L'appétit vient en mangeant pour Michael Albasini

Sa victoire finale au Tour de Grande-Bretagne, samedi, a aiguisé l'appétit de Michael Albasini. Le Thurgovien entrevoit la course en ligne des Championnats du monde sur route le 3 octobre à Geelong (Aus) avec confiance.

Le rôle qu'endossera Albasini en Australie dépendra beaucoup du choix de Fabian Cancellara de participer ou non à ces Mondiaux. Le triple champion du monde et champion olympique du contre-la-montre doit annoncer sa décision mercredi. Si le Bernois est de la partie, Albasini représentera une sorte de joker. En cas d'absence de Cancellara, le Thurgovien sera promu capitaine, aux côtés de Martin Elmiger.

"Le parcours devrait me convenir", prévoit-il, sans l'avoir encore étudié en détail. En tous les cas, son succès au Tour de Grande-Bretagne a montré à Albasini qu'il était prêt. Au terme de sa huitième saison chez les pros, il peut compter sur son expérience et le respect de ses pairs. "C'est beau de voir que les autres mouillent leur chemise pour toi. C'est quelque part une marque de reconnaissance pour les services que je leur rends souvent", dit-il en référence à l'appui que lui ont apporté ses équipiers de HTC-Columbia.

L'occasion fait le larron

Au sein de cette redoutable équipe, qui abrite notamment les sprinters Mark Cavendish et André Greipel, Albasini est le plus souvent dans l'ombre. Mais en Grande-Bretagne, il a su profiter au mieux des circonstances du moment et d'une consigne de son équipe qui lui avait demandé de jeter toutes ses forces dans l'ascension d'une colline lors de la 2e étape. Il y a mis tellement de coeur qu'un groupe de tête s'est formé et a pu compter jusqu'à 13 minutes d'avance sous son impulsion. Dès ce moment-là, Albasini devenait le "coureur protégé" de HTC-Columbia.

Lors de la 3e étape, le Thurgovien en a "remis une couche" en attaquant sur des pavés dans une côté à 20 % pour remporter l'étape et ne plus être inquiété au général.

"En triomphant à Londres et à Vienne, j'ai bien choisi les lieux de mes victoires", sourit celui qui s'était adjugé le Tour d'Autriche l'an dernier, trois semaines après avoir gagné l'étape reine du Tour de Suisse. Albasini a été conquis par le public anglais, dont l'enthousiasme s'est par ailleurs déjà manifesté lorsque le Tour de France a fait escale à Londres: "Les Anglais apprécient le cyclisme. Ce ne sont pas simplement des fans. Ils montrent une vraie compréhension de ce sport."

Enseignant diplômé, Albasini, 30 ans, ne regrette à aucun moment d'avoir mis son métier entre parenthèses pour s'adonner à sa passion: "Le cyclisme me donne l'occasion de voyager et m'a permis d'apprendre les langues. Et quand je suis à la maison, je n'ai de comptes à rendre à personne, je suis le chef. Aussi longtemps que j'ai du plaisir sur un vélo et que je suis sous contrat, je continue", conclut le Thurgovien qui en est désormais à neuf succès dans sa carrière.

si/alt