Alberto Contador à une journée d'un nouveau sacre

Alberto Contador (Astana) a préservé son maillot jaune de leader du Tour de France après la 19e étape, un contre-la-montre de 52 kilomètres remporté samedi à Pauillac par  Fabian Cancellara (Saxo Bank). A la veille de l'arrivée à Paris, l'Espagnol précède désormais le Luxembourgeois Andy Schleck de 39 secondes au classement général. Sauf catastrophe,  le coureur ibérique va signer un troisième succès dimanche à Paris, après ceux conquis en 2007 et l'an dernier.

Schleck, qui comptait 8 secondes de retard au départ de Bordeaux, a joué son va-tout dans ce chrono décisif sur un parcours tout plat tracé dans le Médoc. Pointé à 4 secondes de l'Espagnol après les 7 premiers kilomètres, le Luxembourgeois est revenu à hauteur de son adversaire au 16e kilomètre pour prendre ensuite l'avantage (5 sec au Km 22).

Contador était plus fort

Mais la courbe s'est inversée à partir du 30e kilomètre, où Contador a commencé à reprendre l'avantage (7 sec au Km 32) pour creuser ensuite l'écart jusqu'à 31 secondes sur la ligne.

Dans ce contre-la-montre contrarié par un vent soufflant avec de plus en plus de force pour les derniers partants, le Russe Denis Menchov (11e de l'étape) a pris le dessus sur l'Espagnol Samuel Sanchez qu'il a délogé de la troisième marche du podium. L'Américain Lance Armstrong, pour son dernier "chrono" dans le Tour, a terminé à plus de 7 minutes de Cancellara.

L'un des plus petits écarts

L'écart de 39 secondes qui sépare Alberto Contador d'Andy Schleck est l'un des plus étroits dans la longue histoire de la Grande Boucle, si le classement établi samedi soir à Pauillac reste le même à l'arrivée dimanche à Paris. Le record appartient à l'édition 1989 quand l'Américain Greg LeMond avait renversé la situation, le dernier jour, dans le contre-la-montre de Versailles à Paris, pour déposséder le Français Laurent Fignon du maillot jaune pour 8 secondes.

En 2007, Contador s'est imposé toutefois par une marge plus étroite que l'écart le séparant actuellement de Schleck. L'Espagnol avait finalement battu l'Australien Cadel Evans de 23 secondes.

Un 7e succès pour Cancellara

Fabian Cancellara a, lui, remporté le contre-la-montre. Le Bernois a parcouru les 52 kilomètres de cette 19e étape en 1h00'56, à 51,203 km/h de moyenne. Le champion olympique et du monde de la spécialité,  qui a profité de meilleures conditions (vent de face dès la mi-course),  a fêté son deuxième succès sur l'édition 2010 de l'épreuve, le septième au total. Et dire qu'il n'avait pas reconnu le parcours!

"Normalement, quand tu prépares le chrono, tu repères le parcours, tu roules une heure le matin. L'après-midi, tu as l'échauffement sur les rouleaux, a expliqué à "l'equipe.fr" le champion du monde de l'exercice à l'arrivée. Aujourd'hui, c'était complètement différent. J'aurais dû me lever à cinq heures du matin pour repérer le parcours. J'ai préféré être relax J'ai vu les dix premiers kilomètres du parcours, puis 15 minutes sur les rouleaux."

Battu de neuf secondes au premier pointage après 18 kilomètres, Cancellara a fait la différence sur la fin du parcours. Sur la ligne, "Spartacus" a repoussé les Allemands Tony Martin et Bert Grabsch, deux coureurs de la formation HTC-Columbia, à  respectivement 17'' et 1'48.

"Fier" de sa performance

Fabian Cancellara  s'est en outre déclaré "fier" de sa performance dans la 19e étape du Tour de France. "Pour moi c'était important de trouver le rythme sans stress. Après, j'ai fait ma course pendant une heure à bloc", a déclaré le champion du monde du contre-la-montre après en avoir fini avec les 52 kilomètres.  

"Je suis fier de ma performance. Je suis vraiment content parce qu'après trois semaines et tout le travail accompli, faire encore un bon chrono comme ça, c'est toujours bien en fin de Tour", a poursuivi le vainqueur du prologue de Rotterdam. 

"Ce Tour a été difficile jusqu'au bout"

Alberto Contador (ESP/Astana), maillot jaune: Ce Tour a été très difficile jusqu'au bout. Je me suis beaucoup entraîné pendant toute l'année, je suis resté concentré jusqu'au dernier moment. C'est le premier Tour qui me donne autant d'émotion. Vous ne pouvez pas imaginer ce que je ressens... Il y a eu plusieurs jours où je n'étais pas au mieux pendant ce Tour, ça s'est peut-être remarqué. Si je reste chez Astana ? Pour le moment, on évalue plusieurs possibilités même s'il est probable que je continue chez Astana.

Andy Schleck (LUX/Saxo Bank), 2e du général: J'ai fait les 40 premiers kilomètres très vite, j'ai perdu plus de temps dans les derniers kilomètres. J'ai toujours dit que j'allais me battre jusqu'à la fin. J'ai toujours dit que j'avais progressé mais pour battre Contador, ce n'est pas facile. J'ai tout essayé, je ne pouvais pas le battre. J'ai gagné deux étapes, je suis content. Je reviendrai l'an prochain pour gagner. Il n'est pas imbattable. J'apprends. Des regrets ? Peut-être, si je regarde des petits trucs. Mais le Tour dure trois semaines, il faut être bien tous les jours. Dans la montagne, je pense qu'on était au même niveau. Le prologue ? Je l'ai raté à 110 pour cent. Dans le Tour, c'est le résultat final qui compte. Il (Contador) m'a battu de 39 secondes. Si Frank (son frère aîné qui a abandonné sur les pavés) avait été là, on aurait eu un jeu différent.

Fabian Cancellara (SUI/Saxo Bank), vainqueur du contre-la-montre: Je suis trop fatigué pour penser à ma victoire. C'était une longue journée pour moi. Je suis heureux. Mon palmarès est grand, j'en suis fier. Et ce soir, on va boire une grande et bonne bouteille de vin ! (Contador) Il sera encore là à l'avenir. Je ne sais pas combien de Tours il va encore gagner, mais il sera là. (A Andy Schleck) Je lui ai dit "Crois en toi". Pendant tout le Tour, il a été très détendu. Il a beaucoup d'expérience, il l'a encore montré aujourd'hui (samedi).

agences/ag