Tony Martin gagne à la "Cancellara"

Tony Martin est devenu champion du monde du contre-la-montre. Lors des Mondiaux sur route de Copenhague, l'Allemand a largement devancé Bradley Wiggins et Fabian Cancellara. Il y avait un extraterrestre lors de ce "chrono" et pour une fois, ce n'était pas Cancellara. Tony Martin a survolé les 46,4 kilomètres de l'épreuve danoise et le Bernois n'a pas réussi à évoluer dans les même sphères.

Bronzé en 2009 et 2010. Doré en 2011

Au final, le tenant du titre bernois a lâché 1'20'', tandis que le deuxième, Bradley Wiggins, a été cinq secondes plus rapide. Le sacre du coureur de Cottbus est on ne peut plus logique. Cette saison, il a raflé presque tous les contre-la-montre auxquels il a pris part. Les efforts solitaires du Tour de France, du Tour d'Espagne, de Paris - Nice, du Tour d'Algarve, du Dauphiné et du Tour du Pays Basque sont en effet tombés dans son escarcelle.

Après avoir terminé sur la troisième marche du podium de cette même épreuve en 2009 et en 2010, ce maillot arc-en-ciel vient couronner la progression linéaire du coureur de la formation HTC, qui pédalera sous les couleurs de Quick Step en 2012. De rouleur, l'Allemand est en train de devenir un potentiel vainqueur de grands Tours. Son succès sur Paris - Nice en mars dernier est venu confirmer cette mue.

Rien à faire pour Spartacus

Dix secondes de retard au premier intermédiaire, onze au deuxième, puis dix-neuf à mi-parcours. Quarante ensuite et finalement quatre-vingt secondes sur la ligne d'arrivée, Cancellara n'a rien pu faire. Le quadruple champion du monde de l'exercice a même bu le calice jusqu'à la lie en manquant un virage dans le final et perdant ainsi l'argent au profit de Wiggins.

Le Bernois, qui avait décidé au cours de la dernière Vuelta de s'aligner sur ce "chrono", va devoir se contenter du même métal qu'il avait glané à Madrid en 2005. "Spartacus" essaiera de se consoler dimanche sur la course en ligne, mais le parcours ne lui sera pas vraiment favorable.

Kohler relégué à la 40e place

Martin Kohler n'était pour sa part pas particulièrement enthousiaste de sa performance. Le Champion de Suisse de la spécialité a terminé 40e à plus de cinq minutes. "C'est un résultat moyen. Au départ, on est très vite dans le rythme avec le vent dans le dos, mais sur le retour, lors des douze derniers kilomètres avec les rafales de face, c'était vraiment très dur", a-t-il analysé.

Fabian Cancellara: "Je n'étais pas à cent pour cent"

Fabian Cancellara (SUI), 3e:

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J'ai tout donné mais je n'étais pas à cent pour cent. J'avais de bonnes sensations au départ mais j'ai vite compris que ce serait insuffisant. Ce n'était pas mon jour! Je ne pouvais pas faire plus.

A un moment, dans le second tour, j'ai lâché dans la tête. Tony était le plus fort aujourd'hui. 2011? Il y a eu de bonnes choses cette saison et de moins bonnes. J'ai beaucoup donné pour mon équipe. On ne peut pas toujours réussir. Il y aura d'autres belles journées.

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Tony Martin (GER), vainqueur: "Les sensations étaient parfaites, j'avais l'impression d'aller vite. Tout était impeccable... C'était mon jour, c'était ma course! J'ai vu tout de suite que j'étais dans l'allure. Aux 3-4 kilomètres, j'ai compris que c'était gagné, on m'a dit dans le casque que j'avais 50 secondes d'avance. Je pense avoir surtout progressé côté mental, j'ai appris comment gérer un contre-la-montre. C'est la première fois que je courais la Vuelta avant le championnat du monde, c'est une option que je reprendrai."

Bradley Wiggins (GBR), 2e: "Je suis parti sans objectif précis, seulement faire de mon mieux. Je n'ai pas voulu être renseigné sur les temps, pour me concentrer sur les mesures de puissance. C'est à mon arrivée au bus que j'ai appris la performance. Je n'ai aucun regret. Pour battre Tony (ndlr: Martin), il aurait avoir fallu quelque chose en plus. L'absence de radio? Judith Arndt a fait le même choix (mardi). Cette année, j'ai essayé plusieurs fois avec les oreillettes dans le contre-la-montre et j'ai eu des informations fausses. J'aime autant m'en passer alors. 2012? Je verrai, je n'ai pas de décision. Je sais seulement que je récupère très vite d'un grand tour, en six-sept jours. Il y a beaucoup d'options dès lors (pour les JO de Londres)."

agences/bao