Un succès au sprint plein de panache pour Mark Cavendish

L'Anglais Mark Cavendish (HTC Highroad) s'est imposé au sprint à Teramo au terme de la 10e étape du Giro. Alberto Contador (Saxo Bank) a conservé sans problème le maillot rose de leader.

Cavendish, dont le début de saison a été décevant, a fêté ainsi son premier succès cette année sur le Tour d'Italie. Sa carrière est désormais riche de 24 bouquets dans les grands tours (15 au Tour de France, 6 au Giro, 3 à la Vuelta). Le sprinter de l'Ile de Man a débordé irrésistiblement à moins de 300 mètres de la ligne pour l'emporter nettement devant Francisco Ventoso et Alessandro Petacchi.

Cavendish au centre de la polémique

Avant le départ, le Britannique a été accusé d'avoir bénéficié d'aide illicite de la part de sa voiture d'équipe pour rentrer, de justesse (pour 25 secondes) dimanche dans les délais à l'Etna. "C'est une honte !", a tempêté son accusateur, Ventoso. "Alors que nous, on se crève pour entrer dans les délais..." Le Brésilien Murilo Fischer et l'Italien Manuel Belletti, lequel a élargi sa critique à d'autres sprinters (sans les citer), sont allés dans le même sens. "Je ne veux pas entrer dans la polémique", a pour sa part dit Petacchi.

"Je sais que Ventoso a des difficultés (relationnelles) avec moi", a réagi ensuite Cavendish. "Je lui lance un défi: qu'il reste avec moi tout au long d'une étape et il se rendra compte que, quoi qu'il arrive, une crevaison, une chute ou même si l'orchestre d'un village se met à jouer au passage, j'ai un commissaire, une caméra de télé, derrière moi".

Longue échappée 

Cette étape de transition a été marqué par la très longue échappée d'un trio composé de Pierre Cazaux (Fr), Fumiyuki Beppu (Jap) et Yuri Krivtsov (Fr). Les trois hommes ont compté au maximum environ sept minutes d'avance, mais le peloton a réagi assez rapidement et maintenu longtemps un écart de quatre minutes.

Sous l'impulsion des équipes de sprinters, l'écart a vite diminué dans les 50 derniers km. La jonction a été réalisée à 11 km du but. Dès lors, une arrivée massive semblait inévitable. Malgré la tentative de David Millar (GB), qui démarrait en poursuiteur à moins de 3 km de la ligne, rien ne pouvait empêcher un sprint. Millar se faisait rejoindre à la flamme rouge. Les sprinters pouvaient dès lors s'expliquer.

Le classement général, comme prévu, n'a pas subi la moindre modification. Ce ne sera peut-être pas le cas mercredi, car la 11e étape se disputera sur un parcours accidenté de 144 kilomètres entre Tortoreto Lido à Castelfidardo. L'arrivée sera d'ailleurs jugée après le sommet d'une montée courte (2 km) mais pentue (8-9 %).

Pour Cavendish et les autres sprinters, il restera ensuite une seule occasion, jeudi, à Ravenne. Sauf revirement, le Britannique devrait quitter ensuite le Giro pour rentrer chez lui, en Toscane. Car la parole appartiendra ensuite à Contador et aux autres grimpeurs.

Cavendish lance un défi à Ventoso

Mark Cavendish: "C'est l'un des trois vrais sprints de ce Giro, une arrivée avec l'ensemble du peloton. L'équipe a été incroyable, c'est elle qui a dicté l'allure pendant l'étape. Ce n'est pas la même équipe que par le passé, quand on était sûr de pouvoir tout gagner. Mais elle se donne à cent pour cent. Les accusations de Ventoso ? Je sais qu'il a des difficultés (relationnelles) avec moi. C'est toujours la même histoire. Quand je rentre de justesse dans les délais, il y a toujours quelqu'un pour trouver à redire, pour dire que je triche.

Je lance un défi à Ventoso: qu'il reste avec moi tout au long d'une étape et il se rendra compte que, quoi qu'il arrive, une crevaison, une chute ou même si l'orchestre d'un village se met à jouer au passage, j'ai un commissaire, une caméra de télé, derrière moi. Dans le passé, ça me pesait, ça m'ennuyait qu'on dise ça de moi. Aujourd'hui, je le gère différemment. Dimanche (l'étape de l'Etna), on était quatre de l'équipe et deux autres coureurs. On a pédalé comme si notre vie en dépendait. On a été à fond pour rentrer. Il y a beaucoup de jalousies envers moi. Mais c'est valable pour tous ceux qui sont au top, dans les affaires, dans le sport..."

Alessandro Petacchi: "Danilo (Hondo) m'a laissé à découvert très tôt et j'ai commis l'erreur de partir de beaucoup trop loin. Danilo a payé la journée de repos".

Alberto Contador: "Pour moi, l'échappée était une bonne chose car ces coureurs n'étaient pas dangereux au classement général et l'équipe n'a pas eu à travailler. Nous n'avions pas d'intérêt particulier à garder le maillot rose mais l'équipe de Cavendish a roulé pour que l'étape se joue au sprint. Dans les 20 derniers kilomètres, il fallait faire attention au vent. C'est toujours bon d'avoir le maillot rose mais il impose des obligations après l'étape. C'est pesant car cela signifie une heure et demie en moins de récupération chaque jour. Après dix journées, cela fait un paquet d'heures en moins par rapport aux adversaires. Demain (mercredi) ? Ce sera une étape vraiment difficile, comme une classique. Il y a beaucoup de possibilités pour qu'une échappée aille au bout, il faudra être vigilant par rapport aux rivaux pour le classement général".

Basso blessé au visage

Ivan Basso s'est blessé au visage. Victime d'une chute à l'entraînement, l'Italien de l'équipe Liquigas a dû se faire poser 15 points de suture au-dessus de l'arcade sourcilière droite. Des radiographies ont exclu une éventuelle fracture de l'épaule droite pour le vainqueur du Giro 2010. Le Varésan de 33 ans, qui ne dispute pas le Tour d'Italie cette année, a fait du Tour de France son grand objectif.

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