Nibali s'adjuge la Vuelta et imite Giovannetti, dernier Italien sacré à Madrid

L'Italien Vincenzo Nibali (Liquigas) a remporté à Madrid la 65e édition de la Vuelta, à l'issue de la 21e et dernière étape, et s'affirme comme un rival sérieux pour les champions établis. L'étape est revenue au sprint à l'Américain Tyler Farrar (Garmin).

Nibali, 25 ans, devient le premier Italien depuis Marco Giovannetti en 1990 à gagner le Tour d'Espagne. Il succède au palmarès aux Espagnols Alejandro Valverde (2009) et Alberto Contador (2008). Le Sicilien n'a remporté aucune étape sur cette Vuelta, contrairement à son dauphin, l'Espagnol Ezequiel Mosquera (20e étape), et au troisième du classement général, le surprenant coureur slovaque Peter Velits (17e étape).

Mais Nibali a fait preuve d'une grande régularité et d'une formidable résistance dans la montagne, surtout face aux dangereux assauts des Espagnols Joaquin Rodriguez et Mosquera. L'Italien, 3e du Giro cette année, a récupéré le maillot rouge de leader à l'issue de la 14e étape après l'abandon de l'Espagnol Igor Anton, victime d'une chute spectaculaire. Il a dû se battre jusqu'au bout.

Un rival pour Contador

Cette victoire permet au Sicilien de confirmer tout le bien qu'on pensait de lui. A seulement 25 ans, il s'affirme comme un concurrent de plus pour le roi du peloton, l'Espagnol Alberto Contador. "C'est très difficile de battre Contador, qui est le numéro un, mais si je continue à progresser, pourquoi pas? Je pourrai lutter contre Contador sur un Tour, c'est possible", avance Nibali, plus jeune de deux ans que l'Espagnol et de sept ans que son équipier et compatriote, Ivan Basso, qu'il ne faut pas encore enterrer.

"C'est une victoire importante qui me fera entrer dans la catégorie des grands coureurs, mon rêve depuis tout jeune", soulignait l'Italien la veille de son triomphe "officiel" à Madrid. "C'est quelque chose de très important, après tant d'années, de ramener un maillot rouge en Italie, d'autant que les Espagnols ont été très forts, du début à la fin", a ajouté le natif de Messine.

"Un grand champion"

Mis sur un vélo à 10 ans par son père carrossier, professionnel depuis 2005, le Sicilien a pris du grade cette année avec sa 3e place sur le Giro. Assez grand (1m81) mais pas très épais (65 kg), Nibali, surnommé le "Squale du détroit" (de Messine), avait particulièrement marqué les esprits en remportant la 14e étape, au prix d'un grand numéro dans la descente du Monte Grappa.

Sur la Vuelta, il a confirmé être un coureur complet, bon sur contre-la-montre et solide dans la montagne, avec ce petit plus en descente. Très régulier, il a aussi impressionné les Espagnols par sa tranquillité en altitude au moment des attaques lancées par ses adversaires, Joaquin Rodriguez et Ezequiel Mosquera en tête.

A l'inverse d'un Contador, bon grimpeur qui s'est amélioré sur contre-la-montre, Nibali, complet, a fait de gros progrès dans la montagne. Même s'il reste encore moins fort que l'Espagnol dans ce domaine.

L'Italien a en tout cas gagné le respect de son rival le plus dangereux sur la Vuelta, le grimpeur Ezequiel Mosquera, 34 ans: "Je suis fier de terminer derrière un grand champion comme Vincenzo Nibali."

agences/tai