Les événements se sont précipités sur le Tour de Suisse. La 6e
étape, Giubiasco Crans-Montana, a dû être raccourcie en raison
d'une averse de grêle au Tessin. Surpris par la grêle dès le 6e
kilomètres près de Gnosca, le peloton a stoppé la course pour
chercher à se protéger.
Le directeur de course, Armin Meier s'est rapidement mis d'accord
avec les équipes pour donner un deuxième départ à Ulrichen dans le
HautValais. L'étape a perdu la moitié de son kilométrage (95 au
lieu de 190) et le col du Nufenen, toit de ce Tour de Suisse avec
ses 2479 m) a été escamoté.
La défaillance de Schleck
Après le nouveau départ donné à 15h35, l'étape s'est finalement
résumée à une course de côte dans la dernière montée vers
CransMontana (11,3 km pour 881 m de dénivellation). Le plus
inattendu s'est produit à 4 km de l'arrivée lorsque Frank Schleck a
été distancé du groupe des favoris.
Pourtant, le Luxembourgeois semblait à l'aise au début de la
montée alors que Fabian Cancellara emmenait le peloton à un rythme
endiablé. Malgré le soutien de Carlos Sastre, le maillot jaune n'a
pas pu recoller au groupe de tête. «Cela arrive à tous les
champions. Je n'ai pas vraiment trouvé mon rythme sur une étape si
courte. Je préfère les longues étapes», relevait l'aîné des
Schleck.
Simoni et Cunego à l'attaque
Devant, huit coureurs se sont détachés. Gilberto Simoni a été le
premier des favoris à se découvrir à 4 km de l'arrivée alors que
Schleck était en perdition. L'ancien vainqueur du Giro revenait sur
le duo David Lopez Gerrit Glomser, échappé depuis 3 km. Le trio
était repris puis Damiano Cunego démarrait à son tour avant que
Simoni ne saute dans sa roue mais là aussi la tentative a
échoué.
Puis, Jose Angel Gomez Marchante, un équipier de Simoni, a tenté
lui aussi sa chance à 2 km mais sans plus de succès. C'est alors
qu'a surgi Thomas Dekker. Le lauréat du Tour de Romandie n'a placé
qu'un démarrage tout au long de la montée mais ce fut le bon à la
flamme rouge. Le vainqueur du Tour de Romandie qui s'était «lugé»
jusque-là pour préparer le Tour de France avait décidé de passer un
test à Crans-Montana. Le Néerlandais a été reçu avec mention
bien.
Efimkin doit confirmer vendredi
On ne peut en dire autant des coureurs suisses rejetés loin au
classement. Le meilleur d'entre eux est Steve Zampieri 24e à 1'21''
dans le même temps que Schleck. Au classement général, le Russe
Efimkin (25 ans) fait la bonne affaire puisque Kim Kirchen a lui
aussi concédé du temps. Cet ancien vainqueur du Tour du Portugal en
2005 et d'une étape de la Bicyclette basque cette année devra
défendre son bien lors de l'étape-reine vendredi.
«Je crois qu'il s'agira d'un bon test pour moi avec ces trois
cols», dit en italien sans s'inquiéter le nouveau maillot jaune. Le
coéquipier de Valverde était tombé lourdement lors de
Tirreno-Adriatico. Mais il a bien récupéré de ses blessures comme
en témoigne sa récente victoire au Pays basque.
La 7e étape conduira les coureurs de Ulrichen au sommet du col du
Grimsel (2164 m/125,7 km) avec les ascensions des cols de la Furka
(2436 m/22e km) et du Susten (2215 m/64e km).
si/bao
Tour de Suisse, classements
6e étape, Ulrichen - Crans-Montana (95 km)
1. Thomas Dekker NED 2h28'02"
2. Gerrit Glomser AUT 8"
3. Gilberto Simoni ITA 11"
4. Vladimir Karpets RUS 11"
5. Damiano Cunego ITA 11"
6. José Gomez Marchante ESP 11"
7. Vladimir Efimkin RUS 11"
8. Matteo Carrara ITA 21"
9. Andreas Kloeden GER 31"
10. Rigoberto Uran COL 31"
24. Steve Zampieri SUI 1'21"
26. Frank Schleck LUX 1'21"
.
Général
1. Vladimir Efimkin RUS 21h57'03"
2. José Gomez Marchante ESP + 9"
3. Frank Schleck LUX 21"
4. Matteo Carrara ITA 28"
5. Vladimir Karpets RUS 30"
6. Kim Kirchen LUX 30"
7. Damiano Cunego ITA 57"
8. Xavier Florencio ESP 1'10"
9. Gilberto Simoni ITA 1'13"
10. Stijn Devolder BEL 1'30"
22. Hubert Schwab SUI 6'19"
26. Martin Elmiger SUI 6'51"
34. Thomas Frei SUI 9'36"
L'apocalypse pour les coureurs
Dès le 6e km, une averse de grêlons gros comme une balle de golf, s'est abattue sur le peloton. La course a été immédiatement neutralisée. Dans une ambiance apocalyptique, les coureurs ont cherché tous les abris possibles pour sauver leur peau. Ils sont montés dans les voitures des VIP, se sont serrés là où il y avait peu de place, ont profité des moindres avant-toits des maisons ou des garages.
Tous les coureurs ont dû trouver tant bien que mal une place dans les voitures souvent endommagées par les grêlons pour traverser le col du Nufenen. Un deuxième départ a pu être donné à Ulrichen sous le soleil pour une étape de 95 km au lieu de 190.