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Bernhard Kohl explique en détail comment il s'est dopé

"Bizarrement nous n'avons été que trois à plonger" s'étonne Kohl.
"Bizarrement nous n'avons été que trois à plonger" s'étonne Kohl.
Bernhard Kohl, qui a annoncé sa retraite sportive le 25 mai, a raconté en détail à "L'Equipe" la manière dont il a triché, notamment lors du dernier Tour de France, au terme duquel il avait été pincé et suspendu 2 ans.

L'ex-coureur autrichien Bernhard Kohl a raconté dans le détail
le dopage qu'il a pratiqué pour le Tour de France 2008 dont il a
pris la troisième place et remporté le maillot de meilleur grimpeur
avant d'être déclassé et suspendu après un contrôle positif à l'EPO
Cera.



Kohl, qui s'est confié au journal "L'Equipe", a accusé, sans
apporter d'éléments de preuve, les autres coureurs de premier plan:
"Quand j'ai appris que l'Agence française de lutte contre le
dopage allait procéder à de nouvelles analyses après le Tour, là,
oui, j'ai accusé le coup. Et j'ai encore une fois cherché à me
rassurer: OK, j'étais mort, mais nous étions tous morts! Bien
d'autres coureurs en avaient pris."




"Qu'allaient faire les autorités françaises? Supprimer le
classement complet du Tour? Je me suis dit qu'ils n'oseraient pas.
Bizarrement, nous n'avons été que trois à plonger. J'ai la
conviction que les dix premiers auraient pu être positifs",
a
poursuivi Kohl, 27 ans.

Trois transfusions pendant le Tour 2008

L'ex-coureur de la Gerolsteiner, qui
avait reconnu auparavant s'être dopé depuis l'âge de 19 ans, a
expliqué dans cette longue interview avoir eu recours à trois
transfusions durant le Tour: "La première après la sixième
étape, la deuxième avant les Pyrénées, la dernière avant les
Alpes.
"



Le sang, prélevé en août 2007, lui a été apporté par son manager,
Stefan Matschiner, qui avait mis en place son propre système de
prélèvement et de conservation du sang après la mise en cause du
laboratoire autrichien Humanplasma auquel Kohl avait eu recours par
le passé.



Le manager, à qui Kohl reversait 10% de ses gains, "a effectué
trois fois le voyage d'Autriche, en avion. Il décongelait le sang
là-bas, le transportait conditionné dans la soute et l'amenait à
l'hôtel
" pour ces transfusions opérées entre 18 et 20 heures:
"Je disparaissais vingt minutes, pas plus. Personne ne
remarquait rien.
"

Il épargne les dirigeants de la Gerolsteiner

Sur l'EPO Cera, produit qui a permis de convaincre Kohl de
dopage, l'ex-coureur a déclaré se l'être injecté lui-même trois
jours avant le départ du Tour. Kohl a dédouané le responsable de
son équipe Gerolsteiner: "Il n'y avait pas de dopage
systématique dans l'équipe, c'est sûr. Je pense néanmoins qu'ils
devaient avoir une certaine intuition de ce qui se pratiquait mais
je ne peux l'affirmer. Selon moi, le boss, Hans-Michael Holczer, ne
savait rien."




En revanche, il s'est montré dubitatif sur les médecins:
"Lorsque vous êtes toubib, que vous voyez les valeurs
biologiques de vos coureurs et leurs performances, vous ne pouvez
pas ne pas savoir."




afp/ggol

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Le passeport biologique comme allié!

Bernhard Kohl a estimé que le passeport biologique instauré par l'Union cycliste internationale (UCI) depuis 2008 ne l'avait pas gêné "du tout": "Les coureurs au top sont tellement pros dans leur dopage qu'ils savent pertinemment qu'il leur faut garder des valeurs sanguines stables pour échapper au ciblage. Or, l'UCI nous envoyait systématiquement les valeurs relevées lors des contrôles inopinés: on se référait donc à celles-là pour étalonner les suivantes. A la limite, le passeport nous aidait presque."

L'UCI doit annoncer prochainement les premiers résultats réglementaires (procédure disciplinaire) de ce passeport. Bernhard Kohl a annoncé le 25 mai qu'il mettait un terme à sa carrière.