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Les classiques: en veux-tu, en voilà!

La saison des grandes classiques débute ce samedi par la mythique italienne Milan-Sanremo. [ALESSANDRO TROVATI]
La saison des grandes classiques débute ce samedi par la mythique italienne Milan-Sanremo. - [ALESSANDRO TROVATI]
Milan-Sanremo, la "Primavera" chérie des Italiens, ouvre samedi la saison des grandes classiques dans la plus grande incertitude. Aucun favori ne se dégage pour cette course à haute tension.

"Il y a beaucoup de favoris cette année", souligne Eddy Merckx. Pour avoir gagné à sept reprises en dix participations ! à Sanremo, le Belge sait pertinemment que la "classicissima", la plus longue des courses d'un jour (298 km), est tout sauf une loterie, mais qu'elle comporte son lot d'incertitudes et d'aléas.

Entre les sprinters, décidés à attendre la ligne droite finale sur le Lungomare Italo Calvino, et les punchers, convaincus qu'ils doivent tenter leur chance sur la Cipressa et le Poggio, les deux dernières difficultés du parcours, la tendance a le plus souvent penché en faveur des premiers. A condition d'avoir gardé le contact sur les deux collines qui surplombent la Riviera, dans un final toujours haletant.

Sky et RadioShack sur deux tableaux

Nombre d'équipes jouent sur les deux tableaux. Sky dispose ainsi de deux atouts majeurs avec Mark Cavendish, le Britannique déjà vainqueur à Sanremo (2009), et Edvald Boasson Hagen, le Norvégien promis à un avenir radieux. "Si Cavendish n'est pas distancé dans le Poggio, il sera difficile à battre", avertit Merckx à propos du champion du monde en titre, qui apprécie l'ampleur du défi. Aucun coureur porteur du maillot arc-en-ciel ne l'a emporté à Sanremo depuis l'Italien Giuseppe Saronni... en 1983.

En parallèle, RadioShack présente un "ticket" avec l'Italien Daniele Bennati pour le sprint et surtout Fabian Cancellara. La forme affichée par le Bernois, impressionnant vainqueur mardi du contre-la-montre de Tirreno-Adriatico, l'autorise à espérer réussir un coup de force comparable à celui de 2008, quand il était sorti dans le dernier kilomètre.

"Il est prêt", dit d'ailleurs de lui le Belge Philippe Gilbert, le numéro un des classiques l'an passé, lui-même en retrait. "Je ne peux plus jouer sur l'effet de surprise. Tout dépendra des circonstances", tempère cependant Fabian Cancellara, 2e l'an passé à Sanremo, dans les colonnes du quotidien L'Equipe.

Liquigas peut dynamiter la course

Liquigas compte aussi sur un duo de punchers de type différent, l'Italien Vincenzo Nibali et le Slovaque Peter Sagan ("c'est lui l'homme à battre", estime Cancellara), capables de dynamiter la course afin d'éliminer les purs sprinters. Cavendish bien sûr, mais aussi l'Allemand Andre Greipel et plus encore l'Espagnol Oscar Freire, l'homme de la Primavera (3 victoires) qui sait se faire oublier pour mieux surgir au moment opportun.

Dans ce registre, celui de coureurs rapides difficiles à décrocher, s'inscrivent également le vainqueur sortant, l'Australien Matt Goss, apparemment moins tranchant que l'an passé toutefois, son compatriote Heinrich Haussler et le Belge Tom Boonen. Tout dépendra évidemment de la violence de l'attaque sur le Poggio, la "colline sacrée" où la course atteint chaque année son intensité maximale à l'approche du sommet, distant de 6200 mètres de l'arrivée.

Une longue disette italienne

L'attaque, c'est la tactique qui s'impose à l'équipe BMC et à ses leaders, Philippe Gilbert et son compatriote Greg Van Avermaet s'ils ont récupéré de leurs ennuis de santé ou encore l'Italien Alessandro Ballan, candidat à un succès historique. Pour le cyclisme italien, en effet, la disette dans les grandes courses d'un jour se fait très longue. La dernière victoire de l'un de ses représentants remonte à... 2008: Damiano Cunego, au Tour de Lombardie.

si/fayet

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