une détermination et une confiance nourries de ses performances passées. La dernière en date ? Le GP E3, le 26 mars, à Harelbeke, où il a sorti de sa roue tous les adversaires du jour.

Jamais aussi fort que maintenant

Pour avoir écrasé le "Ronde van Vlaanderen" en 2010, pour avoir répété le numéro une semaine plus tard dans Paris-Roubaix, pour avoir affiché une insolente puissance la semaine dernière à Harelbeke, Cancellara possède l'ascendant sur ses rivaux. "C'était plus facile de gagner avant car je suis plus surveillé que jamais", tempère le Bernois sans rien dissimuler pourtant de son objectif: "Je cours pour gagner, pas pour faire deuxième !"

A 30 ans, "Spartacus" paraît n'avoir jamais été aussi fort. Il possède en l'Australien Stuart O'Grady, en forme de pointe, un lieutenant précieux même si le fait d'avoir changé d'équipe (Leopard) et de fabricant de cycles (Trek) l'a contraint à modifier ses habitudes. Seule constante, la répétition des ennuis techniques qui l'a amené au GP E3 à changer de vélo... comme l'an dernier, quand ces substitutions de matériel avaient nourri les spéculations et un "buzz" de grande ampleur, l'hypothèse d'une aide motorisée dissimulée dans le cadre.

La vengeance du porte-drapeau

Double vainqueur du "Ronde", Tom Boonen porte l'essentiel des espérances flamandes, des centaines de milliers de personnes qui se pressent sur les plaques d'asphalte et les portions pavées de la course, ainsi que sur les 18 petits "monts" à franchir. D'autant que l'Anversois est revenu en forme au bon moment, en gagnant dimanche dernier Gand-Wevelgem et en retrouvant, de son propre aveu, de bonnes sensations lors des entraînements.

Leader d'une équipe Quick Step moins solide que par le passé, Boonen dispose lui aussi d'un atout important... de nationalité française. Sylvain Chavanel, qui est monté en puissance au bon moment, est prêt à passer à l'attaque, afin de placer Cancellara -à condition qu'il soit isolé- sur la défensive. Humilié l'an passé dans le mur de Grammont, où le Suisse s'était envolé irrésistiblement vers l'arrivée 15 kilomètres plus loin, Boonen a encaissé un traumatisme qui a marqué également le cyclisme flamand. Comment réagira-t-il douze mois plus tard?

Gilbert en embuscade

Philippe Gilbert, Wallon adoubé par les Flamands, a fait du Tour des Flandres, un grand objectif. Celui qui est devenu la référence actuelle dans les classiques sous le maillot d'Omega Pharma, l'a répété depuis le début de saison, tout comme l'Italien de Katusha Filippo Pozzato assisté du Russe Vladimir Gusev. Moins surveillés, d'autres (Flecha, Nuyens, Leukemans) poursuivent le même but.

A l'inverse, plusieurs équipes misent davantage sur la force du collectif et l'éventail d'options tactiques qu'il autorise. Principalement, le trident de Garmin (Hushovd, Haussler, Farrar) et la BMC multi-têtes (Ballan, Quinziato, Van Avermaet, Burghardt). Mais, pour peu que Cancellara, s'il ne peut gagner, entraîne dans sa défaite ses rivaux directs, le champ des prétendants s'ouvrirait largement au bout des 256 kilomètres de cette formidable classique, l'un des sommets de la saison.

agences/lper