L'équipe Saunier Duval a licencié ses coureurs italiens Riccardo
Ricco et Leonardo Piepoli. Tous deux ont violé le code éthique de
l'équipe, a relevé le Tessinois Mauro Gianetti, manager de la
formation espagnole.
L'ensemble de l'équipe s'est retiré jeudi matin à Lavelanet du
Tour de France après l'annonce du contrôle positif (EPO) de Ricco,
son leader. Gianetti, dont la responsabilité de chef d'équipe a été
mise en cause de façon presqu'explicite par le directeur du Tour
Christian Prudhomme, s'est défendu dans son communiqué mentionnant
en titre que «l'équipe est totalement étrangères aux pratiques
dopantes».
Le manager suisse a déclaré partager «la surprise générale et
l'amertume suscitées par ce triste événement», comprendre «la
réaction du directeur du Tour de France» et souffrir «d'avoir été
dupé par quelqu'un à qui il avait donné sa confiance». Gianetti a
ajouté avoir mené «personnellement une enquête suite à laquelle il
a, non seulement, perdu la confiance de Ricco mais aussi celle de
Piepoli pour violation du code éthique de l'équipe».
Ricco a juré sur la tête de sa mère
«Nous avons toujours prêté énormément d'attention à la
surveillance de nos coureurs, exigeant d'eux une conduite sportive
irréprochable. Lors de l'élaboration des contrats, nous mettons
comme condition préalable, la rigueur éthique totale», s'est
justifié le manager.
«Nous avons reçu un maximum de garanties de la part de nos
coureurs, même de Ricco qui a juré sur la tête de sa mère qu'il
n'aurait jamais recours à des pratiques illégales en vue
d'améliorer ses performances. Malgré tous les efforts que nous
avons déployés avec des moyens externes et internes à l'équipe,
nous n'avons pas réussi à éviter cette situation déplorable», a
poursuivi Gianetti.
"Envie criminelle de résultats"
Le responsable de Saunier Duval a déclaré se sentir victime «de
l'irresponsabilité de ces personnes qui, avec une envie criminelle
de résultats, mettent en danger l'investissement en millions des
sponsors mais aussi les perspectives professionnelles de dizaines
d'honnêtes travailleurs».
La formation espagnole avait remporté les deux premières étapes de
montagne dans les Pyrénées, avec Riccardo Ricco
(Bagnères-deBigorre) et Leonardo Piepoli (Hautacam) lequel s'était
imposé devant l'un de ses coéquipiers, l'Espagnol Juan Jose
Cobo.
Pour l'heure, les instances françaises n'ont officialisé qu'un
seul cas positif dans cette équipe, celui de Ricco dans le
contre-la-montre de Cholet le 8 juillet. Piepoli, très lié avec
Ricco, a été contrôlé lui aussi à plusieurs reprises pendant le
Tour. Agé de 36 ans, le coureur né à La Chaux-de-Fonds courait pour
Saunier Duval depuis 2004.
si/alt
Ricco mis en examen
Riccardo Ricco, convaincu de dopage sur le Tour de France et placé en garde à vue jeudi, a été mis en examen vendredi à Foix pour "utilisation de substance classée vénéneuse par le Code de la santé public", a annoncé le procureur de la République de Foix Antoine Leroy.
"Ricco est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec d'autres membres de l'équipe", a précisé, lors d'une conférence de presse, le procureur qui ajoute que le coureur va "rentrer en Italie".
Le procureur a par ailleurs indiqué que l'Italien a confirmé au juge d'instruction ce qu'il avait auparavant déclaré aux gendarmes. "Le coureur conteste fermement avoir utilisé de l'EPO et ne donne aucune explication sur le fait que de l'EPO ait été trouvée dans son urine le 8 juillet", a déclaré le procureur de Foix. "Il conteste avoir pris cette substance où toute autre substance interdite en France et par conséquent il conteste les faits qui lui sont reprochés".
Le procureur a également indiqué que la perquisition effectuée jeudi en début de soirée à l'hôtel où devait séjourner Riccardo Ricco à Narbonne "a permis de découvrir que deux valises lui appartenant avaient été déposées". Ces valises contenaient "des petits matériels médicaux non-utilisés style seringues, cathéter, pansements et un certain nombre de produits dont on est en train de vérifier s'ils sont dopants ou non", a précisé M. Leroy.
Selon M. Leroy, Riccardo Ricco "explique que le matériel saisi dans sa chambre est utilisé de façon habituelle et sur prescription médicale". "Il a donné des explications qui relèvent de sa santé", a ajouté le procureur.