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Gerrans souffle la victoire à Cancellara

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Simon Gerrans a fait tout juste sur la fin de parcours pour battre Cancellara. - [Antonio Calanni]
Magnifique d'effort et d'abnégation, Fabian Cancellara a failli s'imposer sur Milan-San Remo. Le Bernois, qui a dynamité la fin de course, s'est fait "sauté" sur les derniers mètres de course par l'Australien Simon Gerrans.

Comme en 2011, Fabian Cancellara a terminé 2e de Milan San Remo derrière un Australien. Simon Gerrans (GreenEdge) a succédé au palmarès à son compatriote Matthew Goss.

Vainqueur de la plus longue classique du calendrier (298 km) en 2008, Cancellara est passé tout près d'une nouvelle victoire. Le Suisse a contré une attaque de Vincenzo Nibali peu avant le sommet du Poggio. Seul Gerrans est parvenu à suivre les deux hommes.

Essayé pas pu, pour "Spartacus"

Fabian Cancellara a fait la descente à fond et a demandé en vain un relais lors des derniers kilomètres à ses deux compagnons d'échappée. Derrière, ce qui restait du peloton des favoris est revenu très fort dans les dernières centaines de mètres, échouant à quelques longueurs du trio de tête.

Au sprint, Simon Gerrans (31 ans) a devancé de peu un Cancellara qui aurait mérité un meilleur sort après les efforts fournis dans l'échappée. Pour l'Australien, il s'agit de la victoire la plus significative de sa carrière professionnelle, débutée en 2003.

La course a été marquée par plusieurs chutes sérieuses, dont celle dans une descente du Colombien Carlos Julian Quintero. Il souffrirait d'un traumatisme crânien et d'une fracture à un bras, selon les premières indications.

Le champion du monde Mark Cavendish, qui était cité parmi les favoris, a été lâché à près de 100 km de l'arrivée dans l'ascension des Manie. Malgré un gros travail de ses équipiers, il n'a pas pu rejoindre le peloton principal.

Commotion cérébrale pour Quintero

Le coureur colombien Carlos Quintero (Colombia Coldeportes), qui a fait une chute sévère samedi au cours de Milan-Sanremo, a souffert d'une commotion cérébrale avec perte transitoire de conscience, ont précisé les médecins de la course.

Quintero a chuté dans la descente de la Manie, à plus de 90 kilomètres de l'arrivée, et a été transporté à l'hôpital de Pietra Ligure, où des examens complémentaires ont permis de délivrer des nouvelles rassurantes. Des lésions cérébrales et d'éventuelles fractures du crâne et du bassin ont été exclues par les médecins.

 Quintero (26 ans), néophyte de Milan-Sanremo, souffre d'une fracture de la pommette gauche et de l'omoplate gauche, ainsi qu'une contusion au poumon gauche.

Le Colombien devrait rester hospitalisé durant 24 heures.

si/bond

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Milan - San Remo (298 km)

1. Simon Gerrans AUS 6h59'24"
2. F
abian Cancellara SUI + 0"
3. Vincenzo Nibali ITA 0"
4. Peter Sagan SVK 3"
5. John Degenkolb GER 3"
6. Filippo Pozzato ITA 3"
7. Oscar Freire ESP 3"
8. Alessandro Ballan ITA 3"
9. Daniel O
ss ITA 3"
10. Daniele Bennati ITA 3"
...
78. Grégory Rast SUI 4'44"
89. Michael Schaer SUI 9'28"


Milan-San Remo, les déclarations

Simon Gerrans (AUS/GreenEdge), vainqueur: Difficile d'être plus heureux. J'ai vécu une journée exceptionnelle. J'ai compris que j'avais ma chance quand j'ai suivi sans trop de problème Nibali dans le Poggio. Fabian (Cancellara) était le plus fort, une moto. Il a réagi après l'attaque de Nibali et nous a dépassé. Comme c'est l'un des meilleurs descendeurs, j'ai surtout cherché à ne pas perdre sa roue. Il a continué à mener ensuite, à part un court moment où je me suis retrouvé devant, et j'ai compris que si nous allions au bout, j'avais ma chance. La tactique était de miser sur Goss pour le sprint. Mon rôle était d'accompagner les attaquants. On s'attendait à des attaques sur la Cipressa et le Poggio. Mais c'est monté vite. Moi, j'ai fait ce que je devais faire. Je ne pouvais pas imaginer une meilleure façon de débuter pour notre équipe. Après Paris-Nice, où je suis tombé (4e étape), j'ai terminé en étant un peu malade. J'ai surtout cherché à récupérer durant la semaine.

Fabian Cancellara (SUI/Leopard-Trek), 2e: "Je cours toujours pour gagner. Mon objectif, c'était la victoire, je voulais m'offrir ce cadeau à la veille de mon anniversaire. Je voulais tenter quelque chose sur le Poggio. Dans le final, je sentais Gerrans derrière moi mais je ne pouvais pas courir autrement. Je savais que Nibali ne pouvait pas mener. J'ai pris le risque, je ne pouvais pas faire plus, j'avais l'acide lactique qui me sortait des oreilles. Je me suis dit qu'il valait mieux quoi qu'il en soit prendre la deuxième place dans une grande course."


Vincenzo Nibali (ITA/Liquigas), 3e
: "J'ai essayé de suivre Cancellara mais il était trop fort. Je ne pouvais pas relancer. L'année dernière, j'avais réussi à sortir seul (sur le Poggio) mais, cette fois, Gerrans ne m'a pas lâché d'une semelle. La tactique suivie était la bonne. J'ai essayé, comme je me devais de le faire. Dommage que le résultat ne soit pas celui espéré."

Oscar Freire (ESP/Katusha), 7e
: "Je pense avoir bien couru. L'équipe a bien travaillé mais il m'a manqué un peu de jambes sur la fin. On savait qu'il y aurait une attaque sur le Poggio et je me doutais que Nibali tenterait quelque chose. Mais il a emmené avec lui deux coureurs plus rapides que lui. Gerrans ? Ce n'est pas une surprise dès lors que Cancellara a roulé dans les derniers kilomètres, on sait qu'il a une bonne pointe de vitesse."