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Chronologie de la chute d'Armstrong

Lance Armstrong est passé du statut de héros à celui de tricheur en l'espace de quelques années. [Christophe Ena]
Lance Armstrong est passé du statut de héros à celui de tricheur en l'espace de quelques années. - [Christophe Ena]
Lance Armstrong est désormais radié à vie du cyclisme et privé de ses sept victoires au Tour de France. Retour en quelques dates sur la chute du coureur texan.

1992: Armstrong participe aux JO de Barcelone et passe professionnel.

1993: à moins de 22 ans, il gagne sa première étape du Tour de France et remporte le Championnat du monde sur route.

Octobre 1996: Lance Armstrong, victime d'un cancer des testicules, subit une opération suivie d'une chimiothérapie.

1997: le cycliste texan crée sa fondation de lutte contre le cancer Livestrong et reprend l'entraînement.

Les années de gloire

Juillet 1999: Armstrong remporte son 1er Tour de France, un an après le scandale Festina. Six autres victoires suivront.

Juillet 2005: septième et dernière victoire au Tour de France. Armstrong quitte le peloton professionnel.

Août 2005: le quotidien L'Equipe affirme que des échantillons d'urine d'Armstrong dans le Tour 1999 sont positifs à l'EPO.

1999: Armstrong remporte son premier Tour de France [KEYSTONE - Michel Spingler]
1999: Armstrong remporte son premier Tour de France [KEYSTONE - Michel Spingler]

2008:

Armstrong annonce son retour dans le cyclisme professionnel.

2009: il finit 3e du Tour de France.

Les accusations pleuvent sur Armstrong

20 mai 2010: l'Américain Floyd Landis, déchu de sa victoire au Tour de France 2006 à la suite d'un contrôle positif à la testostérone, avoue s'être dopé durant sa carrière. Dans la foulée, il accuse Armstrong, son ancien leader dans l'équipe US Postal.

21 avril 2011: La Gazzetta dello Sport révèle que les autorités d'Italie, de France, de Suisse et d'Espagne coopèrent avec les enquêteurs américains qui travaillent notamment sur un volet financier centré sur Michele Ferrari, le sulfureux préparateur italien d'Armstrong.

22 juillet 2010: alors que Landis détaille ses années de dopage, et notamment deux séances de transfusions sanguines d'Armstrong, le septuple vainqueur du Tour de France fait appel à un avocat réputé pour se défendre dans l'enquête fédérale.

23 janvier 2011: Armstrong met définitivement fin à sa carrière professionnelle à l'issue du Tour Down Under, en Australie.

Mai 2011: autre ex-coéquipier d'Armstrong suspendu pour dopage, Tyler Hamilton raconte à la chaîne américaine CBS avoir vu le Texan s'injecter de l'EPO lors du Tour de France 1999. Hamilton reviendra à la charge un an plus tard, évoquant un contrôle positif d'Armstrong sur le Tour de Suisse 2001. L'UCI nie formellement avoir étouffé ce contrôle.

20 mai 2011: selon CBS, George Hincapie, le seul coureur qui a accompagné Armstrong dans ses sept Tours victorieux, aurait affirmé aux enquêteurs fédéraux qu'il avait vu son ami se doper.

Ouverture d'une procédure par l'Usada

3 février 2012: le procureur fédéral André Birotte Jr. abandonne l'enquête fédérale ouverte en mai 2010, pour savoir si des fonds publics avaient été utilisés au sein de l'US Postal pour des pratiques illicites comme le dopage. Aucune raison n'est donnée à l'appui de cette décision. L'Agence antidopage américaine (Usada) poursuit par contre sa propre enquête.

13 juin 2012:  L'Agence antidopage américaine (Usada) annonce l'ouverture d'une procédure disciplinaire pour dopage à l'encontre d'Armstrong et de cinq de ses collaborateurs: Johan Bruyneel, Michele Ferrari, Luis del Moral, Pedro Celaya, Pepe Marti.

9 juillet 2012: Armstrong tente de stopper la procédure disciplinaire de l'Usada devant les tribunaux civils, estimant que ses droits à un procès équitable ne sont pas respectés.

10 juillet 2012: le préparateur Michele Ferrari, le médecin Luis del Moral, et l'entraîneur Pepe Marti sont les premiers protagonistes sanctionnés par l'Usada. Ils écopent d'"une suspension à vie dans le cadre d'un système de dopage organisé au niveau de l'US Postal".

L'Usada radie à vie le coureur texan

20 août 2012: le tribunal fédéral d'Austin rejette la plainte d'Armstrong, estimant que ce n'est pas aux tribunaux américains de trancher le contentieux sportif avec l'Usada.

23 août 2012: Armstrong renonce à faire appel des accusations de dopage de l'Usada. Dans la foulée, l'Agence américaine annonce qu'il sera privé de tous ses résultats depuis le 1er août 1998, et notamment ses sept victoires dans le Tour de France, et radié à vie du cyclisme. La compétence de l'Usada se limitant au territoire américain, il revient à la Fédération internationale (UCI) de priver officiellement le Texan de ses victoires.

10 octobre 2012: l'Usada dévoile le rapport de 202 pages accompagné de quelque 1.000 pages de témoignages et études envoyé à l'UCI. Elle y accuse Armstrong d'avoir "monté le programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", en s'appuyant notamment sur les témoignages sous serment de 26 personnes, "dont 15 coureurs ayant eu connaissance des activités de dopage au sein de l'US Postal". Six anciens équipiers du coureur américain, qui étaient encore dans le peloton en 2012 et ont tous avoué s'être dopés, sont suspendus six mois: Levi Leipheimer, Christian Van de Velde, David Zabriskie, Tom Danielson, George Hincapie et Michael Barry.

Armstrong privé de ses victoires au Tour de France

12 octobre 2012: le Tour de France annonce qu'il souhaite que les sept victoires d'Armstrong dans la Grande Boucle, de 1999 à 2005, ne soient pas réattribuées, tout en précisant qu'il revient à l'UCI de modifier le palmarès de l'épreuve. Johan Bruyneel, accusé par l'Usada d'avoir joué un rôle majeur dans le système de dopage mis en place à l'époque où il était le directeur sportif de l'équipe d'Armstrong, démissionne de son poste de manageur général de la formation RadioSchack des frères Frank et Andy Schleck.

17 octobre 2012: l'équipementier Nike annonce avoir mis fin à son contrat avec Armstrong, en raison de "preuves apparemment rédhibitoires" démontrant qu'il s'est dopé. D'autres sponsors comme le brasseur Annheuser-Busch et la marque de cycles Trek font de même. Le cycliste abandonne la présidence de Livestrong, l'association de lutte contre le cancer qu'il a fondée en 1997 après avoir vaincu la maladie.

22 octobre: l'UCI suit le rapport de l'Usada et prive Lance Armstrong de ses sept victoires dans le Tour de France.

AFP/jbla

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Podiums réattribués ou pas?

L'UCI décidera vendredi si les podiums du Tour de France de 1999 et 2005 seront réattribués à la suite de la décision de priver Lance Armstrong de ses sept victoires, a indiqué lundi le président de l'UCI Pat McQuaid.

"Nous aurons une réunion spéciale vendredi. C'est à la direction de l'UCI de décider ce genre de choses", a déclaré le patron de l'instance dirigeante du cyclisme mondial, lors d'une conférence de presse.

La direction du Tour de France a déjà émis son souhait de laisser vacants les trous laissés dans le palmarès par la chute du Texan. Lors de cette même réunion, l'UCI décidera si la médaille de bronze du contre-la-montre décrochée par Armstrong aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 doit lui être retirée.

Les hommes-clés du système Armstrong

JOHAN BRUYNEEL: l'associé
A partir de fin 1998, la carrière d'Armstrong se lie indissociablement à celle du Belge, jeune retraité du peloton. L'Usada est convaincue de l'implication totale de Bruyneel, directeur sportif ou manager des équipes de l'Américain, dans l'organisation du dopage mise en place.

MICHELE FERRARI: le préparateur
Autre personnage central, omniprésent dans le rapport de l'Usada. Les rapports, qui remontent à loin, entre Armstrong et le médecin italien se sont poursuivis jusqu'au bout. Ferrari, à la clientèle très vaste, aurait reçu au total un million de dollars de la part de son client le plus célèbre, qui bénéficiait d'un traitement de faveur.

TYLER HAMILTON ET FLOYD LANDIS: les anciens lieutenants
Les deux Américains se sont succédé dans le rôle d'équipier privilégié d'Armstrong en montagne dans le Tour (1999 à 2001 pour Hamilton, 2002 à 2004 pour le second). Pris pour dopage par la suite, ils se sont reconvertis sur le tard en accusateurs, fournissant maints détails sur les pratiques de leur ex-patron.

GEORGE HINCAPIE: l'ex-ami
Le seul à avoir accompagné Armstrong dans ses sept Tours de France victorieux (de 1999 à 2005). Dans ses récents aveux, le New-Yorkais a affirmé regretter "profondément" le choix du dopage.

LUIS DEL MORAL ET PEDRO CELAYA: les médecins
Le premier est arrivé dans l'équipe d'Armstrong dans le sillage de Bruyneel, qui travaillait avec lui dans sa formation précédente. Il en est le médecin attitré de 1999 à 2003. Le second l'a précédé et lui a succédé dans cette équipe, avec grosso modo les mêmes recettes de produits interdits selon le rapport de l'Usada.

PEPE MARTI: le fournisseur
Officiellement entraîneur d'équipe, l'Espagnol, qui était aussi en contact avec Ferrari, a joué surtout un rôle de fournisseur, selon l'agence américaine qui l'a radié à vie. Tant pour trouver l'EPO et autres produits dopants que pour les transporter afin de les remettre directement à Armstrong et à ses coéquipiers.