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Cavendish sort la tête de l'eau, Cancellara reste leader

Cavendish s'est mis du baume sur le coeur à Montargis.
Cavendish s'est mis du baume sur le coeur à Montargis.
Un peu en retrait cette saison, Mark Cavendish a sorti la tête de l'eau. Le sprinter britannique a remporté la 5e étape du Tour de France, à Montargis. Vendredi, Fabian Cancellara portera le maillot jaune pour la 20e fois de sa carrière.

Le Britannique Mark Cavendish (HTC-Columbia), en échec depuis le début du Tour de France, a enlevé son premier sprint massif à Montargis, pour remporter la cinquième étape. Submergé par l'émotion, "Cav" a pleuré d'abondance tout en recevant les félicitations de plusieurs coureurs, entre autres du maillot jaune toujours porté par Fabian Cancellara (Saxo Bank).

Sur l'arrivée en faux-plat légèrement montant, Cavendish, lancé par l'Australien Mark Renshaw, a devancé nettement l'Allemand Gerald Ciolek et le Norvégien Edvald Boasson Hagen, déjà troisième la veille. Le porteur du maillot vert, le Norvégien Thor Hushovd, a pris la cinquième place.

L'Italien Alessandro Petacchi, vainqueur des deux premiers sprints massifs (Bruxelles, Reims), s'est retrouvé enfermé dans la dernière ligne droite. Il n'a pu faire mieux que 8e en conclusion des 187,5 kilomètres de cette étape sans conséquence pour le classement général.

Chaude journée

En cette très chaude journée, trois coureurs se sont lancés à l'aventure dès le 6e kilomètre. Le champion d'Espagne Ivan Gutierrez, le Belge Jurgen Van de Walle et le Français Julien El Fares ont obtenu jusqu'à 6'50 d'avance sur le peloton (Km 36,5) avant d'être tenus à distance raisonnable, de l'ordre de quatre minutes, par le peloton. La poursuite s'est intensifiée dans le final (1'30 aux 25 km, 40'' aux 10 km) mais la jonction avec Gutierrez, le dernier à insister, n'est intervenue qu'à 4 kilomètres de l'arrivée.

A Montargis, Cavendish a obtenu sa onzième victoire d'étape dans le Tour auquel il participe pour la quatrième fois. En 2008, il s'était imposé à quatre reprises avant de gagner six sprints massifs l'année passée. Depuis le début du Tour, le coureur de l'île de Man avait été mis hors jeu. Par une chute survenue à 2,2 kilomètres de l'arrivée à à Bruxelles dimanche dernier. Par ses propres limites, mercredi, à Reims, où il avait été largement dominé (12e).

Doté d'un tempérament de feu et volontiers provocateur - il a déjà été sanctionné cette saison pour un doigt d'honneur lors de son succès d'étape au Tour de Romandie -, le Britannique a bénéficié du soutien de son équipe HTC-Columbia qui s'est dévouée pour lui tout au long de l'étape.

Le choix de Renshaw

Mais, après avoir vu deux éléments du train (Martin, Rogers) fatigués à 3 kilomètres de l'arrivée, Renshaw a changé de tactique. Il a laissé les coéquipiers de l'Américain Tyler Farrar dicter l'allure dans le final et a attendu les derniers hectomètres pour lancer Cavendish.

"Mark avait besoin de gagner, pour qu'il surmonte ses blocages", a estimé son conseiller, l'ancien coureur allemand Erik Zabel, qui s'est longuement entretenu avec lui après son échec de Reims. Avec un jour de retard, son protégé lui a offert sur le terrain un beau cadeau d'anniversaire pour ses 40 ans.

"J'avais une telle pression!", a reconnu celui qui a été étiqueté le "bad boy" du peloton. Surtout après avoir été à l'origine d'une chute collective le mois dernier à l'arrivée d'une étape du Tour de Suisse qui a contraint deux de ses rivaux (Boonen, Haussler) à renoncer au Tour. "On m'a traîné par terre, on m'a accusé de toutes sortes de choses", a souligné Cavendish qui a fait un mea culpa partiel: "Je n'étais pas blanc comme neige."

Sur ses ambitions pour la suite, il est redevenu optimiste: "J'ai eu une mauvaise journée hier mais je me sens vraiment bien dans ce Tour. Je pense que je peux reproduire ce que j'ai déjà fait."

Vendredi, la sixième étape est la plus longue de l'épreuve, avec 227,5 kilomètres de Montargis à Gueugnon. Quatre côtes classées en quatrième catégorie sont réparties sur les routes vallonnées, qui évitent cependant les reliefs les plus prononcés du Morvan, avant un final plus favorable au peloton.

Cancellara attend la journée de repos

Pour sa part, Fabian Cancellara vivra une 20e journée au total en jaune vendredi. "Je n'ai pas de date pour la fin de mon maillot jaune. On regarde jour par jour avec l'équipe. Mercredi et jeudi, c'était plus facile de contrôler. Vendredi sera une journée longue, et après, la première étape de montagne. Moi, j'attends la journée de repos! Pour moi,  le maillot jaune n'est pas la chose la plus importante", a déclaré le Bernois.

agences/tai

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Tour de France, 5e étape

Epernay-Montargis 187,5 km
1. Mark Cavendish GBR 4h30'50"
2. Gerald Ciolek GER 0"
3. Edvald Boasson Hagen NOR 0"
4. José Joaquin Rojas ESP 0"
5. Thor Hushovd NOR 0"
6. Sébastien Turgot FRA 0"
7. Robbie McEwen AUS 0"
8. Alessandro Petacchi ITA 0"
9. Lloyd Mondory FRA 0"
10. Tyler Farrar USA 0"
11. Samuel Dumoulin FRA 0"
12. Daniel Oss ITA 0"
13. Danilo Hondo GER 0"
14. Nicolas Roche IRL 0"
15. Yukiya Arashiro JPN 0"

Général
1. Fabian Cancellara SUI 22h59'45"
2. Geraint Thomas GBR + 23"
3. Cadel Evans AUS 39"
4. Ryder Hesjedal CAN 46"
5. Sylvain Chavanel FRA 1'01"
6. Andy Schleck LUX 1'09"
7. Thor Hushovd NOR 1'19"
8. Alexandre Vinokourov KAZ 1'31"
9. Alberto Contador ESP 1'40"
10. Jurgen van den Broeck BEL 1'42"
54. Martin Elmiger SUI 3'26"
125. Grégory Rast SUI 12'35"
159. Steve Morabito SUI 18'58"