Evans enrhume les Schleck et voit la vie en jaune

A la veille de l'arrivée du Tour de France, l'Australien Cadel Evans (BMC) a ravi le maillot jaune au Luxembourgeois Andy Schleck (Leopard Trek) à l'issue du contre-la-montre disputé samedi sur 42,5km autour de Grenoble.

Première victoire australienne sur le Tour de France

Sauf accident, Evans, 34 ans, deviendra dimanche le premier vainqueur australien de la Grande Boucle. La plus prestigieuse victoire d'un palmarès qui compte déjà un titre de champion du monde (2009), deux Tours de Romandie (2006 et 2011), une Flèche Wallonne et deux places de dauphin sur le Tour de France (2007 et 2008).

Pointé à 57 secondes de Schleck au départ du chrono, il a repris 2'31 au coureur luxembourgeois, désormais deuxième du classement général à 1'34. L'aîné des frères Schleck, Frank, complète le podium, à 2'30 d'Evans.

Voeckler au quatrième rang final

Le Français Thomas Voeckler (Europcar), en jaune pendant dix jours, finira le Tour à la quatrième place.

Ce classement ne devrait pas être modifié, l'étape de dimanche, courue sur 95km entre Créteil et les Champs-Elysées, étant traditionnellement réservée aux sprinteurs.

Le contre-la-montre pour Tony Martin

La 20e étape a été remportée samedi par l'Allemand Tony Martin (HTC) en 55 minutes et 33 secondes, soit seulement sept secondes de mieux que Cadel Evans.

Cadel Evans (AUS/BMC), maillot jaune: "Je n'arrive pas à y croire. Je suis tellement concentré depuis si longtemps sur cet objectif. L'an dernier, j'avais pris le maillot jaune et je me suis cassé le coude. Cette année, on avait une équipe encore plus forte. Dans ce Tour, il y a eu des moments (chauds), le problème mécanique (vendredi dans le Télégraphe) quand Andy et Contador étaient devant. Dans le Galibier (jeudi), j'ai eu peur que ça m'échappe. J'ai essayé de garder mon calme. C'était une étape dure et Andy a attaqué de si loin que j'ai eu du mal. Cela fait vingt ans que j'ai vu pour la première fois le Tour de France à la télévision. C'est à partir de là que j'ai commencé à travailler avec un entraîneur. Ce que je fais, je le fais pour le cyclisme mais aussi pour tous ceux qui ont cru en moi, pour Aldo Sassi (son entraîneur décédé récemment), pour mes équipiers et pour tous ceux qui m'ont aidé depuis que j'ai 14 ans."

Tony Martin (GER/HTC), vainqueur de l'étape: "J'étais venu avec l'ambition de me battre pour le classement général puis j'ai compris qu'il n'y avait pas de possibilité pour moi. A partir de là, je n'ai plus eu qu'une seule idée en tête, remporter ce contre-la-montre. J'étais plus fort aujourd'hui qu'au Dauphiné mais mes jambes étaient plus fatiguées. Dès le début, j'ai trouvé mon rythme. Gagner le Tour un jour ? On verra ce que l'avenir me réserve."

Thomas Voeckler (FRA/Europcar), 4e du général: "J'ai tout donné mais on savait que c'était perdu. C'est hier (vendredi à l'Alpe d'Huez) que j'ai perdu le podium du Tour, pas aujourd'hui. Le bilan de ce Tour est génial. Je suis un peu déçu, bien sûr, je caressais le rêve mais, justement, c'est un rêve et ça veut dire que c'est inaccessible. Il ne me manque qu'une place (sur le podium) pour que le bonheur soit parfait. Mais, si on m'avait dit ça avant le départ..."

Pierre Rolland (FRA/Europcar), maillot blanc de meilleur jeune: "Tout le monde dans l'équipe me disait 'tu vas avoir ce maillot', je leur répondais qu'il allaient me porter la poisse. J'ai réussi et maintenant je vais être sur le podium des 'Champs'. Ce sont des jours magnifiques, les plus beaux de ma carrière. Ma qualité première, c'est la récupération. Sur le papier, Taaramae était plus fort que moi. Mais je me disais que ça allait se faire sur la fraîcheur physique. A la fin, ma radio était débranchée, je ne savais plus les écarts. J'y suis allé à fond."

si/bond