Une enquête que mène actuellement le procureur de Padoue en Italie vise à mettre en lumière les agissements du tristement célèbre Dr Michele Ferrari, dont les liens étroits avec Lance Armstrong ont été démontrés par le récent rapport de l'Agence antidopage étasunienne (Usada). "Des ramifications de ce réseau conduisent à la Suisse et à Neuchâtel. Plusieurs raisons sociales renvoient à l'ancien champion cycliste Tony Rominger."
Selon ces informations, "diverses sommes d'argent du réseau Ferrari ont transité par la Sàrl 'Tony Rominger Management'", basée dans le canton de Neuchâtel jusqu'en 2011 et désormais sise à Baar (ZG). Les enquêteurs italiens pourraient également s'intéresser à "d'autres personnalités suisses plus ou moins proches du monde du cyclisme".
Surnommé "Docteur EPO", Michele Ferrari a longtemps été en contact avec Lance Armstrong, qui vient d'être radié à vie du cyclisme par l'UCI à la suite de la publication du rapport de l'Usada. Le médecin avait également entretenu des rapports professionnels avec Tony Rominger lorsque celui-ci était encore coureur.
si/fayet
Cinq quotidiens tentent une réforme
Cinq quotidiens européens, L'Equipe (France), la Gazzetta dello Sport (Italie), The Times (Royaume-Uni), Le Soir et Het Nieuwsblad (Belgique) ont publié en commun un manifeste pour une "réforme en profondeur" du cyclisme à la suite de l'Affaire Armstrong. Alors que l'Union cycliste internationale (UCI) a décidé de laisser vierge de victoires le palmarès des épreuves gagnées par Lance Armstrong, "il est impossible de repartir avec les mêmes structures, le même fonctionnement, les mêmes règles et les mêmes hommes", écrivent-ils.
Les cinq journaux demandent notamment "que l'UCI reconnaisse ses responsabilités dans l'affaire Armstrong et fasse amende honorable" et qu'une "commission neutre et indépendante", sous la responsabilité de l'Agence mondiale antidopage (AMA), enquête sur "le fonctionnement et la responsabilité" de cette institution très décriée. Il faut également "que l'organisation des contrôles sur les principales courses relève directement de la responsabilité de l'AMA et des agences nationales antidopage". Le manifeste appelle aussi de ses voeux la tenue "d'états généraux du cyclisme" avant le début de la saison 2013 "afin de définir une nouvelle organisation et de nouvelles règles".
Concernant les coureurs convaincus de "dopage lourd", le manifeste réclame des peines de suspension "plus sévères" ainsi que la suspension automatique d'un coureur "qui fait l'objet d'une enquête pour dopage". Il souhaite enfin "une implication plus forte et une plus grande responsabilisation des sponsors" et une réforme du World Tour et de son système "fermé et opaque" de classement par points et d'attribution des licences.