Mark Cavendish s'offre un quatrième bouquet au sprint

Mark Cavendish s'est imposé une quatrième fois dans le Tour de France 2010 en dominant largement le sprint massif à Bordeaux, capitale du sprint. Le Britannique de HTC-Columbia n'a trouvé personne pour contester sa suprématie lors d'une étape suivie par Tom Cruise et Cameron Diaz, en promotion pour un film. Au général, Alberto Contador reste en jaune.

Cavendish, qui remporte sa 14e étape sur le Tour, a devancé dans l'ordre le Néo-Zélandais Julian Dean (Garmin-Transitions) et l'Italien Alessandro Petacchi (Lampre),

qui a récupéré le maillot vert du classement par points. Avec 213 points, Petacchi devance de dix points Thor Hushovd, hors du coup dans le sprint (14e). Cavendish revient dans la lutte, à 16 points de Petacchi.

Déjà vainqueur à Montargis, Gueugnon et Bourg-lès-Valence, Mark Cavendish était certain de ne pouvoir atteindre son record de six victoires d'étapes (2009) mais il ne manquait pas de sources de motivation pour s'imposer à Bordeaux, traditionnelle ville des sprinteurs dans le Tour de France. Il avait ainsi l'occasion d'imiter son glorieux aîné Barry Hoban, victorieux à Bordeaux en 1969 et 1975 et de rester dans la course au maillot vert. Il lui tenait aussi à coeur de démontrer que si son équipe effectue toujours pour lui un travail considérable, si elle l'aide à se placer idéalement dans le sprint, il est capable de gagner tout aussi facilement en se débrouillant seul. Son poisson-pilote Mark Renshaw a été exclu du Tour à Bourg-LèsValence à l'issue d'un sprint houleux mais Cavendish ne semble pas s'en émouvoir.

Les remerciements à Erik Zabel

Sa démonstration le long de la Garonne a été époustouflante. "Une nouvelle fois, je dois beaucoup à Erik Zabel (sextuple maillot vert) qui m'a dit exactement comment me placer dans le sprint en l'absence de Mark Renshaw. Il a su trouver les mots qu'il faut, j'ai mis ma vie entre ses mains et cela a marché une nouvelle fois", a commenté Cavendish.

L'équipe HTC-Columbia préparait son plan bordelais depuis cinq jours et elle n'a pas attendu longtemps, à peine 25 kilomètres, pour se lancer à la poursuite des quatre échappés qui avaient saisi leur chance à la sortie de Salies de Bearn: les Français Benoît Vaugrenard (FDJ) et Jérôme Pineau (Quick Step), le Danois Matti Breschel (Saxo Bank) et l'Italien Daniel Oss (Liquigas-Doimo), ce dernier étant repris à un peu plus de trois kilomètres de la ligne d'arrivée.

Paris et les Champs-Elysées promettent un duel majeur entre Alessandro Petacchi, qui a donc repris le maillot vert et Mark Cavendish, vainqueur l'an dernier dans la capitale. Entretemps, un autre duel occupera le Tour de France, avec un enjeu encore supérieur. Pour conserver le maillot jaune, Alberto Contador devra réaliser samedi un grand contre-la-montre sur les 52 kilomètres reliant Bordeaux et Pauillac. Il partira en position de force par rapport à Andy Schleck, qu'il devance de 8 secondes mais dont les aptitudes dans l'effort en solitaire sont moindres.

Mark Cavendish (GBR/HTC-Columbia), vainqueur d'étape: "Je n'ai pas vu l'écart qui se creusait derrière moi. J'étais derrière Petacchi à 275 mètres de l'arrivée. Il est passé par la gauche et j'ai eu de la chance parce que le vent venait de la gauche. J'étais à droite, donc il m'a facilité la tâche. Peu importe qu'on gagne d'une longueur ou de cinq. Le Tour de France est tellement difficile, ce qui compte c'est la victoire. Aujourd'hui  je voulais rester bien abrité le plus longtemps possible. C'était important pour moi d'économiser de l'énergie parce que demain ça va être 50 kilomètres tout seul. Cela va être difficile, je suis habitué à faire 250 mètres tout seul. Désormais, il faut je fasse tout pour gagner sur les Champs-Elysées. Le maillot vert dépendra d'abord de ça. Tout le monde voudra s'imposer. Ce sera aussi une question de chance."

Andy Schleck (LUX/Saxo Bank), 2e du général: "J'ai surtout cherché à tourner les jambes durant la journée. Ce contre-la-montre, je l'ai en tête. Ce sera la journée la plus importante de ma carrière. Je n'ai rien à perdre. L'an dernier, j'étais à trois minutes et demie derrière, je n'avais aucune chance. Là, on est à huit secondes... Un chrono dans les derniers jours du Tour, ça se joue dans la tête."

Alessandro Petacchi (ITA/Lampre), 3e de l'étape: "Je suis parti de très loin. Heureusement, Thor (Hushovd) n'a pu terminer dans les dix premiers. Il me faut encore marquer des points dimanche car Cavendish peut gagner sur les Champs-Elysées. En cette fin de Tour, je suis un peu moins rapide, j'accuse la fatigue. Je souffre de la bronchite depuis trois jours, j'essaye de la soigner avec des antibiotiques. Je veux défendre mes chances pour ce maillot vert, je veux y croire."

Thor Hushovd (NOR/Cervélo), 14e de l'étape: "C'est fini, maintenant, pour le maillot vert. Dans la ligne droite d'arrivée, on s'est retrouvé devant très tôt. Vent de face, c'était dur. Je ne pouvais pas lancer vraiment le sprint. Cette année, je n'ai pas fait de bons sprints et ça continue aujourd'hui. Mais je voudrais faire un bon sprint sur les Champs-Elysées. Après, je serai content de mon Tour de France. Le maillot vert, c'est une déception mais c'est la vie. Je ne pouvais pas faire plus."

agences/ag