Mark Cavendish a salué le Giro à Ravenne par une seconde victoire d'étape individuelle avant l'entrée en haute montagne, synonyme d'abandon pour le Britannique de l'équipe HTC. "Je rentre à la maison pour récupérer avant le Tour de France",
a-t-il lâché après son succès acquis devant les Italiens Davide Appollonio et Alessandro Petacchi.
Légèrement embarrassé
Présent sur le plateau de la RAI, Eddy Merckx, la légende du cyclisme, a regretté ce choix: "C'est dommage. Cavendish est le meilleur sprinter du groupe, il a des qualités, il devrait essayer de faire quelques journées de plus." Cavendish, qui est apparu alors un peu embarrassé, a souligné qu'il ne restait plus de réelle possibilité aux sprinters jusqu'à la fin du Giro, le 29 mai à Milan.
Au centre de la polémique après avoir été accusé par d'autres coureurs de s'être accroché à une voiture dans la montée de l'Etna dimanche dernier pour entrer dans les délais, Cavendish a gagné ensuite à deux reprises, mardi à Teramo et jeudi.
HTC aux commandes
Comme d'habitude, son équipe HTC a contrôlé tout le final à Ravenne, troublé par une chute suivi d'un empilage de coureurs à 1500 mètres de la ligne. Lancé par l'Australien Mark Renshaw, qui devrait lui aussi quitter le Giro après cette étape, Cavendish a enlevé son 7e succès dans le Giro, son 25e dans les grands tours (15 au Tour et 3 à la Vuelta). A deux jours de fêter son 26e anniversaire...
Petacchi, qui avait gagné en 2005 lors de la précédente arrivée du Giro à Ravenne, s'est placé dans la roue de "Cav".
Mais il n'a pu le remonter sur la ligne droite finale tracée au coeur de la ville d'Emilie-Romagne, à proximité de la basilique Sant'Apollinare Nuovo et de ses célèbres mosaïques.
L'heure de vérité
Sous le soleil de la côte Adriatique, Alberto Contador, porteur du maillot rose depuis son coup de force de l'Etna, a passé une journée tranquille. Tout comme le reste du peloton malgré quelques chutes. Car le Giro s'est surtout préparé aux trois prochaines journées en haute montagne, sans doute décisives pour la course.
Attentif à tous les détails -plusieurs de ses équipiers terminent régulièrement derrière le peloton afin de préserver leurs forces-, l'Espagnol affiche un sourire qui souligne sa confiance, renforcée par une météo favorable. La montée du Grossglöckner, où se conclut la 13e étape, doit convenir à celui qui est considéré par ses rivaux comme le meilleur grimpeur du peloton. Mais l'Espagnol, prudent, a pris soin de la reconnaître avant le Giro.
agences/lper
Giro, 12e étape
Castelfidardo-Ravenna (184 km)
1. Mark Cavendish GBR 4h17'25"
2. Davide Appollonio ITA +0"
3. Alessandro Petacchi ITA 0"
4. Roberto Ferrari ITA 0"
5. Gerlad Ciolek GER 0"
6. Fabio Sabatini ITA 0"
7. Manuel Belletti ITA 0"
8. Mirko Selvaggi ITA 0"
9. Mark Renshaw AUS 0"
10. Manuel Cardoso POR 0"
25. Simon Zahner SUI 0"
89. Johann Tschopp SUI 0"
108. Mathias Frank SUI 0"
118. Marcel Wyss SUI 0"
184. Danilo Wyss SUI 0"
Classement général
1. Alberto Contador ESP 44h55'16"
2. Konstantin Sivtsov BLR + 59"
3. Vincenzo Nibali ITA 1'21"
4. Christophe Le Mevel FRA 1'28"
5. Michele Scarponi ITA 1'28"
6. David Arroyo ESP 1'37"
7. Roman Kreuziger CZE 1'41"
8. Jose Serpa COL 1'47"
9. Dario Cataldo ITA 2'21"
10. Matteo Carrara ITA 2'21"
21. Johann Tschopp SUI 4'40"
47. Marcel Wyss SUI 22'27"
120. Danilo Wyss SUI 1h04'23"
125. Martin Kohler SUI 1h05'21"
146. Simon Zahner SUI 1h15'52"
Quand Cavendish répond à Cipollini
Mark Cavendish, vainqueur de la 12e étape du Giro, a répondu sur le terrain à l'ex-légende du sprint italien Mario Cipollini qui le trouvait "trop gras". Cavendish a ensuite enfoncé le clou en s'adressant aux journalistes: "Est-ce mieux d'être maigre et d'arriver deuxième?"
"Je cours le Giro, le Tour et la Vuelta, puis le Championnat du monde. Je suis présent dès le début de saison et aux classiques. Je ne suis pas Superman, je ne peux pas être parfait toute la saison", a ajouté le Britannique. "Je ne peux que démontrer qu'il se trompe en gagnant au Giro et au Tour", a conclu Cavendish avant de s'en tirer par une pirouette à une question sur un match utopique entre lui et Cipollini, lequel détient le record de victoires d'étapes dans le Giro (42).
"Je ne sais pas qui gagnerait", a-t-il répondu."Nous ne sommes pas de la même génération. Je l'ai rencontré une fois en Californie (ndlr: lors d'un bref retour à la compétition de Cipollini). Je sais qu'il a été l'un des plus grands sprinters de l'histoire". Le Britannique compte 7 succès d'étape dans le Giro (15 au Tour, 3 à la Vuelta) alors qu'il n'a pas encore fêté son 26e anniversaire.