Cancellara, roi des pavés, retrouve le jaune. Hushovd au sprint

Le Norvégien Thor Hushovd (Cervélo) est sorti vainqueur des pavés à Arenberg, où Fabian Cancellara (Saxo Bank) a repris le maillot jaune de leader. Si Alberto Contador a limité les dégâts, Lance Armstrong et surtout Frank Schleck (abandon) sont les grands perdants de la journée.

Pour gagner cette troisième étape, Hushovd a devancé le Britannique Gerraint Thomas et le champion du monde, l'Australien Cadel Evans, grand gagnant du jour parmi les favoris. Le Luxembourgeois Andy Schleck, aidé par Cancellara, a terminé dans ce petit groupe de six coureurs. En revanche, son frère aîné, Frank, a abandonné après une chute survenue sur le premier secteur pavé difficile.

Le Français Sylvain Chavanel, qui portait le maillot jaune au départ des 213 kilomètres à Wanze, a multiplié les ennuis. Victime d'un incident mécanique et de deux crevaisons sur les pavés, il a perdu près de quatre minutes. L'Américain Lance Armstrong, lui aussi victime d'une crevaison à 17 kilomètres de l'arrivée, a perdu du temps (55'') sur l'Espagnol Alberto Contador qui a limité les dégâts dans cette étape qu'il redoutait.

Fracture pour l'aîné des Schleck

Sur la ligne d'arrivée située devant la tranchée d'Arenberg, que la course n'a pas empruntée, Contador a cédé 1'13 à Evans et à Andy Schleck. Le vainqueur sortant, distancé dans le final, a lâché aussi 20'' au Britannique Bradley Wiggins et au Russe Denis Menchov, deux de ses compagnons d'un groupe emmené par le Kazakh Alexandre Vinokourov.

Les grimpeurs ont cherché à perdre le moins de temps possible sur les pavés poussiéreux qui ont provoqué comme prévu une sélection. Mais l'addition s'est élevée pour finir à 2'25 pour l'Italien Ivan Basso et l'Espagnol Carlos Sastre par rapport à Evans et Andy Schleck. "Bien sûr, c'est pas mal pour moi. Mais perdre Frank...", a lâché, ému, le jeune Luxembourgeois (2e du Tour 2009) à l'arrivée. Son frère aîné, cinquième des deux derniers Tours de France, s'est fracturé une clavicule dans sa chute.

Dans cette étape qui comportait dans les 30 derniers kilomètres 10 900 mètres de pavés habituellement empruntés lors de ParisRoubaix, une échappée de sept coureurs (Augé, Hesjedal, Rolland, Erviti, Brutt, Cummings, Kluge), lancée dès les premiers kilomètres, a été reprise avant l'entrée sur les secteurs les plus ardus, à 30 kilomètres de l'arrivée.

La résistance de Hesjedal

Seul de ce groupe, le Canadien Ryder Hesjedal a résisté pour franchir en tête l'ensemble des secteurs pavés et n'être repris que dans le final. Hesjedal, un ancien spécialiste de VTT révélation du jour à l'âge de 29 ans, a pris finalement la quatrième place de l'étape et consolé l'équipe Garmin-Transitions de ses malheurs de la veille (abandon de Vande Velde, blessures pour Farrar.

A Arenberg, Hushovd a enlevé son huitième succès d'étape sur le Tour dont il a gagné à deux reprises le classement par points (maillot vert). Depuis 2006, le champion de Norvège en titre a au moins remporté une étape à chacune de ses participations. "Ce matin, j'étais parti en me disant que j'allais à la guerre", a reconnu le Norvégien de 32 ans, blessé début mai (clavicule fracturée), qui voulait d'abord gagner l'étape.

Cancellara, lui, a retrouvé un maillot perdu quasi volontairement la veille, pour s'être sacrifié au bénéfice des frères Schleck, distancés suite à des chutes dans la descente de Stockeu. Le Bernois, vainqueur du prologue de Rotterdam, avait convaincu les autres coureurs d'attendre l'ensemble des favoris attardés et de ne pas disputer le sprint pour la deuxième place.

"La belle chose, c'est la manière de prendre ce maillot jaune. On a gagné des secondes importantes pour le général avec Andy Schleck. Le point néga tif, c'est qu'on perd Frank Schleck. Mais il faut regarder de l'avant", a dit "Cance".

Mercredi, la quatrième étape est limitée à 153,5 kilomètres sur des routes de plaine entre Cambrai et Reims. A Reims, la capitale de la Champagne, le site d'arrivée est installé au bout d'une longue ligne droite de 1100 mètres, à proximité de la cathédrale où étaient sacrés jadis les rois de France.

LE VELO DE CANCELLARA EST CONFORME

Il y avait des soupçons sur le vélo de Fabian Cancellara lors de sa victoire sur Paris - Roubaix, sa bicyclette de la 3e étape du Tour de France, qui lui a permis de reprendre le maillot jaune, a elle été déclarée "sans moteur". Dans un communiqué officiel des organisateurs, la machine du Bernois a été jugée "scannée et conforme".

Le coureur de la Saxo Bank a vu son vélo être passé au scanner, à l'instar de ceux d'Alberto Contador, d'Alexandre Vinokourov, de Cadel Evans, du vainqueur de l'étape Thor Hushovd (Nor) et de cinq autres cyclistes. L'UCI les a tous jugés "conformes" eux aussi.

La large victoire du Suisse lors de la dernière épreuve de "l'Enfer du Nord", tout comme son succès sur le Tour des Flandres, avaient fait l'objet d'une polémique. Certains médias l'avaient en effet accusé d'avoir un moteur à l'intérieur de son vélo, des accusations qu'il a toujours fermement démenties. Nul doute que son début de Grande Boucle en fanfare aura raison des derniers sceptiques.

agences/dbu