Malgré la polémique qui l'oppose à son coéquipier Lance
Armstrong depuis le départ, l'Espagnol assure avoir confiance quand
l'Américain dit qu'il sera désormais un équipier à son
service.
Avez-vous imposé aujourd'hui la loi du plus fort?
ALBERTO CONTADOR: C'est aux journalistes de
rédiger les titres. Moi, aujourd'hui, j'ai fait ce que je devais
faire. Je suis content d'avoir gagné ce maillot jaune en course,
contrairement à 2007 où je l'avais pris à la suite du départ de
Rasmussen (soupçonné de dopage et exclu par sa propre
équipe).
Comment avez-vous pris la décision d'attaquer, à plus de cinq
km du sommet?
ALBERTO CONTADOR: Initialement, je pensais
attaquer à trois ou quatre kilomètres de l'arrivée, mais les Saxo
Bank ont fait un gros travail dès le pied de l'ascension. Quand
j'ai regardé le groupe, j'ai vu qu'il ne restait plus que quatre ou
cinq coureurs. Alors j'ai décidé d'attaquer plus tôt que ce que
j'avais prévu.
Est-ce que le Tour est d'ores et déjà joué?
ALBERTO CONTADOR: Non, bien sûr que non. On a
évidement fait un très grand pas en avant, mais le plus dur, ce
sera la dernière semaine. Je m'attends à des attaques des coureurs
qui ont été très forts aujourd'hui.
"J'ai grandi en regardant Armstrong gagner"
Qu'avez-vous ressenti au moment où vous avez lâché Armstrong,
septuple vainqueur du Tour de France?
ALBERTO CONTADOR: J'ai grandi en regardant
Armstrong gagner. Il a été mon idole, mais aujourd'hui, l'avoir
lâché n'est pas le plus important pour moi. Il est un rival comme
les autres. J'avais pensé faire ça, je l'ai fait. C'est tout. Mais
c'est un grand honneur de l'entendre dire qu'il va travailler pour
moi maintenant. Lance est un grand professionnel. Maintenant, tout
le monde dans l'équipe doit travailler pour défendre ma
position.
Est-ce que cette victoire et ce maillot jaune sont une libération
pour vous?
ALBERTO CONTADOR: Oui. J'avais besoin que cela
arrive, parce que j'ai passé des journées pas faciles, et j'avais
vraiment besoin d'une étape comme celle-là.
Est-ce que ce jour a été le plus beau de votre vie?
ALBERTO CONTADOR: Non. Le jour le plus heureux de
ma vie, c'est un jour de 2005, quand j'ai repris la compétition
après mon opération de 2004 (d'un oedème cérébral), où j'ai failli
perdre la vie.
Interview réalisée par l'AFP.
Armstrong: "Il a fait une course magnifique"
"C'était difficile! Les Saxo Bank ont fait le début de la montée à bloc et tout le monde a été pris par surprise. Après, Alberto a attaqué. Il a démonté qu'il était le meilleur coureur aujourd'hui. Comme ça, on sait qui est le meilleur. Avant, c'était moi, aujourd'hui c'est lui", déclaré Armstrong à l'issue de l'arrivée.
"Attaquer Contador? Ce serait malhonnête"
"J'ai souffert. J'étais un peu à la limite. J'ai essayé de suivre certaines attaques mais je n'ai pas eu la cadence élevée qu'Andy Schleck et Alberto avaient. Je suis resté avec Klöden et j'ai cherché à limiter la perte, mais j'ai souffert. Attaquer Alberto? Non. Quand quelqu'un démontre qu'il est le meilleur, on ne peut pas le nier, ce serait malhonnête. Il a fait une course magnifique. Je suis content d'être le deuxième. Si je le pouvais, je signerais pour la deuxième place", a conclu le septuple lauréat du Tour de France.