Non, le "Romandie" n'est pas un petit Tour

C'est une particularité très helvétique, et peut-être encore davantage marqué de ce côté-ci de la Sarine. Le sportif suisse, romand en particulier, se sent toujours un peu inférieur aux autres, toujours plus forts, même si ce n'est pas forcément le cas.

Ainsi, sur la planète cycliste, on a toujours tendance à penser au "petit" Tour de Romandie, dans l'ombre de ses "grands frères" et parfois voisins "de Suisse", "de France" ou "d'Italie".

Pourtant, à voir la 68e édition proposée par Richard Chassot et sa bande, entre Ascona et Neuchâtel (29 avril-4 mai), on se dit que le "Romandie" a tout d'un grand, et cette année encore davantage peut-être.

Un plateau mondial

Quelle boucle cycliste peut-elle ainsi se targuer d'afficher 3 derniers vainqueurs qui le sont également au Tour de France (Cadel Evans, Braddley Wiggins et Christopher Froome)? De plus, ce ne sont pas moins de 3 champions du monde en titre (Alberto Rui Costa/en ligne, Tony Martin/CLM et Nino Schurter/VTT) qui se présenteront au départ au Tessin!

"Nous présentons l'un des palmarès les plus importants du cyclisme mondial", se réjouit Richard Chassot lors d'une conférence de presse à Neuchâtel, dans le stade de la Maladière.

"Le Romandie est la 1ère épreuve à présenter de véritables étapes de montagne avant les grands Tours. Les équipes ont besoin de se tester. Nous présentons donc l'une des plus grandes courses sur une semaine", parade le boss de l'épreuve, depuis 2007.

Epreuve du World Tour (au moins jusqu'en 2016), le TdR pourra ainsi encore compter sur la présence des 18 meilleures formations du plateau, plus le team helvétique IAM Cycling, invité par les organisateurs.

13 Suisses de la partie

Richard Chassot se réjouit tout particulièrement de pouvoir présenter à nouveau 2 étapes (à Montreux et à Fribourg) "dédiées" aux sprinters et aux baroudeurs. "Mark Cavendisk n'est pas annoncé, du moins pour le moment, mais Marcel Kittel, le meilleur sprinter du moment, sera présent", explique-t-il.

Et si la lutte pour le général devrait concerner Froome, vainqueur sortant, et Rui Costa, double lauréat du Tour de Suisse, 13 Suisses seront de la partie, "avec du niveau, du potentiel".

Ce 68e "Romandie" présentera aussi quelques nouveautés, à commencer par une présentation publique des équipes, le 28 avril, puis une étape "avec une vraie boucle, courue 6 fois" à Fribourg et, cerise sur le gâteau, le chrono final avec arrivée en plein milieu du stade de la Maladière, à Neuchâtel!

"En plus, avec l'étape de montagne entre Le Bouveret et Aigle, c'est à mon avis là que se décidera le général", prévient Richard Chassot. "En plus, il y a le défi de bloquer 4 autoroutes!"

"Envie d'apporter du nouveau chaque année"

Si la météo est au rendez-vous, le spectacle semble donc garanti dans l'antre si chère à Neuchâtel Xamax. Sans oublier que le "freestyler à moto" Mat Rebeaud y fera des démonstrations pendant le contre-la-montre!

"Depuis que j'ai repris le Tour de Romandie, il y a cette envie d'apporter quelque chose de nouveau chaque année", s'explique Richard Chassot, également consultant à la RTS. "Et on essaie de plaire aux équipes, que nous traitons d'ailleurs sur un pied d'égalité question logement notamment".

Un Richard Chassot encore tout fier d'annoncer que son budget (4,5 mio de fr.) est bouclé, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs. "Et comme nous sommes une fondation, il n'y a pas ce but de capitaliser, mais de tout réinvestir en faveur du cyclisme".

Et avec ça un Tour de Romandie qui continue donc de grandir, faisant sa place dans la cour des grands...

Neuchâtel, Daniel Burkhalter (@DaniBurkhalter)