Frantisek Rabon remporte le prologue

Frantisek Rabon (25 ans) a surpris les meilleurs lors du
prologue du 63e Tour de Romandie disputé à Lausanne. Sur les 3,1
kilomètres proposés dans la capitale vaudoise, le Tchèque de
l'équipe Team Columbia a battu Sandy Casar et Alejandro Valverde,
qui ont effectué pour leur part la bonne affaire du jour. Fabian
Cancellara, 11e, a retrouvé quelques sensations.



Rabon est un véritable spécialiste de l'effort solitaire, comme en
atteste son maillot de champion de République tchèque du «chrono».
Cette année, il a déjà glané un bouquet sur le Tour de Murcie dans
cet exercice. «Le niveau est tellement élevé ici, que le top 10
aurait déjà été une belle satisfaction. Je n'avais pas d'autre
choix que de prendre tous les risques et c'est ce que j'ai
fait», s'est réjoui le coureur de Prague. «Battre
Cancellara sur ses terres signifie beaucoup pour moi», a-t-il
ajouté.



Si le Tchèque a sans doute remporté ici le plus beau succès de sa
carrière, ses ambitions pour la suite sont plus collectives.
«Il y a déjà un col demain et notre principal objectif avec le
Team Columbia, c'est le contre-la-montre par équipes (réd:
vendredi à Yverdon-les-Bains)».



Ses deux poursuivants directs ont quant à eux fait la bonne
affaire du jour. Casar est en effet réputé bon grimpeur, tandis que
Valverde est en quête de précieux points pour le ProTour. Ils ont
tous deux profité à merveille des 35 mètres de dénivellation situés
au début du parcours, qui ont pesé sur les jambes des rouleurs
traditionnels.

Suisses dans le rythme

Fabian Cancellara n'était pas déçu
outre-mesure de son onzième rang, à cinq secondes de Rabon. «Je
suis ici pour faire des kilomètres, je n'ai pas encore eu un vrai
'bloc' de courses cette année et j'ai besoin de travailler», a
lâché le Bernois, malade puis blessé depuis le début de l'exercice
2009. «Mais c'était quand même une bonne soirée, je regarde
vers l'avant», a-t-il dit en référence au vélo qu'il
testait.



Les autres Suisses en lice ont plutôt bien limité les dégâts, même
s'ils se sont tous avoués surpris par la difficulté du tracé. Steve
Morabito (21e à 7"), peut-être le seul Helvète à jouer le général,
a «manqué de force dans le montée», Alexandre Moos (20e à
7") a «dû finir au courage», tandis que Grégory Rast (27e
à 8") a avoué «avoir vécu un dernier kilomètre très compliqué.
Je n'avais plus rien dans les jambes !»



Avant même le départ de ce prologue, un nouveau coureur de renom
avait renoncé. Plutôt à son avantage lors des dernières classiques
- il a notamment pris la troisième place de la Flèche Wallonne et
remporté la semaine Internationale Coppi et Bartali -, Damiano
Cunego a finalement déclaré forfait. L'Italien de la Lampre a
choisi de se focaliser uniquement sur le Giro qui débute le 9 mai
prochain près de Venise.

Gimondi, le «parrain»

Felice Gimondi était présent à Lausanne pour remplir sa fonction
de parrain de cette 63e édition. «Je me souviens que je venais
toujours ici pour bien faire et préparer le Giro», s'est
remémoré le maillot jaune du Tour de France à Paris en 1965 et
triple vainqueur du Giro (1967, 1969, 1976). «Mais les coureurs
viennent aussi pour gagner. Le Tour de Romandie est toujours
difficile avec de nombreuses arrivées au sommet. Je garde de très
bons souvenirs sur les routes romandes», a conclu celui qui
avait remporté l'édition 1969.



Mercredi, le Tour de Romandie emmènera les coureurs de Montreux à
Fribourg sur 176,2 kilomètres. Il s'agira là d'une des rares
possibilités pour les routiers-sprinters de se mettre en valeur,
tant les étapes vallonnées sont légions cette année. Le Col du
Jaun, répertorié en première catégorie, se dressera devant eux,
mais sans doute trop loin de l'arrivée (72 km) pour permettre aux
purs grimpeurs de s'exprimer.



Si les meilleurs veulent s'expliquer ensuite dans les rues de
Fribourg, ils devront prendre garde à ne pas céder de terrain lors
de l'ultime boucle de 26 km autour de la ville. La montée de la
Lorette et ses passages à 18 % pourraient bien faire une première
sélection.



si/alt