Landis se replace et vise la victoire finale

Landis ressuscité

On l'avait laissé largué, complètement cramé la veille sur le brûlant bitume du col de La Toussuire. Le phénix Landis a ressuscité ce jeudi 20 juillet 2006, prenant son envol sur les pentes des Saisies, survolant un peloton médusé par tant d'audace et de courage pour écrire en fin de compte une page d'histoire qui restera dans la légende du Tour de France. Revenu à la troisième place au général avec seulement 30 secondes de retard sur Oscar Pereiro et 18 secondes sur Carlos Sastre, tout est encore possible pour le leader de l'équipe Phonak.

Une chevauchée extraordinaire

Son épopée digne d'un autre temps force l'admiration des amateurs de la petite reine, trop habitués à subir ces dernières années les coups de pédales de leaders mi-hommes, mi-métronomes, qui cadenassaient les étapes de montagne avant de creuser des écarts en contre-la-montre. Ceux qui avaient vu en Landis un coureur passif et sans panache peuvent ravaler leur langue. Son poing rageusement brandi sur la ligne d'arrivée en dit long sur son tempérament et sonne comme un avertissement pour ceux qui le voyaient battu dans ce Tour.


Floyd Landis y a cru, il a pris le risque de tout perdre en se lançant dans une folle chevauchée à 150 kilomètres de l'arrivée. Lancé à la poursuite d'une échappée matinale qui comptait 11 minutes d'avance sur le peloton, Landis a littéralement fondu sur les fuyards, au sommet du Col des Saisies il prenait près de 3min 30sec au maillot jaune Pereiro. Au somment de la Colombière, seul Patrik Sinkewitz (T-Mobile), s'accrochait, les deux hommes franchissaient l'obstacle avec 8 minutes et demie d'avance sur le groupe Pereiro. Landis était à ce moment virtuellement maillot jaune.


Désormais rien ne semblait pouvoir arrêter superman Landis. Incroyable scénario!

La réaction tardive de Sastre

Il a fallu attendre que les CSC de Carlos Sastre, deuxième au général, se décident enfin à rouler à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée pour finalement priver, de justesse, l'Américain du maillot jaune. Mis sous pression et accablés par la chaleur, les plus sceptiques voyaient Landis se briser les ailes au Col de Joux-Plane, dernière difficulté de cette 17e étape. Mais il a tenu bon, se remémorant sans doute ses folles escapades nocturnes. Lorsque, enfant, il partait seul sur son vélo braver les rudes hivers du comté du Lancaster (Pennsylvanie).(lire ci-après le portrait consacré à Landis par E. Stutz).


tsrsport.ch/Stephano Castello