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Cadel Evans pris dans l'étau. Lundi, journée de repos

Cadel Evans a cédé le maillot jaune de leader dimanche.
Cadel Evans a cédé le maillot jaune de leader dimanche.
Une seconde d'écart après les Pyrénées, 7 après la première étape alpestre: le Tour de France 2008 s'annonçait ouvert, il l'est encore plus que prévu. Lundi: journée de repos.

Cadel Evans, le dossard numéro 1, a certes chancelé sur les
pentes de Prato Nevoso mais il n'est qu'à huit petites longueurs du
nouveau maillot jaune, Frank Schleck, et à une seulement du petit
grimpeur autrichien Bernhard Kohl. "On voit une course superbe.
C'est plus serré que jamais et rien n'est joué", constatait sans
dépit l'Australien à l'arrivée dans la station italienne.

La "marge" de Cadel Evans

Les experts se divisent sur la question mais l'Australien semble
disposer, pour le contre-la-montre de samedi prochain, sur 53
kilomètres entre Cérilly et Saint-Amand-Montrond, d'une marge de
sécurité de plusieurs minutes sur la plupart de ses rivaux. Il
faudra donc à Frank Schleck, Bernhard Kohl mais aussi à Carlos
Sastre et à Denis Menchov attaquer encore et encore pour grappiller
ces minutes nécessaires à un jeu égal dans l'ultime chrono.



La méthode est désormais connue. Cadel Evans espérait avant les
Alpes, nanti de son infime avantage d'une seconde sur Schleck,
nouer des alliances avec certains de ses rivaux. C'est l'inverse
qui s'est produit. Les CSC de Bjarne Riis ont mené l'offensive
prévue, avec Andy Schleck dans le rôle de l'équipier sacrifié, mais
leur opération aurait été sans doute beaucoup moins efficace sans
le coup de main prêté par Kohl ou Menchov.

CSC prédit l'enfer à l'Australien

L'équipe du maillot jaune prédit l'enfer
à Evans dans les jours à venir. "L'étape de dimanche n'était pas
une vraie étape de montagne. Avec un long passage dans la plaine,
elle favorisait Evans. Les choses sérieuses commencent dans les
étapes à venir", promet Bjarne Riis, le manager de la CSC. "On peut
faire encore mieux", assure pour sa part Andy Schleck.



Evans avait prévenu qu'il ferait jouer autant sa tête que ses
jambes dans les montées alpestres. Il a tenu parole, se bornant à
marquer son plus proche rival, Frank Schleck, jusqu'aux derniers
hectomètres.



Mais son attentisme, plus subi que voulu, a largement rapproché
Kohl, qui ne sera qu'un comparse dans le dernier test individuel,
et surtout Denis Menchov, qui n'est plus qu'à trente secondes de
lui au classement général. Le Russe de la Rabobank est le seul des
favoris à la victoire finale à pouvoir faire jeu égal avec le
dauphin d'Alberto Contador en 2007 l'avant-dernier jour de
course.



reuters/bao

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Classement général

1. Frank Schleck LUX 63h57'21"

2. Bernhard Kohl AUT + 7"

3. Cadel Evans AUS 8"

4. Denis Menchov RUS 38"

5. Christ. Vandevelde USA 39"

6. Carlos Sastre ESP 49"

7. Kim Kirchen LUX 2'48"

8. Vladimir Efimkin RUS 3'36"

9. Alejandro Valverde ESP 4'11"

10. Samuel Sanchez ESP 4'34"

.

58. J.Tschopp SUI 1'01'26"

68. F.Cancellara SUI 1h12'05"

86. M.Elmiger SUI 1h28'53"

L'Alpe d'Huez mercredi

Au final, l'exclusion des Saunier-Duval de Riccardo Ricco a plutôt fait le jeu des adversaires d'Evans. Si l'Italien, exclu pour dopage à l'EPO, avait dynamité la course pour ajouter une victoire à celles indûment enlevées à Super-Besse puis à Bagnères de-Bigorre, ses saillies auraient sans doute troublé la mécanique de la CSC.

Il paraît douteux aujourd'hui que Cadel Evans se trouve des alliés, même de circonstance, mardi entre Cuneo et Jausiers, ou pour le sommet montagnard de cette édition, mercredi à l'Alpe d'Huez. Son salut viendra peut-être de la présence de deux leaders au sein de la CSC: les deux dernières étapes alpestres serviront également à déterminer qui, de Frank Schleck ou de Carlos Sastre, est appelé à briguer un podium à Paris.

Sur ses qualités de grimpeur, l'Espagnol pourrait bien assumer ce rôle. Mais nul ne dit qu'il profiterait, dans ce cas, du soutien aussi inconditionnel d'Andy Schleck. Dans toutes ces petites guerres, ce n'est sans doute plus Cadel Evans mais bien Denis Menchov qui semble le plus apte à tirer les marrons du feu. Sauf si l'Australien démontre qu'il a connu dans le col italien son "jour sans".