Un premier bouquet pour Cavendish sur les routes espagnoles

Le Britannique Mark Cavendish (HTC-Columbia) a enfin remporté sa première victoire sur le Tour d'Espagne en enlevant au sprint la 12e étape disputée jeudi entre Andorre et Lerida (172,5 km), l'Espagnol Igor Anton (Euskaltel) conservant le maillot rouge de leader.

Après ses succès sur le Tour de France et le Giro, l'actuel meilleur sprinter au monde, qui participe à la première Vuelta de sa carrière, entre ainsi dans le club relativement fermé des cyclistes ayant remporté des étapes sur les trois grands tours.

Cavendish, 25 ans, avait bien débuté, endossant le premier maillot rouge de cette 65e édition après la victoire des Columbia au contre-la-montre par équipes. Mais la victoire s'était ensuite obstinément refusée à lui. Et il avait dû se contenter de places d'honneur auxquelles il n'est pas habitué, après ses cinq victoires sur le dernier Tour de France. "Cav" doit beaucoup son triomphe de jeudi à son coéquipier australien Matthew Goss, qui l'a parfaitement lancé en prenant l'intérieur du dernier virage avant la ligne. Les deux hommes en sont sortis seuls en tête. Ravi du succès de son leader, Goss terminait troisième derrière l'Américain Tyler Farrar, vainqueur au sprint de la 5e étape à Lorca.

Une arrivée très chaotique

"C'était une arrivée très chaotique, vraiment chaotique, a commenté Cavendish. A 600 mètres de la ligne je pensais que j'étais trop loin derrière. Et puis Goss est arrivé, il a pris le vent pour moi, et quand j'ai tourné la tête, j'ai vu que nous avions fait le trou".

"En fait, je voulais lui donner la victoire", a ajouté Cavendish, qui a marqué un temps d'hésitation juste avant l'arrivée en regardant son coéquipier. Il n'y a pas eu de bouleversement en tête du classement général. Igor Anton a conservé sans difficulté son maillot rouge, conquis la veille dans la montagne à Andorre, devant l'Italien Vicenco Nibali (à 45 sec) et son compatriote Xavier Tondo (1 min 04 sec).

Après les efforts de la veille dans les Pyrénées, cette étape était offerte d'avance aux sprinteurs, la seule vraie difficulté de la journée, le col de Boixols (2e catégorie), étant située à environ 120 km de l'arrivée. Une échappée de neuf coureurs, parmi lesquels s'était glissé le Français Biel Kadri, a fait une bonne partie de la course en tête. Mais elle n'est jamais parvenue à creuser un écart conséquent et a été logiquement avalée à 22 km de l'arrivée par les équipes des sprinteurs.

Cavendish peut tenter le doublé vendredi entre Rincon del Soto et Burgos dont le final semble destiné aux sprinters. Cela deviendra ensuite beaucoup plus compliqué avec le retour de la haute montagne et des arrivées taillées pour départager les prétendants à la victoire finale.

afp/alt