Cancellara enlève l'or du chrono et entre dans l'histoire!

Fabian Cancellara a conquis son quatrième titre de champion du monde du contre-la-montre, jeudi, sur le circuit australien de Geelong. Cancellara, déjà titré en 2006, 2007 et 2009, est devenu le premier coureur à s'imposer à quatre reprises depuis l'inscription au programme de l'épreuve en 1994.

Vainqueur à la moyenne de 47,048 km/h, le champion olympique de Pékin a battu cette fois le Britannique David Millar de plus d'une minute. L'Allemand Tony Martin, déjà médaillé de bronze l'an passé, a pris de nouveau la troisième place, à 1'12" devant l'Australien Richie Porte, 4e. L'Australien Michael Rogers, triple vainqueur de l'épreuve, s'est classé cinquième.

Millar plus rapide au 1er intermédiaire

Sous un ciel nuageux, Cancellara, précédé de 6 secondes par Millar après les 6 premiers kilomètres, a pris le dessus dès le premier des deux tours de circuit. Pointé avec 11 secondes d'avance sur Millar à mi-course, le Bernois a creusé très nettement l'écart par la suite sur le Britannique, absent des podiums depuis son titre de 2003 avant qu'il soit déclassé pour dopage.

Après avoir purgé sa suspension, Millar est devenu un "repenti" pour la lutte antidopage. Cancellara, 29 ans, a expliqué avoir trouvé sa motivation par sa volonté de "faire l'histoire".

De nouveaux défis

Le vainqueur des deux "chronos" du Tour de France, le prologue de Rotterdam et le contre-la-montre de Pauillac (sud-ouest), a insisté ensuite sur son besoin de trouver de nouveaux défis. "J'ai tout gagné dans le contre-la-montre, a déclaré le Bernois. Ma passion a diminué mais j'arrive encore à gagner. C'est bien, mais je dois me trouver d'autres ambitions. L'an prochain, je m'inventerai de nouveaux challenges".

Depuis 2006, seul le contre-la-montre mondial disputé en 2008 (à Varèse, Italie) a échappé à Cancellara. Mais "Spartacus", le surnom de l'athlétique coureur suisse (1,86 m pour 80 kg), n'était pas en lice cette année-là, après avoir gagné le "chrono" des JO de Pékin. Le coureur de l'équipe Saxo Bank, en instance de départ a notamment enlevé cette saison les deux grandes classiques du nord, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, qu'il a dominées outrancièrement.

Le Suisse, qui s'alignera dimanche dans la course en ligne, est candidat de fait à un doublé qui n'a encore jamais été accompli aux Championnats du monde. "Je n'y pense pas encore, a répondu Cancellara à ce sujet. Je le ferai demain (vendredi) au réveil. Je suis plus relax que l'an dernier. En fin de compte, je n'ai rien à perdre. Ce n'est pas un parcours pour les sprinteurs, ça va être beaucoup plus dur que ces dernières années".

"J'étais très nerveux avant la course"

Après son nouveau titre de champion du monde, Fabian Cancellara s'est épanché généreusement devant les médias du monde entier. Le Bernois a laissé entendre qu'il compte bien jouer les premiers rôles dimanche lors de la course en ligne. Interview avec le quadruple champion du monde.

- Fabian Cancellara, a quel point avez-vous souffert pour remporter ce titre?

FABIAN CANCELLARA: Avant ce championnat du monde, je ne savais pas exactement où j'en étais. C'est pourquoi j'ai disputé la Vuelta pour être à 100% de mes facultés. Sur un tracé aussi exigeant, c'était une condition impérative pour pouvoir donner toute sa puissance. En dernier lieu, il faut avoir vu le parcours de ses propres yeux pour pouvoir vraiment le juger. Mais cela ne reste pas simple pour remporter une course. Il y a toujours des adversaires qui se présentent au départ avec une grande faim.

- Comment avez-vous abordé cette course ?

FABIAN CANCELLARA: Dans les jours et les heures qui ont précédé le départ, j'étais très nerveux. J'avais de hautes attentes et je voulais pouvoir réaliser mes ambitions. Après mes succès du printemps et de l'été, c'était difficile de trouver la bonne sensation. Je n'étais probablement pas encore à 100% de ma forme dans ce contre-la-montre. Mais mieux vaut avoir un peu moins de forme et ne pas commettre d'erreur que d'être au zénith de ses performances et de faire une faute bête.

- Quel commentaire pouvez-vous apporter sur les nouveaux ennuis d'Alberto Contador ?

FABIAN CANCELLARA: Je dois d'abord me concentrer en première ligne sur moi et mes devoirs. Je suis aux championnats du monde, je me réjouis de mon succès et je prépare la course en ligne. Mais il y a des règles qui doivent être suivies et évidemment je m'y tiens personnellement. Pour le reste, il ne s'agit que de polémiques et de rumeurs. Nous devons attendre ce qu'il en ait réellement dans le cas Contador. Je pense que le cyclisme va dans la bonne direction. A l'exception de l'interdiction des oreillettes que je considère comme un pas en arrière !

- Quelles prévisions faites-vous pour la course en ligne de dimanche ?

FABIAN CANCELLARA: Je veux être devant. Je regarde de jour en jour et je pense que je n'ai rien à perdre dimanche. Le tracé est bien plus difficile que ce qui nous en avait été dit avant le voyage.

- Quels nouveaux ou autres défis se présentent à vous ?

FABIAN CANCELLARA: Il est certain que je ne vais pas participer au contre-la-montre des Mondiaux jusqu'à mes vieux jours. Ce feu s'éteint. Mes plans exacts je les dessinerai après mes vacances. Mais il est clair que je dois chercher un nouveau défi.

agences/alt