Oscar Pereiro s'empare du maillot jaune

Jens Voigt (34 ans) est l'un des cinq coursiers qui a marqué une échappée, partie dès le km 20. Cinq hommes qui ont donc chevauchée en tête de l'épreuve pendant 210 km. Certes, le quintett ne constituait pas un réel danger pour les ténors de ce Tour.


Le pus dangereux des fuyards au général était l'Espagnol Oscar Pereiro: 46e à 28 minutes 50. Sébastien Chavanel pointait en 64e position à 37:06. Les autres étaient à une heure et davantage... A priori, aucun coup de Jarnac en vue. Penses-tu!


Si Oscar Pereiro a finalement pris la 2e place de l'étape, l'Espagnol a fini par endosser le maillot jaune de leader!


Une fois l'arrivée franchie, il était pourtant loin d'en être sûr. Commençait alors sa longue attente. Il restait, en effet, 20 km à parcourir au peloton! A 10 km du but, l'écart se chiffrait à 30'18''.

Pereiro, ancien de Phonak!

On a eu l'impression que Phonak mettait tout en oeuvre pour se débarrasser du maillot jaune de Floyd Landis... Que l'héritier en fût Oscar Pereiro gênait d'autant moins le groupe sportif suisse que l'Espagnol fut un élément valeureux de Phonak jusqu'à la saison passée.


Phonak laissait faire. Les Rabobank (de Denis Menchov) imprimaient, certes, une allure plus soutenue en fin d'étape. Mais le chrono accusait finalement un passif de 29'57'' pour le peloton. Oscar Pereiro pouvait enfin jubiler: l'Espagnol allait troquer sa tunique de leader virtuel contre un maillot jaune en bonne et due forme!

Le film d'une étape... irréelle

Les 160 coureurs rescapés du Tour de France 2006 sont mis à rude épreuve. La canicule règne pour la plus longue des étapes du Tour 2006: 230 km entre Béziers et Montélimar. Ce n'est pas du nougat...


La première semaine avait déjà été marquée par une majorité d'étapes dépassant les 200 kilomètres. Et c'est encore le cas pour les étapes précédant les Alpes.


Une étape taillée pour les attaquants avec un final difficile: 2 côtes de 4e catégorie étaient placées dans les 40 derniers kilomètres, dont la dernière à seulement 25 kilomètres, juste avant la descente sur Montélimar.

L'attaque dècisive dès le km 20

Il n'y a pas eu de temps temps mort. Les offensives se sont succédé dès le coup de pistolet de départ. L'action décisive intervenait dès le 20e kilomètre: 6 hommes se sont placés à l'avant de la course: Jens Voigt (ALL/CSC), baroudeur parmi les baroudeurs, accompagné de Sylvain Chavanel (FRA/Cofidis), Oscar Pereiro (ESP/CEI), Manuel Quinziato (ITA/Liquigas), Andrei Grivko (UKR/Milram).


Alors que le 6e homme, le Français Arnaud Coyot, finit par (devoir) renoncer. En fait, un bon coup tactique de son équipe (Cofidis), dont le directeur sportif savait que le peloton ne laisserait pas faire une échappée avec deux coureurs du même groupe!

L'audace de 5 coursiers

Les 5 audacieux du jour ont été au bout de leur aventure. Les Phonak laissaient la bride sur le coup des 5 coursiers échappés. Pourtant, dans l'ensemble, personne n'a chômé: la moyenne de l'étape se situe à quelque 42,5 km/h! Une demi-heure de retard pour le peloton, signifie simplement que celui-ci ne roulait "qu'à" 38,7 km/h.

Quand on veut un cyclisme "propre"

Ce qui n'est déjà pas si mal. Le jour où l'on veut un cyclisme propre, il faut aussi lui laisser le loisir de "gérer" la course de manière économique. La course y gagne en manoeuvres tactiques. Depuis l'avènement du dopage quasi généralisé, la différence ne se faisait plus qu'"à la pédale" dans la montagne et les contre-la-montre. Aujourd'hui, Pereiro et Phonak en soient remerciés, les routes de plaine ne sont plus là juste pour rallier Pyrénées aux Alpes...

Pereiro, 2e, mais maillot jaune

En tête, la bosse de Villeneuve-de-Berg (catégorie 4/à 20 km de l'arrivée) fit lâcher prise à Grivko. A 10 km du but, Chavanel portait une attaque contrée par Quinziato. Pereiro et Vogt revenait, cependant, au train. Jens Voigt et Oscar Pereiro ont, ensuite, pris en défaut la vigilance de Chabanel, 3e, et Quinziato, 4e à 40'', les deux étant pourtant apparu plus en jambes qu'eux.

DIMANCHE: LA DER AVANT LES ALPES

Ce dimanche, la 14e étape de la "Grande Boucle" marquera la fin de la transition entre Pyrénées et Alpes.


Le peloton éprouvera probablement le besoin de souffler avant la journée de repos, lundi, et une dernière semaine très chargée. De Montélimar, les coureurs rejoindront Gap sur un parcours de 180,5 km.


Gap cultive une relation privilégiée avec le cyclisme. Elle a organisé un championnat du monde en 1971, revenu à l'Italien Marino Basso, a très souvent accueilli des étapes du Critérium du Dauphiné-Libéré et du Tour de France, à 18 reprises.


Souvenirs de Vino, Beloki et Armstrong


L'étape de 2003 reste gravée dans les mémoires. Le Kazakh Alexandre Vinokourov s'est imposé en solitaire après le franchissement du col de la Sentinelle, rendu célèbre par la chute de Joseba Beloki, qui y avait perdu le Tour de France et par l'agilité de Lance Armstrong qui avait dévalé un champ avant de retomber sur la route de la course.


Gap a une histoire plus ancienne à raconter sur le Tour de France puisqu'à la sortie de la ville, le Col Bayard avait été en 1905 le premier col alpin du Tour de France, six ans avant que le Galibier ne soit exploité.

PHONAK: CONTRAT PRO POUR MICHAEL SCHÄR

L'espoir suisse Michael Schär, champion national M23 du contre-la-montre, a signé un contrat professionnel avec Phonak, à partir du 1er août. Il faisait partie auparavant de l'équipe espoirs de Liberty Seguros, mais il a cassé son contrat après l'affaire de dopage qui a décimé cette formation.


TSRsport.ch/Edouard Stutz