Parmi les scientifiques et des experts reçus, les juges ont notamment pu entendre un spécialiste de détecteur de mensonge, mais aussi le boucher d'Irun (Espagne) où a été achetée la viande qui aurait été contaminée selon les explications de la défense. La décision finale n'est attendue pas avant début 2012.
"Aucune conférence de presse n'est prévue après l'audience", a indiqué le TAS dans un communiqué. Au siège du Comité international olympique (CIO) où se tiennent les débats pour des raisons logistiques, les juges du TAS en charge de l'affaire Contador ont entendu le champion madrilène, selon les médias espagnols.
Troisième sacre au Tour 2010 en jeu
Les avocats des différentes parties ont quitté le CIO vers 18h45. Ils sont sortis à pied du bâtiment et ont mis plusieurs cartons contenant les milliers de pages d'expertises dans des voitures, a constaté un journaliste de l'AFP. Pour sa part, Alberto Contador est reparti en taxi.
Durant ces trois jours d'audience, le Tribunal examinait ainsi le recours présenté par l'AMA (Agence mondiale antidopage) et l'UCI (Union cycliste internationale) après l'acquittement de Contador par la fédération espagnole.
Le Madrilène joue devant le TAS sa troisième victoire dans le Tour, acquise en juillet 2010. S'il est sanctionné, il perdra le bénéfice de sa victoire au profit du deuxième, le Luxembourgeois Andy Schleck.
afp/bao
La justice espagnole se soucie de l'affaire Fuentes
La justice semble décidée à faire place nette dans le sport espagnol et s'apprête à juger sept personnes, dont le docteur Eufemiano Fuentes, dans le cadre de l'opération Puerto, une affaire de dopage qui avait éclaboussé le cyclisme en 2006. En ouvrant au bout de cinq ans d'instruction un procès contre Fuentes, la justice se résout à faire la lumière sur la fiabilité d'un sport ibérique régulièrement accusé de dopage.
Les sept personnes accusées d'avoir organisé un vaste réseau de dopage sanguin seront jugées pour "délit contre la santé publique", à une date qui n'a pas encore été précisée. Parmi elles figurent notamment les médecins Eufemiano Fuentes, José Luis Merino et Alfredo Cordova, présumés organisateurs d'un réseau qui visait à extraire le sang de plusieurs dizaines de sportifs afin de le leur réinjecter plus tard. L'objectif: augmenter par ces transfusions leur taux d'hématocrite, une pratique considérée comme dopante.
En mai 2006, un coup de filet de la Garde civile baptisé "opération Puerto" avait abouti à la découverte de plus de 200 poches de sang dans les appartements d'Eufemiano Fuentes et José Luis Merino, médecin chef au service hématologie de l'hôpital La Princesa de Madrid. Fuentes et Merino Batres, présumées têtes pensantes du réseau, sont accusés d'avoir "fourni" en poches de sang plusieurs sportifs et anciens directeurs d'équipes cyclistes, parmi lesquels Manolo Saiz, Jose Ignacio Labarta, Vicente Belda et Yolanda Fuentes, à l'époque médecin de la formation Comunidad Valenciana.
Tous encourent deux ans de prison, ainsi qu'une "interdiction d'exercer leur profession" durant la même période. Close par deux fois en 2007 et 2008 au motif qu'on ne pouvait pas reprocher aux inculpés un "délit d'atteinte à la santé publique", l'affaire a fini par être rouverte en 2009 sur ordre de l'Audience provinciale de Madrid, suite à un recours du parquet.
A ce jour, seuls cinq cyclistes - les Italiens Basso, Scarponi et Caruso, l'Allemand Jaksche et l'Espagnol Valverde - ont reçu une suspension pour dopage, auxquels s'ajoute l'Allemand Ullrich, parti à la retraite. Au cours des cinq ans d'instruction, la justice pénale s'est toutefois systématiquement refusée à transmettre des pièces à conviction aux différentes instances sportives nationales.