Armstrong dans la légende

Le Texan s'est finalement imposé avec 6'38'' d'avance sur
l'Italien Basso et 6'59'' sur Klöden. Il a remporté les deux
chronos individuels (Alpe d'Huez et Besançon) et celui par équipes
et s'est imposé au terme de trois étapes en ligne, au Plateau de
Beille (Pyrénées), à Villard-de-Lans et au Grand-Bornand (Alpes).
Un bilan qui pourrait paraître exceptionnel si ses rivaux n'avaient
fait défaut.

Avant même le départ

Les coureurs attendus au titre de principaux contradicteurs
d'Armstrong n'ont pas répondu à l'attente. Pire, deux d'entre eux
ont même été éliminés avant même le départ, Alexandre Vinokourov et
Joseba Beloki. 3e l'an dernier, le Kazakh, qui devait être plus
qu'un lieutenant pour Jan Ullrich, a été victime d'une fracture de
la clavicule en chutant au Tour de Suisse; le Basque, engagé par
Brioches La Boulangère, qui trahissait en partie sa philospohie, a
été vite en désaccord avec sa nouvelle formation, dont il a
divorcé.



Les rangs des adversaires potentiels d'Armstrong se sont également
vite éclaircis au fil des jours. Christophe Moreau (Crédit
Agricole) et Iban Mayo (Euskaltel) perdaient du temps dès les pavés
de la 3e étape. Puis Jan Ullrich, enrhumé, Roberto Heras
méconnaissable étaient distancés dès l'attaque des Pyrénées. Et
comme Tyler Hamilton, blessé au dos à la suite d'une chute
collective survenu à Angers était contraint à se retirer, la voie
était royale pour l'Américain.



Il tombait sous le sens que Basso, le seul qui avait pu le suivre
en montagne, n'allait pouvoir l'inquiéter. Le leader de CSC a
certes progressé dans l'exercice du contre-la-montre mais pas assez
pour rivaliser avec les meilleurs de la spécialité. Ce qui allait
s'avérer dans les environs de Besançon où il se faisait ravir la 2e
place du général par Andreas Klöden.

L'homme, son équipe

S'il est vrai que Mayo et Heras n'ont jamais roulé au niveau
attendu et que Jan Ullrich - le seul ayant attaqué une fois
Armstrong - a payé chèrement son passage à vide dans les Pyrénées,
il convient aussi de relever que le nouveau recordman a une fois de
plus sidéré par son professionnalisme. Le vocable regroupera en
l'occurence une multitude de paramètres. Entre autres: sa force
mentale de Lance - il est un monument de volonté - son immense
travail au niveau de l'entraînement et de la reconnaissance du
tracé, son engagement total (à l'année) pour le Tour, l'entente
avec son directeur sportif Johan Bruyneel, le recrutement, la
préparation, l'organisation des équipiers, qui ont été certainement
plus forts que jamais sur le Tour. Bruyneel et Armstrong ne se
trompent pas dans leurs choix.



Un exemple à ce sujet est fourni par l'engagement du remarquable
José Azevedo en remplacement de Roberto Heras, attiré par d'autres
sirènes. L'an dernier, le Portugais avait été un precieux
auxiliaire pour Beloki, jusqu'à sa chute dans l'étape de Gap. Cette
année, il termine au 5e rang du général, entre Ullrich et
Mancebo.



Ce Tour 2004, a été moins passionnant que celui de l'an dernier où
Ullrich, avait inquiété Armstrong jusqu'au bout. Mais son succès
populaire ne s'est jamais démenti. Une fois encore il est apparu
que le principal danger que court la «Grande Boucle» est son
gigantisme.



tsr.ch avec les agences