Coup d'envoi samedi de la 96e édition du Tour de France avec un
contre-la-montre de près de 16 km à Monaco. Le Bernois Fabian
Cancellara sera le seul des trois Suisses présents au Tour de
France (Gregory Rast fait partie de l'équipe Astana, David Loosli
de la Lampre) à nourrir de réelles ambitions dans cette Grande
Boucle, longue de 3459,5 kilomètres.
La démonstration effectuée lors du Tour de Suisse lui offre tous
les espoirs, même si le parcours monégasque, qui emprunte le tracé
du circuit de Formule 1, n'est pas fait pour les purs
spécialistes.
"Je peux me battre tout seul", a commenté "Spartacus",
qui est bien conscient qu'hormis une erreur de trajectoire ou un
problème technique, il peut prétendre à la première place. Le
Bernois pense toutefois à ses principaux concurrents: "Je suis
l'un des spécialistes de cette épreuve, mais il ne faut pas oublier
David Millar, Cadel Evans ou encore Alberto Contador. Une chose est
sûre, je me suis préparé pour ce samedi."
S'il s'empare pour la troisième fois - après 2004 et 2007 - du
premier maillot jaune, Fabian Cancellara pourrait bien le conserver
pendant cinq jours. Spartacus pourrait même consolider sa place de
leader lors de la 4e étape à Montpellier, où il sera le fer de
lance de la surpuissante Saxo Bank à Montpellier dans le
contre-la-montre par équipes (39 km). Dès la première étape de
montagne - la 7e -, Il se mettra au service des leaders désignés de
sa formation, Andy et Frank Schleck.
Armstrong en vedette américaine
Avant même le départ de la Principauté, le premier en 106 ans
d'âge pour le Tour, Armstrong marque cette Grande Boucle de son
empreinte. Quatre ans après sa septième et dernière victoire
(record absolu), l'Américain concentre les regards, admiratifs ou
réprobateurs, à tout le moins interrogatifs. Que peut faire le
Texan, proche de son 38e anniversaire, après trois ans d'arrêt ? De
la réponse dépend en grande partie le sort de la course, voire sa
crédibilité mise à mal ces dernières années.
Douzième du Giro en mai, son premier grand tour depuis sa reprise
de la compétition, Armstrong s'est entraîné depuis en altitude, aux
Etats-Unis, avant de revenir en Europe à la fin de la semaine
dernière pour reconnaître les étapes alpestres. Comme au temps de
son écrasante domination.
Contador, lui aussi, retrouve le Tour, son stress et ses fastes.
Absent l'année passée, le vainqueur 2007 avait payé son choix de
rejoindre l'équipe Astana, écartée par les organisateurs pour ses
errements passés par rapport au dopage. A l'époque du Kazakh
Alexandre Vinokourov qui a prévu de s'exprimer jeudi. Pour
officialiser son proche retour lui aussi ?
L'acier et le feu
Armstrong et Contador dans la
même équipe (Astana), l'acier et le feu face à face durant trois
semaines, c'est un point d'interrogation majuscule qui se pose. Les
deux hommes n'ont couru ensemble que quelques heures en mars
dernier avant que le Texan chute et se casse une clavicule.
Tous deux visent ouvertement la victoire le 26 juillet sur les
Champs-Elysées, où se conclut la 21e et dernière étape. La course
décidera, avait annoncé de longue date le responsable de l'équipe
kazakhe, Johan Bruyneel, avant de désigner Contador pour leader la
semaine passée malgré sa longue complicité avec Armstrong qu'il a
suivi dans ses sept Tours victorieux.
Le Ventoux en apothéose
La cohabitation s'annonce compliquée, comme elle le fut à
l'époque de Bernard Hinault et Greg LeMond (1985-1986) quand le
Français puis l'Américain gagnèrent le Tour. Mais, cette fois, les
adversaires sont nombreux, de l'Australien Cadel Evans au Russe
Denis Menchov en passant par l'Espagnol Carlos Sastre, vainqueur
sortant, et les frères Andy et Frank Schleck.
Dès le premier contre-la-montre, un circuit glamour mais sélectif
sur les hauteurs de Monaco, la tendance sera donnée. Avant les
autres temps forts prévisibles que promettent d'être le
contre-la-montre par équipes de Montpellier, la première arrivée au
sommet en Andorre dans le cirque grandiose d'Arcalis, le triptyque
alpestre (avec l'arrivée de la 15e étape à Verbier), le chrono
autour du lac d'Annecy et, pour apothéose, la montée du Mont
Ventoux à 24 heures de l'arrivée.
Le dopage, encore et toujours
Pour les 180 coureurs (20 équipes), le Tour a commencé dès
mercredi, à leur arrivée en Principauté. Ils ont dû satisfaire aux
inévitables tests sanguins, l'un des éléments de base de la lutte
antidopage qui est enrichie par la mise en place du passeport
biologique. C'est sur lui que le cyclisme, réconcilié depuis que
l'UCI - absente du Tour l'an passé - et les organisateurs de la
Grande Boucle ont fait la paix, fonde beaucoup d'espoirs.
Le dopage, encore et toujours. Les soupçons et leur cortège de
poisons accompagnent le Tour depuis l'affaire Festina (1998). Un an
plus tard, Armstrong gagnait son premier Tour. Un nouveau chapitre
commençait. Il n'est pas encore refermé.
Vinokourov annonce son retour probable chez Astana
Alexandre Vinokourov, dont la suspension pour dopage prend fin
le 24 juillet, a annoncé qu'il reprendrait la compétition très
probablement sous les couleurs de l'équipe Astana, qu'il avait
contribué à fonder en 2006.
"Je vais reprendre ma carrière professionnelle le 24
juillet", a déclaré "Vino" à la presse jeudi à Monaco, en
marge du départ du Tour de France, "je ne m'imagine pas
aujourd'hui courir dans une autre équipe qu'Astana. La Fédération
kazakhe souhaite que je cours à nouveau dans cette équipe, je suis
en train de négocier avec Johan Bruyneel (le manager) et je pense
qu'on va trouver un accord dans la semaine qui vient".
Vinokourov a été convaincu de dopage, en plein Tour de France 2007,
et suspendu.
afp/bao
Les plus grosses affaires de dopage qui ont émaillé les trois derniers Tours de France
2006 - Landis, premier vainqueur déchu Lors de la 17e étape, Floyd Landis signe une spectaculaire échappée de 130 km qui lui permet de s'imposer en solitaire à Morzine, et d'arriver en vainqueur sur les Champs-Elysées 3 jours plus tard. Mais le contrôle antidopage qu'il subit au soir de son exploit dans les Alpes décèle un taux anormalement élevé de testostérone dans ses urines. L'Américain, qui nie s'être dopé, se lance alors dans une bataille juridique qui durera 2 années et lui coûtera près de 2 mio de dollars. En vain. Déjà déchu de son succès en septembre 2007 par l'UCI, il voit son appel rejeté par le Tribunal arbitral du sport le 30.06.08. Les 2 ans de suspension dont il écope prennent fin le 29.01.09 et Landis, qui a trouvé une place dans une modeste équipe américaine, fait son retour à la compétition en février lors du Tour de Californie.
2007 - Deux coups de tonnerre en 24 heures: Vinokourov et Rasmussen Le 24 juillet, les coureurs bénéficient d'une journée de repos à Pau. Alors que le Danois Michael Rasmussen, le porteur du maillot jaune, tente de dissiper les soupçons de dopage le concernant, un premier coup de théâtre survient avec l'annonce du contrôle positif d'Alexandre Vinokourov. Le Kazakh, testé après sa victoire dans le contre-la-montre d'Albi 3 jours plus tôt, tombe pour dopage par transfusion sanguine et Astana, son équipe, quitte le Tour. Le lendemain, c'est Rasmussen qui se voit montrer la porte par son équipe Rabobank, au soir de sa victoire au col d'Aubisque. Le Danois est accusé d'avoir menti sur son emploi du temps du mois précédent, ce qui alimente les soupçons car les coureurs sont tenus de fournir un programme détaillé pour pouvoir être soumis à des contrôles antidopage hors compétition. Ce même jour, l'équipe française Cofidis annonce son retrait à la suite du contrôle antidopage positif de son coureur Cristian Moreni.
2008 - Ricco, le fanfaron pris à la Cera, et les analyses rétrospectives L'Italien Riccardo Ricco a déjà remporté deux étapes du Tour lorsque, le 17 juillet, il est embarqué par les gendarmes. Des traces de Cera, la dernière EPO mise sur le marché, avaient été décelées dans ses urines lors d'un contrôle antidopage au terme de la 4e étape. Cette EPO, réputée jusqu'alors indétectable, a un autre avantage: ses effets se font sentir pendant près d'un mois à partir d'une seule injection. Mais si la Cera est effectivement difficile à déceler dans les urines avec le test de détection classique de l'EPO, elle l'est plus facilement dans le sang. La finalisation d'un test sanguin en septembre par le laboratoire de Châtenay-Malabry, incitera l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) à lancer de nouvelles analyses sur une quarantaine d'échantillons. Trois autres coureurs sont ainsi rattrapés: l'Italien Leonardo Piepoli, l'Allemand Stefan Schumacher et l'Autrichien Bernard Kohl, qui avait terminé troisième du Tour et portait le maillot de meilleur grimpeur.
Le Tour de France 2009 sous la loupe
Les 21 étapes (3445 km)
04.07: Monaco - Monaco, 15,5 km (clm individuel)
05.07: Monaco - Brignoles, 187 km
06.07: Marseille - La Grande-Motte, 196,5 km
07.07: Montpellier - Montpellier, 39 km (clm par équipes)
08.07: Le Cap d'Agde - Perpignan, 196,5 km
09.07: Gérone (ESP) - Barcelone (ESP), 181,5 km
10.07: Barcelone - Andorre Arcalis, 224 km
11.07: Andorre-la-Vieille - Saint-Girons, 176,5 km
12.07: Saint-Gaudens - Tarbes, 160,5 km
13.07: journée repos à Limoges
14.07: Limoges - Issoudun, 194,5 km
15.07: Vatan - Saint-Fargeau, 192 km
16.07: Tonnerre - Vittel, 211,5 km
17.07: Vittel - Colmar, 200 km
18.07: Colmar - Besançon, 199 km
19.07: Pontarlier - Verbier, 207,5 km
20.07: journée de repos
21.07: Martigny - Bourg-Saint-Maurice, 159 km
22.07: Bourg-St-Maurice - Le Grand-Bornand, 169,5 km
23.07: Annecy - Annecy, 40,5 km (Chrono individuel)
24.07: Bourgoin-Jallieu - Aubenas, 178 km
25.07: Montélimar - Mont Ventoux, 167 km
26.07: Montereau-Fault-Yonne-Paris Ch.-Elysées, 164 km