Le cycliste américain, leader la formation helvétique Phonak aux
moments des faits, avait fait usage de testostérone synthétique
lors de son succès sur les routes de France.
Cette décision, prononcée quatre mois après l'audition de Landis
aux Etats-Unis, est susceptible d'appel devant le Tribunal arbitral
du Sport (TAS). Selon les documents obtenus par l'agence Associated
Press, la décision a été prononcée à deux voix contre une.
Floyd Landis, qui a nié à plusieurs reprises s'être dopé, devrait
donc être déchu de sa victoire sur le Tour. Il est soumis à une
suspension de deux ans, rétroactive au 30 janvier 2007.
Pat McQuaid: "justice a été faite"
La décision intervient plus d'un an après le retour phénoménal
de Landis dans la 17e étape du Tour 2006, une performance que
beaucoup d'observateurs avaient trouvée surnaturelle. Ce jour-là,
s'envolant vers Morzine, Landis avait repris près de huit minutes
et avait ensuite remporté la course de trois semaines.
"Tout ce que je peux dire, c'est que justice a été faite", a
déclaré le président de l'UCI, Pat McQuaid, joint par téléphone.
"Nous allons maintenant attendre de voir s'il fait appel devant le
TAS. Ce n'est pas une grande surprise par rapport à l'évolution des
choses."
Landis avait insisté pour que son audition soit publique, non
seulement pour prouver son innocence, mais aussi pour discréditer
l'USADA et le laboratoire français de Châtenay-Malabry (LNDD), où
son urine a été analysée.
Pereiro sacré vainqueur par l'UCI
L'Espagnol Oscar Pereiro est le vainqueur du Tour de France 2006
après la décision des autorités américaines de sanctionner Floyd
Landis pour dopage, a-t-on appris jeudi soir auprès de l'Union
cycliste internationale (UCI).
"On peut déclarer dès maintenant Pereiro vainqueur sans attendre
un éventuel appel de Landis devant le Tribunal arbitral du sport
(TAS)", a déclaré à l'AFP le président de l'UCI, l'Irlandais Pat
McQuaid. Pereiro a terminé le Tour 2006 à la 2e place, 57 secondes
derrière Landis.
Laboratoire: rigueur pointée du doigt
Les arbitres, tout en suspendant Landis, ont critiqué certains
aspects du travail du laboratoire français. "La commission trouve
que les pratiques du labo dans la formation de ses employés
semblent manquer de la rigueur attendue en de telles circonstances
étant donnée les énormes conséquences sur les athlètes" d'une
conclusion analytique contraire, ont écrit les arbitres, répétant à
plusieurs reprises que les erreurs du labo n'étaient pas
suffisantes pour annuler un résultat positif. Mais les arbitres ont
lancé un avertissement.
"Si de telles pratiques se perpétuent, il se pourrait à l'avenir
qu'une erreur comme celle-là puisse déboucher sur un renvoi." Selon
Christopher Campbell, qui a voté contre la suspension, le dossier
Landis aurait dû être renvoyé. "Les documents fournis par le LNDD
sont tellement truffés d'erreurs qu'ils ne supportent pas un examen
contradictoire", a-t-il écrit. "M. Landis devrait être déclaré
innocent."
agences/bao
Premier test "non standard"
Dans leur décision de 84 pages, les arbitres ont estimé que le premier test destiné à mesurer les niveaux de testostérone (ndlr: l'analyse mesurant le ratio testostérone-épitestsostérone) n'avait pas été effectué selon les standards de l'agence mondiale antidopage.
Mais le plus précis et plus onéreux test IRMS, qui distingue l'origine de la testostérone détectée, naturelle ou synthétique, était fiable, ont estimé les arbitres, estimant qu'une "violation à la réglementation antidopage était établie".
AMA: "no comment"
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a indiqué qu'elle ne commenterait pas la décision de la Cour d'arbitrage indépendante américaine concernant le cycliste américain Floyd Landis, tant que des appels peuvent être interjetés devant le Tribunal arbitral du sport.
Christian Prudhomme: "confirmation"
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, a qualifié de "confirmation" la décision des autorités américaines de priver Floyd Landis de sa victoire dans le Tour de France 2006. "On a attendu très longtemps, trop longtemps", a déclaré à l'AFP Christian Prudhomme. "Pour notre part, nous avons dit dès le début notre confiance envers le laboratoire français de Châtenay-Malabry
(qui a procédé aux analyses, NDLR). Maintenant, il est avéré et confirmé que Landis a triché".