Triomphe pour Columbia qui offre le jaune à Rabon

Quel spectacle ! Pour le premier contre-la-montre par équipes de
l'histoire du Tour de Romandie, les spectateurs d'Yverdon-les-Bains
en ont pris plein les yeux. Au terme des 14,8 kilomètres du tracé,
le Tchèque Frantisek Rabon a repris le pouvoir grâce au succès du
Team Columbia.

Team Columbia voulait gagner

Déjà lauréat du prologue et porteur du maillot jaune lors de la
première étape, Rabon s'est emparé à nouveau de la tête du
classement général, aux dépens du Zougois Gregory Rast. Avec une
équipe taillée pour ce genre d'exercice - avec notamment le
sprinter Cavendish, le champion de Biélorussie du «chrono»
Konstantin Siutsou et Rabon lui-même, champion de République
tchèque du contre-la-montre -, le Team Columbia n'a pas manqué
l'occasion de glaner un nouveau succès sur ce Tour.



«Gagner aujourd'hui, c'était notre objectif premier sur ce
Tour», a assuré le coureur de 25 ans. «Le contre-la-montre
par équipes est une épreuve très particulière où la cohésion joue
un énorme rôle», s'est-il félicité tout en lorgnant sur la
terrible étape de demain. «Au classement général, nous sommes
quatre du Team Columbia parmi les dix premiers. Morris Possoni et
Siutsou ont une belle carte à jouer, mais moi, je n'ai pas encore
abdiqué. Quand on porte le maillot jaune on veut le défendre ! Si
je sens que j'ai les jambes je vais essayer de le garder».

Rast trop fatigué

A l'aise lui aussi dans le domaine,
Tony Martin était particulièrement heureux après avoir passé la
ligne. «On est toujours contents quand on gagne, mais là
c'était vraiment difficile. Il y avait beaucoup de virages qui
étaient compliqués à négocier avec huit coureurs, et ensuite une
descente dangereuse vers la fin», a indiqué l'Allemand, qui
porte le maillot de meilleur jeune. De l'avis de beaucoup d'autres
coureurs en effet, ce tracé était plutôt taillé pour un effort
solitaire.



Le rêve en jaune de Rast a donc pris fin au bord du Lac de
Neuchâtel. Beau joueur, le Zougois a lâché que «défendre son
maillot n'était pas une mission impossible aujourd'hui (réd:
vendredi), mais la montée de départ m'a fait très mal». Il
a d'ailleurs été distancé dès l'entame par sa formation et a fini
au courage. Désormais 50e du général, Rast va se mettre au service
du collectif, au sein duquel (UKR/17e à 44") a d'après lui
«encore toutes ses chances pour la victoire finale».

La décision à Ste-Croix

«C'était dur», a simplement lâché Danilo Wyss. Le
coureur d'Orbe s'est montré satisfait d'avoir «fait son
boulot», mais a trouvé ce parcours «presque trop dur pour
un contre-la-montre par équipes». Le local de l'étape était
heureux de pouvoir exercer son métier sur les routes où il
s'entraîne. «C'est super d'avoir le public avec moi et plus
globalement derrière tous les coureurs romands. En plus, connaître
les routes est un petit avantage», a indiqué le coureur de la
formation BMC Racing (13e à 46" de Columbia).



Samedi, l'étape-reine de cette 63e édition emmènera les coureurs
d'Estavayer-le-Lac à Sainte-Croix, pour une distance totale de
157,5 km. Pour Wyss, c'est lors de cette journée avec quatre
ascensions au programme que devrait se jouer le TdR. «Ce
parcours est un peu spécial, puisqu'il y a dix kilomètres de plat
après la dernière montée de Mauborget (1re catégorie). Ce qui est
sûr, c'est que ce sera dur pour moi et il faudra que j'en garde un
peu sous la pédale pour le dernier jour entre Aubonne et
Genève», a souri le Vaudois.

Söder remporte le GP de Suisse féminin

A Yverdon-les-Bains, Christiane Söder
(Aut) s'est adjugé son deuxième Grand Prix de Suisse féminin
consécutif. La légendaire Jeannie Longo-Ciprelli (50 ans) a pris la
deuxième place de cette épreuve disputée en marge du
contre-la-montre par équipes du Tour de Romandie.



Plutôt contente de sa course «à moitié réussie», la
Française aux treize titres mondiaux et aux 55 succès aux
Championnats de France a avoué que ce rendez-vous était un réel
objectif pour elle. «J'ai fait un entraînement spécifique en
contre-la-montre avant de venir ici et je suis venue reconnaître le
tracé il y a une semaine», a-t-elle indiqué.



«J'ai plutôt bien passé les deux premières côtes, mais j'ai
mal monté la troisième bosse. Je n'étais pas bien en raison d'une
course disputée dimanche dernier et dont je n'ai pas totalement
récupéré», a dit la cycliste aux trente médailles
internationales (quatre aux JO, 26 aux Championnats du monde). La
Savoyarde a tout de même repris plus de 20'' à la vice-championne
olympique Emma Pooley (GB/3e) sur la fin du tracé...







Participation aux Championnats du monde pas acquise



Jeannie Longo ne sait pas encore si elle participera aux
Championnats du monde de Mendrisio en fin d'année. «Malgré mon
âge, j'ai toujours les capacités à finir parmi les quinze ou vingt
meilleures, a-t-elle analysé, mais je n'ai plus envie de
frotter et c'est très frustrant».



La Française, qui a participé aux sept dernières éditions des Jeux
olympiques, n'entend toujours pas raccrocher son vélo. Elle a
d'ailleurs volontiers reconnu que la compétition lui plaisait
toujours autant. «J'aime avoir un objectif. Aujourd'hui je
travaille la puissance, demain la force... C'est un vrai challenge
d'être encore là à 50 ans», a-t-elle lancé.



si/rsch