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Riccardo Ricco également testé positif à l'EPO

Avec le cas Ricco, c'est la jeune génération qui est tombée.
L'Italien a été mis en garde à vue avant la 12e étape.
Nouveau cas de dopage à l'EPO sur le Tour. Riccardo Ricco a été pincé, comme Beltran et Duenas. L'Italien, 9e du général, a gagné deux étapes. L'équipe Saunier Duval se retire.

Sous haute surveillance par l'Agence française de lutte contre
le dopage (au moins contrôlé à quatre reprises), Riccardo Ricco a
été pincé après la 4e étape du Tour de France, le contre-la-montre
à Cholet. Après Manuel Beltran et Moises Duenas, c'est cette fois
un "très gros poisson" qui a été attrapé.



L'Italien de 24 ans, qui pointe au 9e rang du classement général,
a utilisé une EPO récemment mise le marché, appelée la CERA. Il
s'agit de la troisième génération de cette substance interdite, qui
est efficace sur une plus longue durée. C'est le premier sportif a
été contrôlé positif à ce nouveau produit.



Alors qu'une EPO normale nécessite une injection deux à trois fois
par semaine, une par mois suffit avec la CERA car la grosse
molécule de polyéthylène glycol est moins vite éliminée.
Initialement, la CERA a été développée pour éviter aux malades
soignés à l'EPO -insuffisants rénaux, anémiques...- les injections
trop fréquentes mais on a vite suspecté les sportifs de la
détourner pour les mêmes raisons et également à cause des doutes
sur sa "détectabilité".

Ce n'est pas une surprise

Le grimpeur de l'équipe Saunier Duval, dont le manager n'est
autre que le Tessinois Mauro Gianetti, a remporté deux étapes
depuis le départ du Tour de France à Brest. Et pour certain, cette
révélation n'est pas une surprise au vu des performances du
Transalpin lors de la première semaine.



Le "Cobra" s'est imposé lors de la 6e étape dans le Massif central
à Super-Besse et sur la 9e dans les Pyrénées à Bagnères-de-Bigorre.
Lors de cette dernière, il avait été très impressionnant de
facilité dans la dernière difficulté.



Deuxième du dernier Giro derrière l'Espagnol Alberto Contador, il
avait décidé tardivement de courir le Tour comme l'avait fait en
1998 son idole, l'Italien Marco Pantani, décédé en 2004 d'une
overdose de cocaïne près de six ans après sa victoire dans la
Grande Boucle. "Il est fou !", s'est exclamé Pietro Algeri, l'un de
ses directeurs sportifs. "Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Tout
cela me donne envie de rentrer chez moi et de quitter le
cyclisme".

Les gendarmes font sensation

Les gendarmes ont fait sensation en
interpellant Ricco, dans le car de son équipe sur la ligne de
départ, avant la 12e étape Lavelanet-Narbonne pour le mettre en
garde à vue.



Sur le parking réservé aux équipes, l'Italien est littéralement
poussé dans une voiture de son équipe par deux gendarmes, dans une
cohue indescriptible de journalistes et sous les huées de quelques
spectateurs ébahis.



Cette succession de contrôles positifs renvoie le Tour de France
aux affres de son édition 2007, marquée par plusieurs scandales. Le
Danois Michael Rasmussen avait notamment été exclu par son équipe
alors qu'il portait le maillot jaune pour avoir fourni de fausses
informations sur sa localisation lors de son entraînement
d'avant-Tour. Le Kazakh Alexandre Vinokourov, l'un des hommes forts
de la course, avait pour sa part été convaincu de dopage par
transfusion sanguine.

Saunier Duval quitte le Tour

Après cette annonce, la formation Saunier Duval a décidé de
quitter immédiatement la Grande Boucle et de suspendre
provisoirement son activité sur toutes les courses dans lesquelles
elle est engagée. L'équipe avait encore sept coureurs en course,
dont l'Italien Leonardo Piepoli, vainqueur de l'étape-reine des
Pyrénéens à Hautacam, et l'Espagnol Juan Jose Cobo Acebo, 8e du
général. Un Suisse fait partie du groupe sur le Tour, le Tessinois
Rubens Bertogliati.



"C'est une décision de l'équipe qui n'a pas été dictée par ASO
(l'organisateur du Tour). Ricco est notre leader et nous ne pouvons
pas faire comme si rien ne s'était passé", a déclaré Matxin
Fernandez, directeur sportif de Saunier Duval.



En quittant collectivement la course jeudi matin, la formation
espagnole n'a donné aucune indication permettant de savoir si Ricco
s'est dopé à l'insu de tous ou si d'autres membres de l'équipe sont
également impliqués...



agences/seb

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Duenas transportait des poches de sang!

Moises Duenas, contrôlé positif à l'EPO sur le Tour de France, transportait des poches de sang, des seringues, des produits interdits et d'autres en cours d'analyse, a dit le parquet de Tarbes. La Barloworld a déclaré qu'elle allait licencier son coureur, exclu de la course après l'annonce de son contrôle. Duenas a été mis en examen mais a pu quitter le palais de justice jeudi, en compagnie de ses deux frères et de son amie. L'Espagnol risque deux ans d'emprisonnement et 3750 euros d'amende. Il encourt aussi trois ans de prison et une amende douanière pour importation de marchandise prohibée...

Dopage: "on est en train de gagner la partie"

Patrice Clerc, le patron d'ASO, société organisatrice du Tour de France, estime que le contrôle positif de Riccardo Rico prouve que les autorités chargées de la lutte contre le dopage sont en train de "gagner la partie".

"On a dit et redit qu'on voulait que ce sport soit propre", a déclaré Patrice Clerc sur l'antenne de la radio RTL, "on a dit et redit que l'Agence française (de lutte contre le dopage) était à nos côtés avec énormément de détermination. Il faut ouvrir les yeux, on est en train de gagner la partie".

"Nous, on n'a rien à craindre, a ajouté le patron d'ASO, il faut voir les choses du bon côté: tout ce qu'on met en place depuis des années (en matière de lutte antidopage), et bien on y est". Patrice Clerc s'est dit en outre "stupéfait par l'imbécillité, la bêtise, l'irresponsabilité de ces coureurs qui continuent à tricher".

"La lutte avance, c'est une confirmation. On s'est souvent gaussé de l'incapacité à trouver. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'écart (entre les tricheurs et l'antidopage) s'est réduit", a brièvement commenté le directeur du Tour Christian Prudhomme.