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Carlos Sastre, l'Espagnol qui gagne sur le tard

Après le Tour de France, Sastre roule-t-il vers un succès dans le Giro?
Après le Tour de France, Sastre roule-t-il vers un succès dans le Giro?
A 34 ans, Carlos Sastre ne compte que sept victoires à son actif, mais pas des moindres. L'Espagnol, brillant vainqueur du dernier Tour de France, est aujourd'hui bien placé pour s'adjuger le Giro du Centenaire.

La patience est l'arme de Carlos Sastre (34 ans), qui attend la
fin des grands tours pour surgir comme il l'a fait dans sa carrière
pour devenir leader sur le tard. Dans la vie, le coureur espagnol
se comporte comme à vélo. Il a la parole aussi rare que la
victoire.



Sept succès en tout et pour tout depuis ses débuts professionnels
en 1997. Mais de beaux bouquets, dans la Vuelta, le Giro - il a
gagné lundi l'étape-reine du Giro du Centenaire -, le Tour. Et,
par-dessus tout, la victoire finale du Tour de France 2008.



"Je suis quelqu'un de toujours tranquille, je ne fais pas de
bruit"
, reconnaît cet homme longtemps catalogué de coureur
effacé. A tort. Quand il a quelque chose à dire, le Castillan sait
hausser la voix. Pour preuve, sa riposte à un propos selon lequel
Lance Armstrong aurait décidé de revenir à la compétition en le
voyant gagner l'étape de l'Alpe d'Huez puis le Tour de France en
juillet dernier. "J'en ai rien à f...", a rétorqué lundi
Sastre.

"Je dépense de l'énergie pour les choses qui comptent"

A un journaliste italien qui s'interrogeait sur son visage
triste en prêtant cet avis au public, Sastre a répondu d'un
sourire: "Ah bon, vous me trouvez l'air triste? Ca m'est égal
qu'on puisse le penser. Dans un grand tour, je suis concentré à
cent pour cent. Je dépense de l'énergie pour les choses qui
comptent."




Ainsi parle Sastre, fort d'un bon sens qui l'apparente à son ami
Laurent Jalabert. De ses années CSC, où il avait retrouvé l'ancien
champion français en 2002, l'Espagnol dit simplement: "J'ai
beaucoup appris. J'y ai laissé beaucoup d'amis. Mais il était temps
pour moi de partir. Je devais me lancer. J'ai pensé que c'était
mieux pour moi et pour CSC. J'ai décidé de changer pour une
nouvelle motivation, pour un projet différent aussi"
, explique
le vainqueur du Tour de France, qui a rejoint l'équipe Cervélo en
cours de formation à la fin de la saison dernière.

"J'ai gagné quand j'ai été prêt pour gagner"

Sous ses nouvelles couleurs, Sastre est devenu leader à part
entière. Il dit disposer d'une confiance venue avec l'âge, sur le
tard, la trentaine dépassée. Regrette-t-il d'avoir attendu dans
l'ombre des autres? "Non, répond-il, j'ai gagné quand
j'ai été prêt pour gagner. Avant, j'ai travaillé pour Ivan (Basso)
parce que c'était lui qui était le plus fort à ce moment-là. J'ai
pris l'opportunité quand elle s'est présentée."




"Quelque-chose a changé dans ma tête, poursuit-il.
J'ai pris confiance en moi. J'ai évolué, voilà tout. C'est
comme ça que j'ai gagné le Tour l'an dernier, que je lutte pour la
victoire dans ce Giro, que j'espère lutter pour un nouveau Tour de
France"
.



Derrière le ton mesuré, l'ambition affleure. Depuis le début de la
saison, Sastre a laissé ses adversaires occuper le devant de la
scène. Il est monté en puissance, tranquillement, jusqu'à devenir
la menace principale pour le duo-roi du Giro, le Russe Denis
Menchov, porteur du maillot rose, et l'Italien Danilo Di
Luca.



A cinq jours de l'arrivée à Rome, l'Espagnol est placé pour
figurer encore sur le podium d'un grand tour. Pour la sixième fois
depuis qu'il a passé le cap de la trentaine.



agences/dbu

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Encore deux obstacles sur la route du Colisée

Le Blockhaus et le Vésuve sont les deux derniers obstacles sur la route du porteur du maillot rose, Denis Menchov, avant l'arrivée à Rome du Giro du Centenaire. Avant de rejoindre dimanche le Colisée, la course propose trois étapes pour fixer la hiérarchie. Les deux autres, Sulmona-Bénévent (jeudi) et Naples-Anagni (samedi), sont catalogués parcours de transition.

Mercredi (Chieti-Blockhaus, 83 km): l'étape se résume à la montée vers ce site au nom mystérieux. L'appellation aurait été donnée par l'ancien organisateur Vincenzo Torriani pour identifier le site dans le massif montagneux de la Majella, entre bois et alpages, où Eddy Merckx s'était affirmé dans le Giro 1967. L'ascension, raccourcie des 5,5 derniers km à cause de la neige, s'étire sur 18 km (à 6,9%) pour rejoindre la ligne installée à l'altitude de 1674 m. Plus haut que le Passo Lanciano où Ivan Basso s'était imposé en 2006. Danilo Di Luca (2e à 39" de Menchov), qui est originaire des environs de Pescara où la course passe en début d'étape, joue à domicile.

Vendredi (Avellino-Vésuve, 164 km): l'étape de tous les dangers. Le parcours emprunte la corniche amalfitaine aux innombrables virages, dans un décor sublime en surplomb de la mer. Il rejoint ensuite l'agglomération napolitaine, à la traversée toujours risquée par l'état de la chaussée et le comportement du public, et grimpe le Vésuve jusqu'au bout de la route, le plus près possible du cratère. La montée (13 km à 7,4 , les 5 derniers km à près de 9%) jusqu'à l'altitude de 1000 m est la dernière occasion offerte aux grimpeurs. Mais Menchov, qui s'est imposé au sommet de l'Alpe di Siusi et a sprinté devant Di Luca à Monte Petrano, ne doit pas perdre de temps sur ces pentes qui dominent la baie de Naples, sauf incident ou jour sans.

Dimanche (contre-la-montre à Rome, 14,4 km): le Giro défile dans la Ville éternelle sur un parcours tracé en boucle avec départ et arrivée sur les sites de la Rome antique. Le circuit urbain, plat pour sa quasi-totalité, emprunte de larges avenues souvent rectilignes avant de rejoindre le Colisée. Pour son retour dans la capitale après neuf ans d'absence, la course avantage les rouleurs. Par rapport à ses adversaires directs pour le maillot rose, Menchov dispose d'un avantage théorique. Di Luca, Sastre (3e à 2'39"), ou encore Basso et Pellizotti (à plus de 3'), sont moins forts que lui dans l'exercice.

Classement général
1. Denis Menchov RUS 70h06'30"
2. Danilo Di Luca ITA + 0'39"
3. Carlos Sastre ESP 2'19"
4. Franco Pellizotti ITA 3'08"
5. Ivan Basso ITA 3'19"
6. Levi Leipheimer USA 3'21"
7. Michael Rogers AUS 5'54"
8. Stefano Garzelli ITA 8'21"
9. David Arroyo ESP 8'39"
10. Tadej Valjavec SLO 8'47"

66. Rubens Bertogliati SUI 1h48'31"
89. Steve Morabito SUI 2h19'51"
112. Johann Tschopp SUI 2h42'36"