Voeckler s'impose en solitaire. Cancellara serein

Thomas Voeckler a créé la surprise sur les routes du Tour de
France. Lors de la 5e étape en direction de Perpignan (197 km), le
Français de l'équipe Bouygues Telecom s'est joué des sprinters au
terme d'une échappée au long cours. Mark Cavendish (3e) et le
peloton ont échoué à sept secondes du baroudeur alsacien.



Fabian Cancellara (Saxo Bank) a pour sa part tranquillement
conservé son maillot de leader. "C'était vraiment nerveux
aujourd'hui, mais on a bien joué notre carte", a indiqué le
Bernois, qui portera ainsi le paletot jaune jeudi en direction de
Barcelone. En Espagne, les premiers contreforts des Pyrénées
attendent le Suisse. "C'est une belle victoire de Thomas, il
l'a méritée. Je pense que le Tour 2004 a pesé lourd sur ses
épaules", a-t-il analysé, en référence aux dix jours passés
alors en jaune par le Tricolore.

Premier succès français

Voeckler, champion de France également en 2004, revient de loin.
Il avait en effet été victime d'une triple fracture de la clavicule
sur le dernier Paris-Nice. Le coureur de 30 ans s'est ainsi offert
son premier bouquet sur la Grande Boucle et a fêté le premier
succès hexagonal sur le Tour 2009.



L'échappée du jour s'est formée en deux temps. A Anthony Geslin
(FRA), Marcin Sapa (POL) et Voeckler, se sont greffés ensuite
Yauheni Hutarovich (BLR), Albert Timmer (NED) et Mikhail Ignatiev
(RUS). Revenu à 30" seulement des fuyards dans le final, le peloton
pensait avoir fait le plus dur, mais a laissé filer la victoire en
voulant trop jouer au chat et à la souris.

"Je n'y ai jamais cru"

"Je n'y ai jamais cru au vu de l'écart (pendant
l'échappée). Il y avait Hutarovich qui avait un équipier
(Geslin) et qui est rapide au sprint", a expliqué Voeckler
qui a attaqué après deux premiers démarrages d'Ignatiev et
bénéficié d'une hésitation de ses poursuivants avant que le
Néerlandais Albert Timmer tente en vain de le prendre en chasse.
"Je cours après depuis tellement longtemps!", s'est-il
exclamé.



Echaudée par la bordure subie en direction de Montpellier,
l'équipe Saxo Bank de Cancellara a tenté le même «coup» à 60
kilomètres de Perpignan. Entre la mer et un marais salant, le
maillot jaune lui-même a payé de sa personne pour scinder le
peloton.

Cancellara y prend goût

Denis Menchov, qui avait déjà chuté la veille lors du
contre-la-montre par équipes, a notamment fait les frais de
l'accélération de la formation de Bjarne Riis. Mais le Russe étant
le seul coureur important à avoir été piégé à l'arrière, la
poursuite a été abandonnée. Son coéquipier Robert Gesink n'a pour
sa part pas eu cette chance. Le Néerlandais a été blessé sur le
côté gauche (poignet, coude, genou) à la suite d'une chute survenue
sur les routes rugueuses du massif des Corbières, à 75 kilomètres
de l'arrivée.



Jeudi, la 6e étape se conclut sur la colline de Montjuich, sur les
hauteurs de Barcelone, après une montée en pente douce (1700m à 3
%). "Je pense que je peux conserver le maillot", a
pronostiqué Cancellara. "Je crois que je suis assez fort,
depuis quelques semaines et je suis de mieux en mieux dans la
course. Tous les jours il y a de plus en plus de gens qui crient
mon nom sur le bord de la route, c'est tous les jours une nouvelle
motivation. Je suis fier et j'aime ce maillot jaune".



si/seb