Au soir de son triomphe milanais, dimanche, Contador a fui les questions sur le Tour. Il a reporté la confirmation de sa participation, sans fixer de date, et l'a fait dépendre de son niveau de récupération. "Il faut voir...", a résumé le Madrilène, les traits tirés après trois semaines d'un Giro exigeant, même si sa victoire s'est dessinée très tôt sur un parcours taillé à ses mesures.
Pressé de questions sur le Tour, Contador a seulement ajouté qu'il prendrait sa décision après s'être entretenu avec la direction de son équipe Saxo Bank, à savoir Bjarne Riis. Mais, en parallèle, le manager danois a fait part de sa position, sans laisser place aux doutes: "L'objectif est le doublé Giro-Tour."
"Le Tour 2010 est à moi"
Au grand désappointement des organisateurs du Tour de France, le nom du vainqueur 2010 est encore accompagné d'un point d'interrogation. Contador, "blanchi" par sa fédération d'un contrôle antidopage positif, est pour le moment le lauréat de juillet dernier. Mais il ne le sera définitivement qu'après la décision à venir du Tribunal arbitral du sport chargé de trancher son cas.
"Le Tour 2010 est à moi", a réagi Contador dimanche soir. "Je n'ai aucun doute à ce sujet et personne n'a à me le retirer." C'est seulement à la fin du Giro que le Castillan s'est exprimé sur le sujet. Tout au long de la course, il a déclaré se fixer sur le Tour d'Italie et laisser ses avocats s'occuper du dossier que doit examiner le TAS. Avec succès puisque le camp Contador a atteint son objectif sur le calendrier, un report qui doit permettre au coureur d'être au départ de Vendée, le 2 juillet... s'il le souhaite.
En quête de nouveaux défis
"Alberto cherche de nouveaux défis et le doublé Giro-Tour en est un", soulignait l'un de ses proches avant même le départ de Turin. "Il n'est pas intéressé par les chiffres ou les records mais bien par les défis. C'est sa source de motivation." L'exploit, enchaîner victorieusement Tour d'Italie et Tour de France, n'a été réussi que par Coppi, Anquetil, Merckx, Hinault, Roche, Indurain, Pantani.
Il suppose de récupérer parfaitement durant les 33 jours d'intervalle séparant actuellement les deux tours avant de s'attaquer à la plus grande course du monde, plus âpre, plus dense, plus intense, que le Giro. Plus féroce en un mot, malgré un parcours moins montagneux. A son désavantage, Contador dispose d'un entourage moyennement performant, même si le groupe devrait être plus efficace (avec le renfort des Sörensen, Chris-Anker et Nikki) au Tour qu'au Giro. Mais, en Italie, l'Espagnol a prouvé une nouvelle fois qu'il savait se ménager des alliances pendant la course.
si/lper