Fabian Cancellara rêve d'un premier doublé

"Je veux être devant." Quelques heures après son triomphe jeudi lors du contre-la-montre des Mondiaux à Geelong en Australie, Fabian Cancellara n'a pas caché ses ambitions pour la course en ligne de dimanche (dès 6h sur tsr1): le Bernois a bien l'intention de devenir le premier à signer un tel doublé.

L'an dernier devant son public à Mendrisio, "Spartacus" avait échoué de peu dans sa quête au doublé en terminant à la 5e place, laissant la victoire à Cadel Evans (Aus). "Je m'étais montré trop agressif et tout le monde me surveillait. J'ai toutefois beaucoup appris de cette défaite", a prévenu Cancellara.

Outre le marquage de ses adversaires, le Bernois devra dompter un circuit qui s'annonce beaucoup plus piégeux que prévu. La présence de deux côtes raides rendent incertaine une arrivée massive, ce qui n'est pas pour déplaire à Cancellara: "Une chose est sûre, ce n'est pas un parcours pour les sprinters", s'est réjoui "Spartacus".

Gilbert et Pozzato favoris

Les principales menaces pour Cancellara sont à chercher du côté de la Belgique avec Philippe Gilbert et de l'Italie avec Filippo Pozzato. Du côté des outsiders, il faut citer l'Américain Tyler Farrar, l'Australien Matthew Goss, le Norvégien Thor Hushovd ainsi que l'inévitable espagnol Oscar Freire, triple vainqueur de l'épreuve (1999, 2001, 2004).

Tenant du titre, Cadel Evans partage l'avis de la majorité des observateurs: "Gilbert, peut-être Pozzato, sont les hommes à battre", a estimé l'Australien, qui cite aussi Cancellara et Hushovd.

A noter que de nombreux coureurs de marque ont fait l'impasse sur la course, parmi lesquels Alexandre Vinokourov, Tom Boonen, Lance Armstrong, ainsi que le tourmenté Alberto Contador.

Albasini et Elminger plus que de simples joker

Derrière Cancellara, le reste de l'équipe de Suisse pourrait aussi avoir son mot à dire. Avec le Thurgovien Michael Albasini, récent vainqueur du Tour de Grande-Bretagne, et le Lucernois Martin Elmiger, la sélection helvétique dispose de deux pions prêts à jouer les trouble-fête.

"Ce ne sont pas de simples jokers de Cancellara. Toute l'équipe est forte", a relevé René Savary, coach d'une formation qui comprend sept coureurs, dont le Valaisan Steve Morabito et le Vaudois Danilo Wyss.

Deux nouveautés

A noter également que par rapport aux années précédentes, Geelong apporte deux nouveautés et une inconnue. Pour la première fois, l'épreuve commencera par un parcours de 85 kilomètres, au départ de Melbourne, avant de rejoindre le circuit. Pour la première fois aussi, les coureurs n'auront pas d'oreillette, cet instrument qui permet d'échanger et d'apporter informations ou consignes pour les responsables d'équipes.

Quant à la météo, elle est aléatoire dans cette partie du sud australien, en bord de mer où, selon l'adage local, quatre saisons peuvent se succéder dans la même journée. Les prévisions annoncent cependant des températures d'une vingtaine de degrés et un risque réduit bien que réel d'averses.

Ce temps ne peut qu'évoquer de bons souvenirs aux spécialistes des classiques de printemps européen. A commencer par Cancellara, vainqueur en avril dernier du diptyque Tour des Flandres - Paris-Roubaix...

si/rou