Joaquin Rodriguez gagne en solo, Igor Anton chute lourdement

La 14e étape de la Vuelta samedi a offert une fin dantesque: chute et abandon du leader Igor Anton, attaque irrésistible de Joaquin Rodriguez et maillot rouge pour Vincenzo Nibali, avec seulement 4 secondes d'avance sur le vainqueur de l'étape.

A moins de 6 kilomètres de l'arrivée, l'Espagnol Igor Anton (Euskaltel) est tombé assez durement au sol, en même temps que plusieurs autres coureurs. Les bras en sang, le short et le maillot rouge déchirés, il s'est relevé mais a dû se résoudre à abandonner, avec une fracture du coude diagnostiquée. Son équipier Egoi Martinez a lui aussi dû abandonner et a été évacué sur une civière. Une journée bien noire pour l'équipe basque Euskaltel.

A l'occasion du jour de la Catalogne, l'enfant du pays Joaquin Rodriguez (Katusha) ne pouvait pas rester dans l'ombre. Porteur du maillot rouge pendant une étape (11e), Rodriguez est allé chercher la victoire d'étape en décollant à 2 km de l'arrivée, dans la dernière ascension de la journée.

Les leaders "tristes" pour Igor Anton

"C'est une très belle victoire, grâce au travail de toute l'équipe", a souligné le coureur de Katusha. "J'ai entendu qu'Igor Anton était tombé, c'est vraiment dommage qu'il ait dû abandonner, je ne le savais pas. Si je ne me trompe pas, c'était le plus fort".

L'Italien Vincenzo Nibali (Liquigas) a terminé à 20 secondes de Joaquin Rodriguez, sauvant le maillot rouge pour 4 secondes devant l'Espagnol. "Le directeur d'équipe m'avait dit que le point difficile de l'étape se trouvait à 1,5 kilomètre de l'arrivée", a expliqué le nouveau maillot rouge de la Vuelta. "J'ai vu Rodriguez attaquer mais j'ai voulu continuer à mon rythme". "Je suis très triste pour Anton. Je l'ai appris quand j'étais sur le podium, a poursuivi l'Italien. Je suis content de mon état de forme mais j'aurais préféré prendre le maillot d'une autre manière."

Mosquera ferme le podium

L'Espagnol Ezequiel Mosquera, 3e de l'étape à 22 secondes, est remonté à la 3e place au classement général, à 50 secondes de Nibali. "C'était un jour difficile, j'ai gagné deux places mais j'en gagne une après la chute d'Anton, c'est malheureux".

Le Français David Moncoutié, meilleur grimpeur de la Vuelta, a pris la 4e place de l'étape. La montagne est encore au programme dimanche avec l'ascension (12 km) de Lagos de Covadonga (nord) pour terminer la 15e étape.

Francisco Ventoso relie Paris à Bruxelles le plus rapidement

L'Espagnol Francisco José Ventoso (CarmioOro) a surpris tous les favoris en remportant la classique cycliste Paris-Bruxelles samedi à Uccle (centre) où il a devancé au sprint le Français Romain Feillu, 2e, et le Néerlandais Stefan van Dijk, 3e.

Ventoso, 28 ans, qui a signé dans la banlieue huppée de la capitale belge sa 4e victoire cette saison (la 16e de sa carrière), succède au palmarès à l'Australien Matthew Goss. Mais, surtout, il a empêché un autre Australien, Robbie McEwen, de remporter la course des deux capitales une sixième fois. Ce dernier, dans un mauvais jour, avait cependant rapidement compris qu'il ne jouerait pas la gagne.

Le scénario fut pourtant celui qu'avait espéré le sprinteur de la formation Katusha. Sous l'impulsion de cette dernière notamment, le peloton a repris à vingt kilomètres de la ligne une échappée de trois hommes, le Français Eric Berthou, le Belge Sébastien Delfosse et l'Italien Alessandro De Marchi, partis dès les premiers kilomètres et qui ont compté jusqu'à dix minutes d'avance.

Malgré quelques côtes et quelques tentatives d'échappées, le peloton s'est présenté groupé à l'amorce de la ligne droite finale, un faux plat montant de 700 mètres a priori favorable à McEwen.

Mais c'est la puissance de Ventoso qui a fait merveille. L'Espagnol s'est imposé avec plusieurs mètres d'avance sur Feillu et le reste de la meute tandis que McEwen ne s'est jamais mêlé à la lutte pour la victoire. "Romain (Feillu) a lancé le sprint assez loin de la ligne, à 500 mètres. Trop loin sans doute car il a craqué sur la fin. J'en ai bien profité", s'est réjoui Ventoso.

afp/hdel