Géographie oblige, les honneurs du Tour sont le plus souvent revenus à la Suisse romande. Si Genève fut déjà le théâtre de plusieurs arrivées d'étape avant la Seconde Guerre mondiale, c'est dès la fin des hostilités que la présence helvétique dans l'épreuve prit un visage plus marqué.
En 1948, Lausanne devint la première ville suisse de l'histoire à être désignée "ville étape" du Tour, offrant aux coureurs un repos bienvenu dans la longue route (499 km) qui les menèrent d'Aix-les Bains à Mulhouse. Le mythique italien Gino Bartali et son maillot jaune franchirent en tête la ligne d'arrivée, marquant de la sorte le début d'une petite tradition voulant que les grands noms du cyclisme fassent bonne figure en territoire confédéré.
Fausto Coppi prend son envol
En effet, plusieurs coureurs de légende ont marqué l'histoire du Tour en gagnant en Suisse une bataille décisive pour le maillot jaune. En 1951, le Zurichois Hugo Koblet remportait un contre-la-montre entre Aix-les-Bains et Genève. Le "Pédaleur de charme" remporta avec panache le classement général deux jours plus tard, terminant devant le grand Fausto Coppi.
Il fallut attendre une année et le retour de la Grande Boucle en Suisse pour voir le "Campionissimo" reprendre son envol. C'est lui qui arriva le premier au bout des 266 kilomètres séparant Lausanne de l'Alpe d'Huez, s'emparant d'un maillot jaune qu'il ne lâcha alors plus pour remporter son 2e Tour de France.
Trente ans plus tard, Bâle joua un rôle clé lors de l'édition 1982. Elle accueillit tout d'abord un prologue de 7,4 km que remporta le Français Bernard Hinault. le "Blaireau" annonça la couleur avec ce succès d'entrée, lui qui se présenta tout de jaune vêtu sur les Champs-Elysées trois semaines plus tard.
Contador, une victoire et des suspicions
La cité rhénane donna également le coup d'envoi de la seconde étape, qui vit le jeune Phil Anderson devenir à 24 ans le premier Australien à en remporter une sur la Grande Boucle. Celui qui fut aussi désigné meilleur jeune de la compétition en profita pour ravir un maillot jaune qu'il porta durant 9 jours.
En 1984, Laurent Fignon, tenant du titre, franchit en jaune comme en vainqueur la ligne d'arrivée de la vingtième étape, qui mena le peloton de Morzine à Crans-Montana sur un peu plus de 140 kilomètres. Fraîchement auréolé champion de France sur route, le jeune parisien domina le Tour de la tête et des épaules.
En 2009, Alberto Contador choisit la montée sur Verbier pour prendre la poudre d'escampette et faire coup double. Seul le Luxembourgeois Andy Schleck se montra capable de faire face à la fougue du Madrilène. Cette victoire laissa néanmoins libre cours aux suspicions de nombreux spécialistes qui restèrent sceptiques face à la déconcertante facilité du jeune espagnol.
si/adav