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"Haute trahison" de Ricco pour la presse italienne

Riccardo Ricco a quitté le Tour par la toute petite porte.
Riccardo Ricco a quitté le Tour par la toute petite porte.
L'exclusion jeudi de l'Italien Riccardo Ricco du Tour de France pour dopage est un «choc» pour le monde du cyclisme, estime vendredi la presse italienne.

Pour les journaux de la Péninsule le comportement de Riccardo
Ricco, est même un acte de «haute trahison». «Oui, il est comme
Pantani» le champion italien décédé d'une overdose de cocaïne en
2004 cinq ans après avoir été exclu du Giro pour des valeurs
sanguines non conformes, s'exclame le quotidien de Turin La
Stampa.



«Cinquante kilos de viande, d'os et de dopage. Il ressemblait à
Pantani. Il était Pantani. Une réplique nauséeuse», poursuit,
virulent, le quotidien. «Depuis jeudi le phénomène Ricco est devenu
le cas Ricco», déplore la Stampa.

Une lutte qui donne des résultats

Le quotidien spécialisé, La Gazzetta
dello Sport, dénonce à la Une «la haute trahison» du jeune cycliste
envers le sport et ses supporters. Il estime cependant qu'il
n'existe pas de «bataille qui ne puisse être gagnée», se félicitant
des «contrôles implacables» menés pendant le Tour.



«Plus les coureurs impudents tombent dans les mailles du filet,
plus augmente l'espoir d'un cyclisme peut être plus lent, moins
spectaculaire, mais plus honnête et plus propre», écrit le
quotidien sportif dans un éditorial.

Ricco fait la Une partout

Tous les journaux italiens mettent l'affaire Ricco en première
page alors que le cycliste était devenu récemment la coqueluche des
médias. «Le cyclisme des petits malins», titre le quotidien La
Repubblica. «Pas d'alibi, pas de circonstances atténuantes, pas de
tristesse. Juste un peu de déception pour ceux qui croyaient que
l'EPO était une aide pour les cyclistes en fin de carrière»,
poursuit le journal qui évoque «le choc Ricco».



Les mêmes termes sont utilisés par le principal tirage italien, le
Corriere della Sera, qui consacre un éditorial à l'affaire sous le
titre «Comme un train devenu fou». «C'est le nouveau +pirate+ (réd:
surnom de Pantani). C'était. Chassé honteusement de la Grande
Boucle». De Pantani, Riccardo Ricco avait seulement hérité du
terrible fardeau des magouilles maudites qui détruisent le
cyclisme», écrit le Corriere.



«La mort de Pantani a été totalement inutile, elle n'a servi à
rien (...) Ou on arrête le cyclisme, ou on arrête les contrôles
antidopage», conclut le quotidien.



si/ag

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La presse française très critique

Après l'exclusion jeudi de Riccardo Ricco du Tour de France pour dopage, la presse française souligne vendredi la nécessité des contrôles anti-dopage. Elle espère qu'ils mettront un jour fin au règne des tricheurs tout en se posant des questions sur l'avenir de l'épreuve. Pour le Midi Libre, «Le Tour de France n'est pas plus pourri aujourd'hui qu'hier, ni davantage dopé: simplement, désormais, il fait la police et expulse les tricheurs démasqués». L'Indépendant du Midi estime que «si les contrôles actuels avaient été mis au point quelques années plus tôt, au temps du règne insolent de Lance Armstrong par exemple, tout le palmarès du Tour en aurait peut-être été différent.»

Pour Aujourd'hui en France/Le Parisien, «cette affaire jette une ombre sur la Grande Boucle, même si la direction de l'épreuve se félicite des progrès de la lutte antidopage». Le quotidien sportif l'Equipe parle d'»histoire sans fin» et se demande ce qu'il restera «de ce Tour en perdition, affecté dans sa chair le 27 juillet prochain à Paris ?».

Pour le Dauphiné Libéré, «Peu importe qui sera sacré le 27 juillet à Paris. La seule chose qui compte au terme de cette troisième piqûre de rappel, c'est que la conscience collective endosse pour de bon le maillot blanc de l'honnêteté».

Sud-Ouest estime de son côté que «l'épreuve reine du calendrier cycliste démontre ainsi que désormais les adeptes du +pas vu, pas pris+ sont en grand danger en juillet sur les routes de France».