Victoire de Freire au sprint, Rast toujours leader

Gregory Rast (Astana) a conservé son maillot jaune au soir de la
2e étape, dont l'arrivée était jugée à La Chaux-de-Fonds (161,5
km). Malgré les quatre ascensions au programme, la victoire s'est
jouée au sprint. A ce jeu, c'est le triple champion du monde Oscar
Freire (Esp/Rabobank) qui s'est montré le plus fort, raflant ainsi
son premier bouquet en 2009.



Garder la tête du général n'était pas le priorité de la journée
pour l'équipe Astana. "Notre tactique était de mettre quelqu'un
dans un échappée pour ne pas avoir à travailler", a même
indiqué le Suisse. Mais Rast pourra toujours parader avec le
paletot de leader lors du contre-la-montre par équipes de vendredi,
grâce à une formidable débauche d'énergie dans les derniers
kilomètres. "Si je n'avais pas eu le maillot jaune sur les
épaules, je ne me serais jamais accroché à ce point", a-t-il
reconnu.

"Je ne me réjouis pas du tout de vendredi"

Livré à lui-même et quasiment lâché par le peloton sur les
pentes de la Tourne (1ère catégorie), le Zougois a tout donné pour
conserver son bien. "J'ai dû 'faire la guerre'. Deux jours à me
battre à l'avant m'ont coûté beaucoup d'énergie". Il a ensuite
avoué sans mal que le tracé de vendredi devrait lui coûter sa
première place au classement général: "Nous avons une bonne
formation, mais sur 14 kilomètres ça va être très intense. Le Team
Columbia et l'équipe Saxo Bank sont favoris. Quant à moi, je ne me
réjouis pas du tout", a-t-il souri.



Piégés par les baroudeurs la veille à Fribourg, les sprinters qui
ont "survécu" aux difficultés de la journée ont pu s'expliquer sur
le "Pod". Oscar Freire, un des funambules des derniers hectomètres
qui passe le mieux les bosses, avait ainsi les faveurs des
pronostics. "On pensait que c'était l'étape le plus facile de
ce Tour", a indiqué l'Espagnol, "mais dès le départ, on a
commencé à grimper".

"J'ai dû m'accrocher dans les bosses"

L'Espagnol, vainqueur du maillot
vert du dernier Tour de France, n'a pas laissé passer l'opportunité
et a ouvert son compteur encore vierge de succès cette année.
"J'ai dû m'accrocher dans les bosses et j'ai bien
résisté", a lancé l'Ibère, qui est venu en Romandie en quête
de confiance après une chute sur le Tour de Californie qui lui a
valu deux côtes cassées le 19 février dernier.



Après une campagne de classiques décevante, le coureur de
Torrelavega a en outre remercié son équipe qui "a bien contrôlé
malgré toutes les attaques. Ma formation a eu confiance en moi et
nous sommes encore plein d'ambitions, car Denis Menchov (Rus) vise
la victoire au général".



La bagarre entre les meilleurs n'a pas vraiment eu lieu lors de
cette étape composée de trois boucles autour de la Cité horlogère.
Cadel Evans (Aus) et Philippe Gilbert (Be) ont bien tenté de sortir
l'équipe Silence-Lotto de la torpeur dans laquelle elle s'est
enlisée cette saison, mais rien n'y a fait, les Rabobank n'ont pas
lâché le morceau.



Deux Français avaient lancé les hostilités tôt dans la journée.
Dès le kilomètre 28, Mathieu Sprick (Bouygues Telecom) et Florent
Brard (Cofidis) ont pris la poudre d'escampette et compté jusqu'à
six minutes d'avance, tandis que le Tour a connu ses premiers
renoncements. L'Espagnol David De la Fuente (Fuji-Servetto) n'a pas
pris le départ, alors qu'Emanuele Bindi (Lampre) et Markus Fothen
(Milram) ont "mis la flèche" lors du premier passage sur la ligne.
L'histoire ne dit pas si l'Italien et l'Allemand n'ont pas supporté
le détour par la Brévine...

Une grande première à Yverdon

Vendredi, la 3e étape de cette édition 2009 sera l'occasion
d'une grande première. Les équipes s'élanceront en effet pour un
contre-la-montre par équipes de 14,8 km dans le Nord-Vaudois, ce
qui n'était encore jamais arrivé en 62 Tours de Romandie. La
décision pour le maillot jaune final ne devrait pas se faire autour
d'Yverdon-les-Bains, mais certains favoris pourraient y laisser des
plumes tant le dénivelé (plus de 190 mètres), plus que la distance,
est de nature à créer un écart significatif.



si/dbu