Gerrans devance Bertogliati. Menchov reste en rose

Simon Gerrans (Cervélo) a remporté la 14e étape du Tour d'Italie
sur les hauteurs de Bologne. L'Australien a devancé devant le
Suisse Rubens Bertogliati à 12''. Le Russe Denis Menchov (Rabobank)
a conservé le maillot rose de leader au terme de cette étape de 172
kilomètres, sans rien lâcher à son rival italien Danilo Di
Luca.



Alors qu'il se trouvait en tête de la course avec un groupe de 14
coureurs, Bertogliati a sans doute commis une erreur en répondant
trop vite à l'attaque du Britannique Christopher Froome au début de
la dernière côte de 2 km qui menait à l'arrivée. Le Tessinois n'a
pu tenir le rythme en tête de la course et n'a pu résister au
retour de l'Australien Gerrans, qui s'est élancé sous la flamme
rouge sur une pente qui avoisinait les 16%.



La deuxième place de Bertogliati au Giro représente le meilleur
résultat helvétique sur la course italienne depuis la victoire
d'Alex Zülle dans le contre-la-montre de Trieste le 31 mai
1998.

Leipheimer et Basso coincent

La Madone du Sanctuaire de San Luca, où est arrivée la 14e étape
du Giro, a exaucé le maillot rose, le Russe Denis Menchov, qui a
résisté au forcing de l'Italien Danilo Di Luca sur les hauteurs
surchauffées de Bologne. Derrière l'Australien Simon Gerrans,
vainqueur du jour, et les autres rescapés d'une longue échappée,
les favoris se sont livrés à un simple test. Ils ont évalué leur
force du moment sur les rampes menant à San Luca, sans parvenir à
se départager.



Cette étape a souligné les limites de l'Américain Levi Leipheimer
et de l'Italien Ivan Basso dans un exercice favorable aux
puncheurs. Tous deux, légèrement décrochés sur la partie la plus
pentue (16 %), sont revenus dans le groupe de favoris (Menchov, Di
Luca, Pellizotti, Sastre) avant de céder pour finir à 3 secondes. A
aucun moment, Menchov n'a lâché prise dans le sillage de Di Luca
qui avait fait une croix, bien avant l'arrivée, sur la bonification
allouée au vainqueur (20'').



«Je n'allais pas sprinter pour la dixième place», a
reconnu le coureur des Abruzzes, dépité de s'être présenté, avec le
peloton, à près d'une minute et demie des échappés au pied de la
courte montée finale (2 km). «On a bien couru au début. Mais
l'écart était trop important pour qu'une seule équipe mène la
chasse», a estimé Di Luca qui a regretté finalement la dépense
d'énergie de ses hommes lancés à la poursuite du groupe de 14
coureurs sur les routes brûlantes d'Emilie-Romagne.

"C'est lundi que le Giro se jouera"

L'écart, approchant les 5 minutes à 50
kilomètres de l'arrivée, s'est réduit à 1 min 45 sec aux 25
kilomètres. Mais les équipiers de Di Luca (Spezialetti, Golcer,
Bosisio) ont fini par se relever, faute d'avoir trouvé d'autres
formations pour collaborer.



L'Italie a réussi une nouvelle fois à l'Australien de Melbourne
qui avait enlevé l'année passée l'étape du Tour de France arrivant
à Pratonevoso lorsqu'il portait encore les couleurs de l'équipe
française Crédit Agricole. A l'intersaison, Gerrans (29 ans) a
rejoint la formation Cervélo organisée autour de Sastre dans les
grands tours avec, pour mission, d'aider au maximum le vainqueur du
Tour 2008 en montagne.



«Menchov sera en danger lundi», a annoncé Leipheimer.
«C'est lundi que le Giro se jouera», a annoncé Di Luca,
qui désigne Menchov comme «l'homme à battre» de la course au vu de
la forme actuelle du porteur du maillot rose.



Avant cette journée déterminante, la 15e étape relie dimanche
Forli à Faenza, sur un parcours de 161 kilomètres tracé dans les
collines de Romagne, sur les routes d'entraînement de Marco
Pantani, le vainqueur du Giro 1998 décédé six ans plus tard. La
dernière difficulté, le Monte Trebbio (6 km à 6,7 %), est située à
26 kilomètres de l'arrivée.



si/rou