McEwen gagne la 5e étape. Schleck reste en jaune

Malgré la présence du col du Lukmanier, les sprinters ont pu
s'offrir leur deuxième étape après celle de Lucerne. Frank Schleck
(CSC) demeure maillot jaune avant les deux grandes étapes de
montagne. La longue remontée sous une forte chaleur de la vallée du
Rhin et le col du Lukmanier n'ont pas donné lieu à des hostilités
entre les meilleurs.



La course a été animée par l'échappée du Tessinois Rubens
Bertogliati (Saunier Duval), ancien maillot jaune du Tour de
France, et du Néerlandais Laurens Ten Dam (Unibet.com). Le duo est
sorti du peloton dès le 17e km.



Bertogliati a buté sur les pourcentages du Lukmanier tandis que
Ten Dam poursuivait son action avec un certain brio puisqu'il
basculait au sommet (1940 m/115e km) avec plus de 9' d'avance sur
les favoris. Le peloton a effectué l'ascension à un train de
sénateur. «Les équipes de sprinters se sont mises d'accord pour
collaborer une fois le col escaladé», relevait McEwen. Une alliance
qui allait signifier la fin des espérances de Ten Dam malgré une
descente interminable vers le Tessin.

McEwen fait le malheur de Bennati

Le Néerlandais était repris à 14 km de l'arrivée après 155 km
d'échappée. Il cédait la vedette aux sprinters. L'équipe Liquigas a
assuré le train dans les derniers kilomètres pour mettre sur orbite
le Brésilien Murilo Fischer. Mais il n'y a pas eu de samba à
Giubiasco. Le rusé McEwen a su se jouer de ses adversaires.
L'Australien s'est retrouvé en tête à 300 m de la ligne et y est
resté.



«Quand j'ai vu l'ombre de mes adversaires se rapprocher, j'ai
pensé qu'il était temps de donner un dernier coup de reins». Un
ultime effort qui faisait le malheur de Daniele Bennati. Le
sprinter de la Lampre terminait pour la troisième fois au deuxième
rang sur ce Tour de Suisse après Olten et Lucerne.



A 35 ans, McEwen a conservé son explosivité qui lui permet de
compter 150 succès chez les professionnels. Cette année, il a
remporté des succès à Tirreno Adriatico, au Tour de Romandie
(Lucens) et au Giro. Le bonhomme ne s'élance jamais pour rien dans
les épreuves par étapes.



Il entend bien poursuivre sa moisson au cours du prochain Tour de
France. «Si je participe au Tour de Suisse au lieu du Critérium du
Dauphiné, c'est bien dans cette optique. La course helvétique se
termine plus près du départ du Tour de France et comme je n'ai pas
de championnat national à disputer, je suis satisfait de rester
plus longtemps en compétition.»

Le toit du Tour

De son côté, Frank Schleck a passé une journée confortable si
l'on excepte les premiers kilomètres où l'équipe CSC a dû
s'employer pour empêcher le départ d'une grande échappée. «Nous
avions convenu de laisser partir un groupe de six coureurs au
maximum mais pas plus. Sinon cela aurait pu être dangereux et
fatigant», précisait le maillot jaune.



Le Luxembourgeois s'attend à une étape difficile jeudi, pour
l'unique arrivée du Tour en Suisse romande. Avec le col du Nufenen,
toit de l'épreuve avec ses 2479 m, et la montée finale de 10 km
vers la station de Crans-Montana, le terrain sera propice aux
attaques. Schleck devra garder un oeil sur son compatriote Kim
Kirchen, son plus sûr adversaire.



si/seb