Selon USA Today, qui utilise une source anonyme, l'ancien cycliste américain va concéder pour la première fois, lors de cette émission qui sera diffusée jeudi à la télévision et sur internet, qu'il s'est dopé durant sa carrière, ce qu'il a jusqu'ici toujours fermement nié sans pour autant décrire les méthodes auxquelles il a eu recours ou les personnes qui ont pu l'aider.
Le Texan de 41 ans est acculé depuis qu'il a été déchu de ses 7 titres au Tour de France et radié à vie, cet automne, après la publication d'un dossier de l'Agence américaine antidopage (Usada) qui l'a accusé d'avoir contribué à la mise en place du "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport" dans les années 2000 au sein de l'équipe l'US Postal.
Des confessions pour une "remise de peine"?
Jamais officiellement contrôlé positif, le champion du monde 1993, un des très rares titres qu'il a pu garder, est tombé à cause essentiellement des témoignages d'une dizaine de ses ex-coéquipiers. Depuis les sanctions de la justice sportive, Armstrong a perdu la plupart de ses sponsors et a dû couper les ponts avec Livestrong, la Fondation de lutte contre le cancer qu'il avait créée en 1997 après avoir vaincu la maladie et pour laquelle il aurait levé environ 500 millions de dollars.
Le New York Times avait indiqué la semaine dernière qu'Armstrong cherchait à faire des aveux afin d'obtenir une révision de sa radiation à vie et qu'il avait pour cela rencontrer le patron de l'Usada, Travis Tygart, qu'il accusait il y a peu encore de mener contre lui une "chasse aux sorcières".
La possibilité d'aveux de la part d'Armstrong s'est sérieusement précisée lorsque la chaîne d'Oprah Winfrey (OWN) a annoncé mardi qu'elle diffuserait le 17 janvier un face à face enregistré mais "sans concession" entre la reine de l'audimat aux Etats-Unis et l'ancien champion cycliste.
Le camp Armstrong n'a officiellement confirmé aucune des informations parues dans la presse ces derniers jours sur un possible passage aux aveux.
afp/bao
Faute avouée à moitié pardonnée?
L'Américain prend des risques juridiques et financiers à avouer ses fautes mais ce fin calculateur et savant communicant a pu assurer ses arrières. Les risques d'être poursuivi par le parquet pour parjure, après avoir affirmé sous serment en 2005 ne s'être jamais dopé, semblent ainsi couverts par le délai de prescription, qui est en général de cinq ans. Le gouvernement pourrait quand même s'intéresser à la fraude dans l'utilisation de l'argent public qui finançait l'US Postal mais le parquet avait laissé tomber une enquête sur Armstrong en février 2012 sans donner d'explication.
Des donateurs de Livestrong, des sponsors ou des adversaires qu'il a traînés dans la boue pourraient chercher à régler leurs comptes en justice. C'est déjà ce qu'ont entrepris le quotidien britannique The Sunday Times et la société d'assurances américaines SCA Promotions. Mais, Armstrong, dont la fortune est estimée à près de 100 millions de dollars, a les poches assez profondes pour offrir des arrangements financiers sans aller jusqu'à la phase contentieuse.