Schleck, nouveau leader, et Contador font le ménage

Sandy Casar (FDJ) a remporté la 9e étape du Tour de France, mardi à Saint-Jean-de-Maurienne, où Andy Schleck (Saxo Bank) a endossé le maillot jaune de leader. Le Luxembourgeois et Alberto Contador se sont alliés dans la dernière montée pour distancer leurs principaux rivaux, qui ont tous terminé à plus de deux minutes.

Pour la victoire finale, le Français a devancé l'Espagnol Luis Leon Sanchez, l'Italien Damiano Cunego et ses compatriotes Christophe Moreau et Anthony Charteau. Ces hommes, rescapés d'une échappée lancée avant le premier des quatre cols du jour (Colombière, Aravis, Saisies, Madeleine), ont été rejoints dans le dernier kilomètre par Andy Schleck et Alberto Contador, vainqueur sortant.

Schleck attaque Contador, en vain

Le Luxembourgeois est passé à l'attaque à 8 kilomètres du sommet du dernier col. S'il a distancé tous ses autres adversaires, il n'a pu se débarrasser de l'Espagnol qui l'a suivi à chaque accélération. La course a explosé à ce moment-là, à la défaveur de l'Italien Ivan Basso qui est resté au niveau de l'Américain Lance Armstrong. Le vainqueur du dernier Giro a franchi la ligne avec près de 2'50" de retard sur le premier groupe arrivé.

Dans le final de la Madeleine, Schleck a pu s'appuyer sur son coéquipier allemand Jens Voigt, membre de l'échappée initiale. Contador a relayé le Luxembourgeois et le duo, distancé de 2'10" au sommet distant de 32 kilomètres de l'arrivée, a gommé son retard dans la descente et surtout la partie finale dans la vallée de la Maurienne.

Premier jaune pour Schleck

Le cadet des frères Schleck, vainqueur dimanche de l'étape de Morzine-Avoriaz, a endossé pour la première fois le maillot jaune du Tour. Agé de 25 ans, le dauphin de Contador dans le Tour 2009 s'est imposé cette année comme son principal, voire unique, rival.

A 31 ans, Sandy Casar a remporté pour sa part son troisième succès d'étape dans le Tour, après Angoulême en 2007 et Bourg-Saint-Maurice l'an passé (suite au déclassement pour dopage de l'Espagnol Mikel Astarloza). "Dans les 30 derniers kilomètres, je ne pensais qu'à la ligne d'arrivée, je n'avais que ça en tête", a déclaré le Francilien, qui signe la 3e victoire tricolore sur cette Grande Boucle.

Evans, blessé, explose complètement

Cette étape-reine des Alpes, longue de 204,5 km, a fait une grande victime: Cadel Evans. Leader au départ de Morzine-Avoriaz, l'Australien a essuyé une grosse défaillance dans la Madeleine, le premier col hors catégorie de ce Tour. Le champion du monde, en pleurs après l'arrivée, a perdu au total plus de huit minutes.

Les raisons de ce jour-sans sont physiques. Evans est handicapé par un trait de fracture au coude gauche, a annoncé son directeur sportif de BMC, John Lelangue. Le leader de l'équipe d'Andy Rihs a chuté dimanche matin, peu après le départ de la 8e étape à Bois d'Amont (Jura). L'Australien a passé sans le dire des radiographies pendant la journée de repos à Morzine-Avoriaz (Haute-Savoie) qui ont mis en évidence ce trait de fracture.

Un poker menteur de BMC

"On a essayé un poker menteur mais ça n'a pas marché", a déclaré John Lelangue, dont l'équipe a dicté longtemps l'allure du peloton jusqu'au col de la Madeleine. "Cadel a essayé de garder le maillot jaune", a ajouté son directeur sportif en soulignant que son coureur était, après l'arrivée à Saint-Jean-de-Maurienne, "triste d'avoir perdu le Tour, forcément démotivé".

Pour la suite, "le médecin décidera", a poursuivi Lelangue. "C'est une blessure qui n'avait pas d'incidence sur la santé de Cadel. On va évaluer comment ça se passe quand il tire sur le guidon, on verra au jour le jour". Evans, deuxième du Tour en 2007 et 2008, n'a gardé le maillot jaune qu'une journée cette année.

afp/seb