Le rose, la couleur du Giro, commence à s'effeuiller samedi, à Herning au Danemark, dans une 95e édition montagneuse et ouverte en l'absence des grands noms du peloton.
A l'arrivée à Milan, le 27 mai, au terme des 21 étapes, Michele Scarponi espère cette fois figurer tout en haut du podium. L'Italien, deuxième l'an passé, doit au déclassement contestable de l'Espagnol Alberto Contador (sanctionné rétroactivement pour un contrôle subi sur une autre course) de figurer au palmarès du Giro.
"Je veux gagner sur la route", a répété Scarponi, 32 ans, dont l'équipe Lampre s'attend à devoir assumer le poids de la course. Avec le renfort de Damiano Cunego, autre ancien vainqueur (2004), qui peut être un allié ou une solution de recours si jamais Scarponi, dont les références dans les grands tours se limitent au Giro (4e en 2010), devait faillir.
Une 68e victoire italienne?
Autre ancien lauréat (2006 et 2010) qui a lui aussi, comme Scarponi, payé sa dette de l'affaire de dopage Puerto, Ivan Basso (34 ans) représente l'autre chance du cyclisme italien de gagner une 68e fois la course créée par la Gazzetta dello Sport en 1909.
Le parcours, piégeux durant le séjour danois à cause des possibilités de bordures et exigeant dans la descente vers le sud par les routes accidentées des Abruzzes, attaquera la haute montagne à partir de la 14e étape. Trois journées épuisantes attendent ensuite les rescapés, pour rejoindre Cortina d'Ampezzo, Alpe di Pampeago puis l'immense Stelvio, à 2757 mètres d'altitude, à la veille du contre-la-montre final de Milan.
Cadre unique, course spectaculaire
Le Luxembourgeois Frank Schleck, appelé tardivement, l'Espagnol Joaquim Rodriguez, le Français John Gadret et, plus encore, des poids légers comme l'Italien Domenico Pozzovivo (vainqueur du récent Tour du Trentin) et le Vénézuélien Jose Rujano (3e en 2005, 6e en 2011), deux coureurs cités par Contador dans ses pronostics, trouveront un terrain favorable dans la troisième semaine de course.
Pour développer encore son audience, le Tour d'Italie propose un cadre unique, dans ce qui passe pour le pays le plus beau du monde, et une course spectaculaire, jusque dans ses sprints souvent chauds.
Pour l'ouverture, c'est au Danemark que le Giro, désormais conduit par Michele Acquarone en remplacement d'Angelo Zomegnan, a choisi de démarrer. De Herning, la ville de naissance du seul Danois à figurer au palmarès du Tour de France (1996), Bjarne Riis. Un homme à la fois admiré et contesté après ses aveux de dopage, dans un condensé des contradictions de son sport.
afp/adav
Le Giro suit la tendance et s'exporte
Le Giro prend son départ samedi de la paisible cité de Herning, dans le lointain Danemark, à quelque 1500 kilomètres des frontières territoriales italiennes. Il suit ainsi une tendance qui est loin de faire l'unanimité dans le monde du cyclisme.
Pour la quatrième fois depuis 2002, le Tour d'Italie s'élance de l'Europe du Nord, cette fois du point le plus septentrional jamais atteint par un grand tour. Les raisons ? l'audience de la course en Scandinavie, avait expliqué l'an passé son ex-patron Angelo Zomegnan, et aussi le budget apporté par la candidature danoise. Soit deux éléments déterminants à l'heure du marketing-roi.
Si les villes d'accueil y trouvent leur compte, tout comme les finances des organisateurs, les équipes renâclent de plus en plus devant l'étendue des problèmes logistiques.
Pour les coureurs, un transfert aérien est prévu après les trois premières étapes danoises. Mais c'est par la route que la caravane, le personnel et le matériel des différentes formations doivent revenir en Italie, lors de la première des deux journées de repos fixée mardi, à la veille du contre-la-montre par équipes de Vérone.
Le déplacement aurait même pu être beaucoup plus conséquent si le dessein de l'ex-directeur du Giro avait pu se concrétiser. Le Giro envisageait de démarrer de... Washington, dont le maire avait fait état publiquement de son intérêt.
Giro, le parcours
Samedi 5 mai: 1ère étape, contre-la-montre à Herning (Dan, 8,7 km). Dimanche 6 mai: 2e étape, Herning - Herning (206 km). Lundi 7 mai: 3e étape, Horsens - Horsens (Dan, 190 km). Mardi 8 mai: jour de repos (transfert). Mercredi 9 mai: 4e étape, contre-la-montre par équipes à Vérone (32,2 km). Jeudi 10 mai: 5e
étape, Modène - Fano (199 km). Vendredi 11 mai: 6e étape, Urbino - Porto Sant'Elpidio (207 km). Samedi 12 mai: 7e étape, Recanati - Rocca di Cambio (202 km). Dimanche 13 mai: 8e étape, Sulmona - Lago
Laceno (229 km).
Lundi 14 mai: 9e étape, San Giorgio del Sannio - Frosinone (171 km). Mardi 15 mai: 10e étape, Civitavecchia - Assise (187 km). Mercredi 16 mai: 11e étape, Assise - Montecatini Terme (243 km). Jeudi 17 mai: 12e étape, Seravezza - Sestri Levante (157 km). Vendredi 18 mai: 13e étape, Savona - Cervere (121 km). Samedi 19 mai: 14e étape, Cherasco - Cervinia (205 km). Dimanche 20 mai: 15e étape, Busto Arsizio - Lecco/Pian dei Resinelli (172 km).
Lundi 21 mai: jour de repos. Mardi 22 mai: 16e étape, Limone sul Garda - Falzes (174 km). Mercredi 23 mai: 17e étape, Falzes - Cortina d'Ampezzo (187 km). Jeudi 24 mai: 18e étape, San Vito di Cadore - Vedelago (139 km). Vendredi 25 mai: 19e étape, Trévise - Alpe di Pampeago (197 km). Samedi 26 mai: 20e étape, Caldes/Val di Sole - Passo del Stelvio (218 km). Dimanche 27 mai: 21e étape, contre-la-montre à Milan (31,5 km).